Ce qui caractérise nombre de
responsables de l’UMP c’est leur culot et leur absence totale de scrupules.
Sous des dehors bien mis, Nathalie Kociuscko-Morizet, chargée de la réforme des
statuts de l’UMP et animatrice de la commission « du nouveau nom » a tenu, récemment,
une conférence de presse pour annoncer ce que Sarkozy avait déjà dit à demi-mot :
la nouvelle UMP s’appellera « Les Républicains ». Pas « Des républicains » pas «
les Républicains de droite » mais « Les Républicains » comme si les membres de
la futur ex-UMP étaient les seuls à pouvoir porter l’histoire de la République
française et surtout à en assurer l’avenir.
Bientôt la fin de l'UMP. |
Avant même que le nouveau
nom ne soit entériné par un vote parfaitement artificiel, nombre de voix à
Gauche — mais pas seulement — protestent contre cette captation, cet abus de
pouvoir et également ce détournement de sens et de valeur. La République n’appartient
à personne en particulier et est notre bien commun à tous, nous les citoyens de
ce pays quelles que soient notre couleur, notre origine, nos croyances ou nos références
culturelles. Les valeurs républicaines s’opposent, dans notre tradition
nationale, aux symboles monarchiques et demeurent les spécificités de la démocratie
française. Voilà pourquoi l’extrême-droite a tant de mal à se reconnaître dans
ces valeurs et voilà pourquoi également, Jean-Marie Le Pen affirme encore
aujourd’hui, qu’on peut (doit ?) combattre la démocratie républicaine !
On peut le comprendre dans la mesure où « la République est une forme de
gouvernement où le pouvoir et la puissance ne sont pas détenus par une seule
personne et dans lequel la charge de l’Etat n’est pas héréditaire » (1). L’opposé des
régimes autocratiques et autoritaires si chers au Front national.
Le népotisme des Le Pen avec
grand-père, fille, petite-fille au pouvoir du FN s’accorde mal avec cette définition
de la République. Et Sarkozy n’est pas en reste. Il devrait relire à haute voix
la devise républicaine inscrite sur le fronton de nos mairies : liberté, égalité,
fraternité. Comme par hasard, il ne se souvient que du mot liberté arrangé à la
sauce économico-libérale et ignore magnifiquement l’égalité et la fraternité
pourtant essentielles dans l’esprit des rédacteurs de la déclaration des
droits. Toutes ses paroles sont empreintes d’exclusion soit pour des raisons
religieuses, soit pour des motifs ethniques, soit pour des raisons sociales.
Quand on a le mot « assistanat » en permanence à la bouche, quand on manie le
mot quota à profusion, quand on interdit le voile des adultes à l’université,
on ne peut pas se réclamer de la République. Il s’agit donc d’une vraie
manipulation, d’une véritable entorse sémantique laquelle finira par se
retourner contre ces manœuvriers contrefacteurs.
(1) définition basique.
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