Plusieurs députés ( de
gauche et de droite) ont fait part de la honte qu’ils éprouvaient face à l’attitude
de certains de leurs collègues huant et insultant Christiane Taubira avant sa réponse
à une question de Patrick Bloche (1), député de Paris, hier à l’Assemblée
nationale lors des questions au gouvernement. Quelques minutes avant, ils
avaient apostrophé Manuel Valls de façon lamentable en vociférant et en
chahutant le premier ministre. Cette façon de faire, trois jours après la tragédie
du bataclan et des crimes des terrasses, a donné un visage hideux à une démocratie
immature de la part de députés chauffés à blanc il est vrai par des ténors
devenus des grosses caisses.
Honte est le mot qui
convient. Honte est aussi le terme employé par plusieurs députés de droite pour
qualifier le comportement de leurs soi-disant amis. Christiane Taubira est en
effet devenue la tête de Turc d’un nombre important de parlementaires de l’extrême
droite et de la droite dite forte. Elle subit donc des attaques et des
critiques permanentes dans l’hémicycle mais fait front avec un courage
remarquable. Depuis son implication à la fois déterminée et d’une grande
intelligence en faveur du mariage pour tous, Christiane Taubira cristallise sur
sa personne tous les ressentiments, toutes les haines, toutes les jalousies. Elle
est l’objet du reproche permanent de certains à droite, toujours sûrs de l’illégitimité
éprouvée à l’égard de la gauche de gouvernement. Christiane Taubira, par son
parcours, par ses origines, focalise la détestation de ces hommes et femmes de
droite qu’elle dépasse tous.
Il est un fait évident.
Christiane Taubira est une forte personnalité qui n’a pas sa langue dans sa
poche et n’éprouve jamais le besoin de dissimuler ni de taire ses vérités. Elle
ne mâche pas ses mots et ses adversaires, rarement à la hauteur des propos de
la ministre de la justice, en éprouvent du dépit voire une certaine
humiliation. Des députés, des hommes, petits blancs pour la plupart, n’hésitent
pas à la siffler, à l’insulter… suscitant la réprobation des députés de gauche évidemment
mais aussi celle de députés de droite qui avouent aujourd’hui avoir déploré, ô
combien, la conduite des excités et des frustrés de leur camp.
Cet après-midi, d’autres
questions seront posées aux membres du gouvernement. J’espère que les hurleurs
feront profil bas. Le mieux serait, à défaut de présenter des excuses, qu’ils
se taisent.
(1) Le député de Paris
interrogeait la garde des sceaux sur les suites judiciaires entreprises au bénéfice des
victimes des attentats.
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