Le drame de Sivens, avec la mort de Rémi Fraisse, n’est
pas fortuit quand bien même le pouvoir dispense tardivement et avec parcimonie ses
regrets. C’est un échec d’une extrême gravité. Il est la conséquence malheureuse
de la politique délibérée du gouvernement de Manuels Valls. Il y a peu de
temps, l’interception d’une note blanche émanant du cabinet du Premier ministre
et révélée par la presse, a permis de s’en convaincre.
Lors du fameux discours dit du Bourget. (capture d'écran) |
Ainsi remise en perspective, la répression violente
menée contre toutes celles et ceux qui sont hostiles à l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes, à la ferme des Mille vaches ou au barrage de Sivens, comme
d’autres le furent en leur temps à l’extension du camp du Larzac et à la
construction d’une centrale nucléaire à Plogoff, n’est que le résultat des choix
du Président de la République François Hollande et de son gouvernement dirigé
par Manuel Valls. Cette attitude peut se résumer ainsi : dure envers les faibles, docile envers les
puissants.
Pour les premiers, c’est le refus d’amnistier les
syndicalistes qui se sont battus au cours du mandat de l’ancien Président de la
République pour tenter de sauver leur entreprise. C’est aussi le matraquage
fiscal des plus fragiles et des classes moyennes (relèvement de la TVA, blocage
des retraites, gel du point d’indice des fonctionnaires, culpabilisation des chômeurs,
tentatives pour réduire les prestations familiales, etc). Pour les seconds, c’est
le cadeau fiscal de 40 milliards d’euros aux entreprises sans contreparties dont
l’essentiel profite aux plus grands groupes industriels. C’est aussi l’abandon
de l’écotaxe sous la pression des « bonnets rouges » puis des
transporteurs (taxe que paiera finalement le contribuable avec l’augmentation
du gazole). C’est encore la quasi-impunité dont bénéficient les agriculteurs
qui ont détruit le Centre des impôts et les locaux de la Mutualité sociale
agricole de Morlaix. C’est enfin le renoncement à la taxation des dividendes. Tout
concoure désormais à rendre tangible cette cruelle logique. Elle caractérise désormais
le pouvoir en place.
Ce comportement a un nom qui le qualifie : il se nomme la lâcheté. Le monarque présidentiel
qui n’a cessé de renier ses promesses électorales constitue désormais avec son équipe
le Gouvernement des lâches. C’est pourquoi doit être soulignée la lucidité des
quelques personnalités qui à l’intérieur même du Parti socialiste déclarent aujourd’hui
avec nous ce que nous pressentions depuis longtemps : cette politique est
une menace pour la République et nous ajouterons, pour la démocratie.
Reynald Harlaut
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