René Dosières, député apparenté PS. |
Si Nicolas Sarkozy entraine
2,2 millions d’euros de charges diverses, c’est Valéry Giscard d’Estaing qui
décroche la palme du plus dépensier. Jacques Chirac ne coûte lui, qu’1,5
million d’euros au budget de l’Etat. Le statut actuel des anciens
présidents de la République est issu d’une lettre d’intention écrite par
Laurent Fabius, alors premier ministre, à la demande de François Mitterrand. Il
s’agissait, alors, de fixer le cadre budgétaire des dépenses liées aux anciens
présidents. Bien que tardivement rendue publique malgré les nombreuses demandes
de René Dosières, on sait aujourd’hui, quels sont la nature et le montant des
dépenses engendrées par les anciens titulaires de la plus haute fonction.
Dans
cette lettre il est écrit : « que les anciens présidents bénéficient d’un « appartement de fonction
meublé et équipé ». Deux personnes sont affectées au service de cet
appartement. Pour assurer la protection rapprochée « deux fonctionnaires
de la police nationale » sont mis à leur disposition. En outre le domicile
et leur résidence font l’objet d’une « protection particulière » dont
les modalités sont fixées avec les préfets concernés. « Une voiture de
fonction est attribuée avec deux chauffeurs ».
Enfin, sept collaborateurs
permanents, choisis par l’ancien chef de l’Etat sont énumérés : un chef de
cabinet, deux assistants, un fonctionnaire des archives nationales, trois
secrétaires dactylographes. Au total les anciens présidents disposent de 13
personnes en permanence ! » L’intégralité des dépenses est prise en charge par l’Etat dans une opacité
certaine.
René Dosières en tire les conclusions suivantes :
— 1. Il n’est pas admissible que de telles sommes soient dépensées sur la
seule base d’une lettre personnelle – longtemps restée secrète – d’un Premier
ministre à un ancien président. D’ailleurs à l’occasion de la clarification du
budget de l’Élysée, en novembre 2007, la directrice de cabinet de N. Sarkozy
écrivait « il convient de donner une base juridique plus solide au statut
des anciens Présidents de la République et aux moyens que l’Etat leur
alloue ». Rien n’a été fait en ce domaine. Je souhaite qu’un décret du
Premier ministre soit élaboré et publié au Journal officiel établissant une
base juridique incontestable.
— 2. Ce décret devrait prévoir que les dépenses supportées par l’Etat sont
exclusives de toute rémunération privée à l’exception des activités
intellectuelles (ouvrages par ex…) et d’une activité politique de premier plan.
(Pour éviter tout procès d’intention, le décret préciserait que ces
restrictions ne s’appliquent pas aux anciens présidents actuels).
— 3. La prise en charge par l’Etat de ces dépenses publiques devrait être
limitée dans le temps à une durée maximale de 5 ans.
— 4. La dotation attribuée aux anciens présidents pourrait être revue.
Aujourd’hui égale au traitement d’un conseiller d’Etat en service ordinaire,
elle pourrait correspondre à celui d’un président de section, voire du Vice-Président
du Conseil d’Etat.
— 5. Cette revalorisation interviendrait en même temps que le départ des
anciens présidents du Conseil constitutionnel. Le départ est d’autant plus
nécessaire que le rôle du Conseil constitutionnel s’est modifié. Mais il y faut
une réforme de la Constitution rejetée, jusqu’à présent, par l’opposition de
droite.
« La république exemplaire voulue
par le Chef de l’Etat, conclut René Dosières, implique
désormais que soient clarifiés le rôle et les moyens mis à la disposition des
anciens présidents par l’Etat. »
Je me permets de faire
remarquer que Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, est également
président d’un grand parti d’opposition en campagne électorale permanente.
Est-il légitime et admissible qu’un homme politique briguant à nouveau la
fonction suprême soit financé, dans ses activités publiques ou non, par les
deniers de l’Etat ? Est-il légitime et admissible que tous les Français,
par leurs impôts, contribuent à financer directement ou indirectement les
campagnes de l’UMP ? Poser ces questions, c’est évidemment répondre
négativement. La demande du député (apparenté PS) n’en est que plus urgente à
satisfaire.
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