16 avril 2015

Ne laissons pas les Sarkozystes s'approprier le beau mot de républicain


Ce qui caractérise nombre de responsables de l’UMP c’est leur culot et leur absence totale de scrupules. Sous des dehors bien mis, Nathalie Kociuscko-Morizet, chargée de la réforme des statuts de l’UMP et animatrice de la commission « du nouveau nom » a tenu, récemment, une conférence de presse pour annoncer ce que Sarkozy avait déjà dit à demi-mot : la nouvelle UMP s’appellera « Les Républicains ». Pas « Des républicains » pas « les Républicains de droite » mais « Les Républicains » comme si les membres de la futur ex-UMP étaient les seuls à pouvoir porter l’histoire de la République française et surtout à en assurer l’avenir.

Bientôt la fin de l'UMP.
Avant même que le nouveau nom ne soit entériné par un vote parfaitement artificiel, nombre de voix à Gauche — mais pas seulement — protestent contre cette captation, cet abus de pouvoir et également ce détournement de sens et de valeur. La République n’appartient à personne en particulier et est notre bien commun à tous, nous les citoyens de ce pays quelles que soient notre couleur, notre origine, nos croyances ou nos références culturelles. Les valeurs républicaines s’opposent, dans notre tradition nationale, aux symboles monarchiques et demeurent les spécificités de la démocratie française. Voilà pourquoi l’extrême-droite a tant de mal à se reconnaître dans ces valeurs et voilà pourquoi également, Jean-Marie Le Pen affirme encore aujourd’hui, qu’on peut (doit ?) combattre la démocratie républicaine ! On peut le comprendre dans la mesure où « la République est une forme de gouvernement où le pouvoir et la puissance ne sont pas détenus par une seule personne et dans lequel la charge de l’Etat n’est pas héréditaire » (1). L’opposé des régimes autocratiques et autoritaires si chers au Front national.

Le népotisme des Le Pen avec grand-père, fille, petite-fille au pouvoir du FN s’accorde mal avec cette définition de la République. Et Sarkozy n’est pas en reste. Il devrait relire à haute voix la devise républicaine inscrite sur le fronton de nos mairies : liberté, égalité, fraternité. Comme par hasard, il ne se souvient que du mot liberté arrangé à la sauce économico-libérale et ignore magnifiquement l’égalité et la fraternité pourtant essentielles dans l’esprit des rédacteurs de la déclaration des droits. Toutes ses paroles sont empreintes d’exclusion soit pour des raisons religieuses, soit pour des motifs ethniques, soit pour des raisons sociales. Quand on a le mot « assistanat » en permanence à la bouche, quand on manie le mot quota à profusion, quand on interdit le voile des adultes à l’université, on ne peut pas se réclamer de la République. Il s’agit donc d’une vraie manipulation, d’une véritable entorse sémantique laquelle finira par se retourner contre ces manœuvriers contrefacteurs.
(1) définition basique.

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