5 février 2015

Nicolas Sarkozy l'avocat des causes perdues…


Douze législatives partielles et douze victoires pour l’UMP ou la droite UDI ! Grand Chelem. Et tout cela grâce aux électeurs de gauche qui ont empêché l’élection du candidat du Front national opposé au premier tour au candidat de l’UMP ou au candidat UDI (1). Une remarque au passage :  certains beaux esprits de la droite accusent le PS d’avoir instrumentalisé le FN contre l’UMP mais les responsables de ce parti n’ont pas protesté quand le PS a appelé à voter pour leurs candidats comme en 2002 en faveur de Jacques Chirac par exemple ! Mais à Audincourt, dans le Doubs, patatras. Dimanche dernier, les citoyens votants ont relégué le candidat UMP à la 3e place obligeant les ténors de ce parti à prendre position avant le second tour…ou à rester le cul entre deux chaises. Prendre position, autrement dit, appeler à voter pour le candidat PS ou à voter blanc ou voter FN…ou appeler à l’abstention ou au vote blanc !

Sophie Montel est pour l'inégalité raciale !
Si, pour Alain Juppé, Nathalie Kociusko-Morizet, Dominique Bussereau (UMP) Jean-Christophe Lagarde (UDI) le choix a été vite fait en appelant à faire barrage à la candidate FN, celle qui « prône l’inégalité des races », il n’en a pas été du tout de même chez d’autres membres de l’UMP tels que François Fillon, Bruno Le Maire (qui montre son vrai visage) Xavier Bertrand, Benoit Wauquiez…favorable à un « Ni-Ni de combat contre le FN et le PS) ou encore Nicolas Sarkozy inventeur d’une formule nouvelle : « Faire barrage au FN en laissant les électeurs(trices) libres de leur choix. » Comprenne qui pourra. Voilà l’ex-président de la République devenu chef de parti atteint du syndrome de la trouille et de la panique à bord. Un ancien président de la République doit montrer du cran, du courage politique, un engagement ferme sur les valeurs de la République. Il doit dépasser les petites cuisines et se montrer à la hauteur de ce qu’il fut. S’il l’a jamais été. Depuis sa rupture avec le sinistre Patrick Buisson, on aurait pu imaginer que sa pensée ( ?) avait évolué dans le bon sens. Nenni.

Face à la diversité des positions des cadors de l’UMP, le futur candidat à la candidature des primaires UMP a été contraint de passer par un vote du bureau politique avec une majorité (22 contre 19) désavouant sa proposition. Pour le dire avec trivialité, ce bureau politique a dû être un beau bordel. Le résultat de ce charivari à huis clos ? Sarkozy sera perdant quel que soit le résultat du vote de dimanche prochain. Si le candidat PS gagne, ce sera grâce au renfort de voix UMP désirant nuire au FN et ralentir sa progression. Si la candidate du FN est élue, cela voudra dire que le sens tactique de Sarkozy est mis à mal. Le chef n’est plus le chef et chez les Gaullistes (ou du moins ce qu’il en reste) ça la fout mal.

Il y a beaucoup plus grave qu’un simple résultat électoral. Quelles sont, aujourd’hui, les valeurs de l’UMP ? Quel est le corpus idéologique de cette droite ? Quel sera son projet de gouvernement ? Sur le plan économique, la droite plurielle est à peu près d’accord : libéralisme à fond les manettes. Sur le reste c’est la grande cacophonie : mariage gay, avortement, fin de vie, vote des étrangers, accord (ou non) avec le FN, les positions varient tous les jours et leurs défenseurs également. Dans ce paysage dévasté, une consolation espérée dimanche prochain : le candidat PS devrait l’emporter au nez et à la barbe de Sophie Montel, quelqu’un qu’on se dépêchera d’oublier.

(1) Rappelons que pour pouvoir se maintenir au second tour, il faut être premier ou second ou obtenir 12,5% des voix des inscrits soit plus de 20 % voire 30 % des suffrages exprimés

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