18 novembre 2015

Christiane Taubira cristallise les haines des frustrés et des excités de la droite


Plusieurs députés ( de gauche et de droite) ont fait part de la honte qu’ils éprouvaient face à l’attitude de certains de leurs collègues huant et insultant Christiane Taubira avant sa réponse à une question de Patrick Bloche (1), député de Paris, hier à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. Quelques minutes avant, ils avaient apostrophé Manuel Valls de façon lamentable en vociférant et en chahutant le premier ministre. Cette façon de faire, trois jours après la tragédie du bataclan et des crimes des terrasses, a donné un visage hideux à une démocratie immature de la part de députés chauffés à blanc il est vrai par des ténors devenus des grosses caisses.

Honte est le mot qui convient. Honte est aussi le terme employé par plusieurs députés de droite pour qualifier le comportement de leurs soi-disant amis. Christiane Taubira est en effet devenue la tête de Turc d’un nombre important de parlementaires de l’extrême droite et de la droite dite forte. Elle subit donc des attaques et des critiques permanentes dans l’hémicycle mais fait front avec un courage remarquable. Depuis son implication à la fois déterminée et d’une grande intelligence en faveur du mariage pour tous, Christiane Taubira cristallise sur sa personne tous les ressentiments, toutes les haines, toutes les jalousies. Elle est l’objet du reproche permanent de certains à droite, toujours sûrs de l’illégitimité éprouvée à l’égard de la gauche de gouvernement. Christiane Taubira, par son parcours, par ses origines, focalise la détestation de ces hommes et femmes de droite qu’elle dépasse tous.

Il est un fait évident. Christiane Taubira est une forte personnalité qui n’a pas sa langue dans sa poche et n’éprouve jamais le besoin de dissimuler ni de taire ses vérités. Elle ne mâche pas ses mots et ses adversaires, rarement à la hauteur des propos de la ministre de la justice, en éprouvent du dépit voire une certaine humiliation. Des députés, des hommes, petits blancs pour la plupart, n’hésitent pas à la siffler, à l’insulter… suscitant la réprobation des députés de gauche évidemment mais aussi celle de députés de droite qui avouent aujourd’hui avoir déploré, ô combien, la conduite des excités et des frustrés de leur camp.

Cet après-midi, d’autres questions seront posées aux membres du gouvernement. J’espère que les hurleurs feront profil bas. Le mieux serait, à défaut de présenter des excuses, qu’ils se taisent.

(1) Le député de Paris interrogeait la garde des sceaux sur les suites judiciaires entreprises au bénéfice des victimes des attentats.

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