Récupération d'un essaim. (photo JCH) |
1) La Ville, dès
sa conception en 1967, participait par anticipation de la philosophie écologique
qui guide la COP 21. Sa construction fut
orientée Nord/Sud pour profiter d’un ensoleillement supérieur, de ce fait, de
10% à celui de ses voisines. Il s’agissait, au prix d’un équipement tout électrique
censé être économique, de réduire la facture énergétique des habitants. En
faisant le choix des immeubles de hauteur et d’un habitat groupé, la densité
urbaine fût préférée au mitage foncier et conserva les zones humides ou de lisière
favorables à la biodiversité. Les premières pompes à chaleur et les maisons
solaires (suivant l’exemple de Marne-la-Vallée), des murs anti-bruits devenus végétalisés
et des alignements d’arbres (1 planté pour 100 nouveaux m² occupés ou exploités)
pour couper le vent d’hiver et créer des points d’ombre l’été, ainsi que les liaisons
douces, y furent expérimentés de manière novatrice avec l’arrivée du premier
habitant arriva en 1975. Aujourd’hui
Val-de-Reuil possède une surface arborée une fois et demie supérieure à la
superficie du Vatican.
2) La Ville,
consciente de cet héritage aujourd’hui cohérent
avec les orientations de la COP21, en a fait, entre 2000 et 2015, un des axes
de sa renaissance. Il était en effet
normal que Val-de-Reuil adopte une démarche "développement durable" à
la faveur des deux opérations de renouvellement urbain (ORU et ANRU) qu’elle a
menées depuis 2001. Lors de la rénovation des immeubles du germe de ville,
initiative forte et qui se poursuit, une attention particulière a donc été portée
à la maîtrise des énergies à travers la production d'eau chaude sanitaire à 48%
pour 1.167 logements des patrimoines d’Eure Habitat et d’IBS, à l’isolation
thermique de 2 035 logements, à l’ouverture vers d'autres sources d'énergies
(notamment le gaz avec des chaudières à condensation peu émettrices
de gaz à effet de serre) de 1418 logements
pour un mode de chauffage évolutif, à l’adaptation des bâtiments communaux au
chauffage à circuit d’eau d’ici 2017. Symbole de cet effort marqué, 82
logements d'Eure habitat forment maintenant, au sein du Bâtiment K, l’ensemble
d'immeubles le plus écologique de l'Eure (eau chaude sanitaire solaire, double
vitrage, bardage isolant en façade, utilisation du bois, végétalisation du
toit, récupération des eaux de pluie pour l’arrosage les espaces verts, utilisation
des panneaux photovoltaïques pour la production d’énergie électrique destinée à
l’éclairage permanent des parties communes, lampes à faible consommation).
Le changement
du mode d'éclairage public sur la plupart des artères de la ville a également été
conduit grâce à l’installation de ballasts électroniques et d’une télégestion
permettant de réaliser 30% d'économies d'énergie. 4250 points d’éclairage, dont
1000 neufs, bénéficient de ce dispositif novateur. Le plan de circulation de la
commune a impliqué le rétrécissement des voies, la création de cheminements piétons
qualitatifs et de pistes cyclables, la mise en place de noues paysagères
permettant une gestion alternative des eaux de ruissellement, la création d’agrafes
piétonnes et de passages sécurisés pour les piétons, l’installation de places
de stationnement et d’arrêts de bus paysagers, l’équipement en bornes électriques
pour automobiles, la mise aux normes d’accessibilité PMR.
