François Hollande a ridiculisé Marine Le Pen. |
Les discours tenus par François
Hollande, hier à Strasbourg et par Marine Le Pen illustrent parfaitement ce qui
distingue un homme d’Etat d’un vibrion plus intéressé par le spectacle que l’intérêt
général. Sans être dans l’éloquence forcenée ni la grandiloquence, le président
de la République française a bien situé les enjeux géopolitiques qui attendent
l’Union européenne et les difficultés qu’il faudra surmonter pour ne pas
reculer.
En opposant souveraineté et
souverainisme, en misant sur le volontarisme contre le déclinisme, François
Hollande a réglé son compte à une Marine Le Pen dépassée par les enjeux
mondiaux et pas du tout à la hauteur des problèmes posés. Sa soumission à
Poutine et ses obsessions anti-réfugiés l’ont conduite à tenir un discours
caricatural pour simplets…Tandis qu’Angela Merkel renouvelait ses certitudes d’ouverture
au monde et aux migrants et la capacité de l’Union européenne à dépasser les
nationalismes étroits et morbides.
François Hollande a haussé
le ton pour répondre à la meneuse du Front national, finalement très peu
applaudie par les députés européens. Autant elle peut amuser la galerie composée
d’admirateurs béats autant elle semble incapable de proposer des solutions à l’échelle
d’un continent et susceptibles de résoudre les crises économiques et financières
transfrontalières. Que deviendrait la France sous une Marine Le Pen au pouvoir ?
Un petit pays rapetissé, réduit, fermé…appelé à mourir à petit feu.
Du discours de François
Hollande, j’ai retenu ces éléments :
— « La zone euro [doit] être consolidée et
renforcée » au sein de l’Union économique et monétaire
« pour coordonner nos politiques, pour favoriser la convergence, pour
acter l’harmonisation fiscale, pour lutter contre le dumping fiscal et social ». « Des
choix institutionnels seront nécessaires pour que la zone euro soit gouvernée [selon]
une intégration différenciée »
—
L’espace
Schengen doit être renforcé. « Remettre en cause la libre
circulation des personnes par le retour aux frontières intérieurs serait une
erreur tragique, mais prétendre que [son fonctionnement actuel] permettra d’affronter
les pressions à son périmètre serait une autre erreur ». « Le contrôle
effectif des frontières extérieures de l’Union passe par une assistance renforcée
aux Etats concernés ; et par la mise en place d’un corps de gardes-frontières
européen » ;
—
La
politique d’asile « doit être plus cohérente », et devenir « un
véritable régime commun d’asile » ;
—
L’Europe
doit être au rendez-vous de la COP21 et « être capable d’instituer un
grand marché du carbone pour orienter les
investissements vers les meilleures technologies ».
—
S’agissant
de l’agriculture, dans un contexte de crise « qui concerne
un certain nombre de nos productions, [des] soutiens indispensables [doivent
être] dégagés pour protéger nos produits et venir en aide aux plus vulnérables ».
—
Les négociations
sur le TAFTA : « la France veut que ces négociations puissent être un
progrès [et] qu’il puisse y avoir des garanties qui y soient apportées,
aussi bien pour l’identification des produits, pour les appellations d’origine,
pour la réciprocité, pour la transparence [et] pour les mécanismes de
protection des investissements, notamment pour le règlement des différends. »
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