Les militants du Front
national, ses élus et ses idéologues ne changent pas. Ils imaginent un monde
fantasmé où l’ordre, la discipline, le culte du chef tiendraient lieu de
colonne vertébrale (sans cerveau donc) au système espéré pour remplacer la
République démocratique. Pour porter le nom de démocratie, un état doit en
effet être doté d’une constitution et respecter des valeurs maintenant communes
à toute l’Union européenne : des élections libres, des partis indépendants
des lobbies, une réelle séparation des pouvoirs : l’exécutif, le
législatif, le judiciaire, l’objectif étant d’éviter l’arbitraire et le
totalitarisme. Est-on certain que le Front national respecterait toutes ces
contraintes…outils de notre liberté ?
On convient qu’une presse
libre et indépendante est surtout un outil démocratique essentiel. Le rôle de
la presse est évidemment d’informer mais elle est devenue au fil du temps un
instrument de contrôle des actes des puissants. Qu’ils soient politiques,
économiques, financiers, nombreux sont les pouvoirs qui se méfient de la presse
quand ils ne souhaitent pas la museler. Parce qu’ils ont des actes et des faits
à cacher.
Le Front national a la sale
habitude de choisir les « bons » journalistes et de rejeter les « mauvais ».
Evidemment, les journalistes de Mediapart appartiennent à cette dernière catégorie.
Mediapart vit du paiement mensuel de ses abonnés (près de 100 000). Cette
société de presse refuse la publicité et le capital social n’appartient ni aux
industriels de l’armement, ni aux capitalistes dépendant des marchés de l’Etat.
C’est le prix de sa liberté. Mediapart a sorti nombre d’affaires concernant
tous les partis politiques, y compris le Front national. Après l’affaire
Cahuzac, Mediapart n’a pas été interdit de présence au PS. Après l’affaire
Bygmalion, l’UMP n’a pas ostracisé les journalistes de la rédaction dirigée par
Edwy Plenel. Même s’ils en avaient envie.
Il n’y a qu’au Front national
(et parfois chez Jean-Luc Mélenchon) qu’on vire manu militari la presse qui ne
plaît pas. Il n’y a qu’au FN que le service d’ordre sème le désordre. C’est
ainsi qu’une journaliste de Mediapart, acceptée ce samedi matin aux rencontres
des jeunes du FN dans le sud de la France, s’est vue interdite de présence
l’après-midi.
Marine Le Pen veut se donner
une image dédiabolisée, paraît-il. Ce ne sont pas des comportements de ce genre
qui vont la valoriser, elle et ses idées aussi rances que décrépites. Les
Français devront y regarder à deux fois avant de lui confier quelque pouvoir
que ce soit. On a assez des exemples de Hayange ou de Hénin-Beaumont pour ne
pas envisager que la France entière soit sous la coupe réglée de ces fanatiques.
Des fanatiques qu’on a vus à l’œuvre sous la Révolution nationale de Pétain
dont les préceptes et les principes demeurent vivants au sein de l’extrême
droite. Le FN ? Attention danger.
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