Aujourd’hui,
la Ville de Val-de-Reuil s’inscrit résolument dans la perspective de la COP 21 à
travers cinq projets :
1. Associée à la SILOGE, bailleur
social, sous la houlette de l’architecte/urbaniste Philippe Madec, la Ville
propose un nouveau mode d’habitation respectueux de l’environnement : l’éco-village
des Noés. S’étendant sur 4,9 hectares, il
rassemble 98 logements écologiques, parfois sur pilotis, dans un esprit
de village et renforce l’extension, déjà engagée, de la commune vers sa façade
naturelle : les rives de l’Eure. L’opération comprend une chaufferie et un
parc écologique, une crèche, une place de marché, une maison des jardiniers
permettant une activité de maraîchage biologique (avec une association d’insertion)
installée et développée en coeur du quartier. Les logements, individuels et
collectifs, isolés ou reliés, en accession ou en location, favoriseront la
citoyenneté et la convivialité. Les équipements permettront de renforcer la
mixité sociale. Les choix architecturaux, de forme contemporaine, s’intègrent
avec soin aux quartiers les plus proches et leurs habitants seront associés au
processus d’aménagements (liaisons, accès, etc.). Les choix énergétiques, les
matériaux utilisés (souvent le bois), sont les plus modernes, s’inscrivant dans
les objectifs de division par 4 des émissions de gaz à effet de serre à
l’horizon 2050, objectifs prévus par le Grenelle de l’environnement. Cette
conception permettra de maîtriser le niveau de charges pour les habitants. Après
avoir obtenu la « labellisation » one planet living par le WWF
(le seul en France) et remporté le Prix Energies Citoyennes dans la catégorie
« villes de moins de 20 000 habitants », la Ville s’engagera à
inscrire ce projet dans la démarche de labellisation internationale
Biodivercity portée par le Conseil International Biodiviersité et
Immobilier. Grâce à ce label, l’éco-quartier de Val-de-Reuil entrera dans le
cercle fermé des 5 projets immobiliers français et européen jugés à très haut
niveau de performance dans leur prise en compte de la biodiversité urbaine.
Une reconnaissance et une valeur ajoutée supplémentaires pour l’ensemble de ces
98 maisons et appartements.
2. La Ville favorise la création
de deux parcs écologiques de promenades liant
la commune à la base de loisirs et aux territoires Natura 2000 qui la bordent,
l’un en prolongation de l’éco-quartier de la Siloge, l’autre sur d’anciennes
ballastières de la société CEMEX et à ses frais.
3.EDF souhaite valoriser les déperditions
de chaleur provenant de son data center de Val-de-Reuil.
L’entreprise nationale serait prête à investir dans des projets allant dans ce
sens (norme ISO 50 001). La Ville lui propose d’alimenter des serres et
de chauffer des entreprises pharmaceutiques proches avec le flux de chaleur
produit par le data center d’EDF puis celui d’Orange. Dalkia est en mesure
de fournir l’appui technique pour assurer la liaison entre la source d’énergie
et les serres.
4. Un chantier va être étudié
pour remettre en fonction le moulin/turbine de l’île du Roi entre deux bras de
l’Eure afin de produire de l’électricité, ainsi cette
friche industrielle disposant d'un droit d'eau non exploité permettra l’installation
d’une petite centrale hydroélectrique, non loin de la frayère à brochets.
5. La Ville installera une série
de ruches-sentinelles sur le toit de la mairie.
Premier pollinisateur et première espèce assurant la reproduction des plantes
sur notre planète, le nombre des abeilles a reculé de 30 à 40% en France comme
en Europe. Un projet en faveur d’une plus large protection de la biodiversité
et qui, par la production et la vente du premier miel rolivalois, pourrait
assurer le financement de projets éducatifs et associatifs ayant pour objet la
découverte et la préservation de l’environnement à Val-de-Reuil.
Peu de villes dans l’Eure peuvent présenter
un tel bilan et de tels projets. C’est ainsi que Val-de-Reuil, qui fête ses 40
ans, reste à travers les objectifs de transition écologique et dans le respect
des contraintes de la COP 21, fidèle à l’esprit novateur et écologique qui
marqua sa création, dernière née des villes nouvelles. »
Marc-Antoine Jamet
Maire de Val-de-Reuil
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire