La nouvelle centrale EPR de
Flamanville ne devrait être mise en service qu’en 2017. Cette centrale d’un
nouveau genre a ressuyé les plâtres si bien que son coût atteindra des sommes
vertigineuses trois fois plus importantes que le coût initialement prévu et
fonctionnera avec cinq ans de retard ! Et comme un malheur n’arrive jamais
seul, la société AREVA, associée à EDF dans l’affaire, vit des jours et des
années difficiles si bien que le cours de l’action cotée à la bourse de Paris a
chuté de 20 %. Et l’avenir n’est pas rose.
Six centrales EPR sont en
cours de construction ou en projets acquis. Ce n’est évidemment pas suffisant
pour justifier les milliards d’euros engloutis dans la recherche et le
développement et le contexte général depuis la catastrophe de Fukushima ne
plaide pas en faveur de cette énergie dont la France est une figure de proue.
Il sera de plus en plus difficile de vendre des centrales à l’étranger surtout
quand le déroulement des chantiers en cours est si chaotique et les budgets si
élevés.
Les écologistes demeurent
fidèles à leur ligne de conduite : stop au nucléaire partout et en tous
temps. Ségolène Royal, Ministre de l’environnement a annoncé vouloir abaisser
la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité de 75 à 50 % sur
des années et selon un programme forcément soumis aux aléas politiques. Si la
droite revenait au pouvoir, rien de dit que ces engagements seraient tenus.
On ne sent pas vraiment de
conviction de la part du gouvernement actuel pour réduire le nucléaire contrairement
aux Allemands, par exemple, qui en quelques années vont faire passer le
pourcentage d’énergies renouvelables à 37 % contre un petit 10 % dans notre
pays. Nos voisins d’outre-Rhin ont pris le problème en face : fini le
nucléaire…ce qui les conduit à remettre en service des centrales à charbon
productrices de CO2. Et à importer de l’électricité française (donc d’origine
nucléaire) en cas de tensions hivernales. Mais ils marchent dans le sens de
l’histoire.
Ce qui est navrant dans
l’affaire de l’EPR (en Finlande ou en France) c’est le peu de crédit qu’on peut
accorder aux déclarations fracassantes des dirigeants d’EDF. Année après année,
ils adaptent leur discours aux accidents de chantiers, aux défaillances
techniques ou financières des entreprises sous-traitantes et constatent,
dépités, les surcoûts permanents (800 millions d’euros en 2015).
Et quand, en plus, des
petits malins s’amusent à faire voler des drones au-dessus des centrales pour
prouver une forme d’insécurité (artificielle) il va de soi que des
interrogations surgissent ruinant les affirmations constantes des opérateurs et
des politiques quant à l’impossibilité de connaître un jour, un attentat ou une
autre mauvaise surprise.
On n’en sortira qu’en
pariant sur les énergies renouvelables : le vent et le soleil. Tous deux
sont gratuits. Et comme les technologies évoluent, il va devenir de plus en
plus simple de s’appuyer sur ces ressources inépuisables. Au travail.
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