Y a-t-il des limites à la
pratique démocratique ? Et donc à la démocratie. La victoire de Benjamin
Netanyahou, lors des élections législatives israéliennes, est le résultat d’une
campagne mensongère, diffamatoire à l’égard de ses adversaires, et d’un cynisme
grave chez un responsable dit de haut niveau. La campagne électorale de Netanyahou
a rassemblé tous les ingrédients de la démagogie, du mensonge érigé en système,
fanatisant à l’excès des Israéliens déboussolés et surtout en état de sidération
avec des voisins encombrants comme la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Liban où l’instabilité
le dispute à un islamisme terroriste meurtrier.
Israël a eu peur. Les
citoyens de ce pays ont préféré choisir celui dont l’image incarne, à tort ou à
raison, une forme d’assurance tous risques contre des périls pour beaucoup exagérés.
Ils ont tort. Car les déclarations du futur premier ministre d’un gouvernement
de droite et d’extrême droite en Israël sur le fait qu’il n’y aura pas d’état
palestinien sous son règne ne vont qu’aviver les haines et les ressentiments
sans issue possible pendant des années.
Benjamin Netanyahou. |
On ne mesure pas non plus à
quel point le conflit israélo-palestinien s’exporte dans le monde entier et
notamment en France. Malgré les déclarations lénifiantes, il est évident que
nombre de Français issus de l’immigration maghrébine vivent mal la situation
ghettoïsée des Palestiniens et considèrent que l’occident ne fait rien pour
obliger Israël à modifier sa politique. L’érection d’un mur de séparation
empiétant sur les terres arabes, la poursuite de la construction de colonies en
Cisjordanie, le refus de Netanyahou de négocier sérieusement avec l’autorité
palestinienne composent un maelström explosif dans tous les sens du terme. Il
faudra donc s’attendre à de nouveaux attentats, de nouveaux morts et de
nouvelles souffrances.
On sait pourtant que l’état
de guerre ne résout rien. Seule une paix juste et équitable avec deux états,
comme le préconisent l’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne, pourra mettre
un terme à un conflit né en 1948 et marqué depuis par une succession de guerres. Les Palestiniens, après des années d’ignorance, ont reconnu Israël.
Rabin et Arafat se sont serrés la main et ont signé les accords d’Oslo. Rabin a
été assassiné et Arafat est mort. Netanyahou a pris prétexte de la nucléarisation
de l’Iran (1) pour mener une campagne électorale fondée sur la peur et l’angoisse.
Rien de bon ne sortira de sa future politique. Le seul espoir est que la gauche
travailliste (24 élus) et le mouvement arabe (13 élus) se mettent d’accord sur
des propositions communes pour préparer une future coalition avec les
centristes…on peut toujours rêver.
(1) il est vrai que l’ancien
président iranien Ahmadinejad avait promis « la destruction » d’Israël.
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