18 juin 2014

Les fausses factures de Bygmalion et de l'UMP : des comptes à dormir debout


Coucou, c'est moi !
Encore Mediapart. Toujours Mediapart. Mais sans Mediapart que saurions-nous du scandale du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy ? Que saurions-nous du financement légal et surtout illégal d’une campagne de folie durant laquelle rien ni personne n’a pu stopper la folie des grandeurs du candidat sortant. Le site Mediapart a publié hier le tableau récapitulatif des vraies et fausses factures de la filiale de la société Bygmalion et la surprise (décidément on va de surprise en surprise dans cette affaire) est que ce n’est pas la somme de 11 millions d’euros qui ont concerné le financement par l’UMP de la campagne présidentielle Sarkozyste mais 17 millions d’euros !
Vous me direz, cela change quoi ? Ce n’est jamais qu’une question de volume. Quand on est à 11 millions d’euros de dépassement et que les animateurs de la campagne signent les chèques UMP les yeux fermés (ou presque) on n’est plus à 6 millions d’euros près. Sauf que les militants-cotisants de l’UMP doivent l’avoir saumâtre. Non seulement des milliers d’entre eux ont cotisé au Sarkoton en toute bonne foi (affirmant même que le Conseil constitutionnel s’acharnait contre Sarko !) mais en plus leurs cotisations ordinaires ont abondé des comptes sur lesquels Juppé-Raffarin-Fillon vont demander des explications et peut-être intenter une action judiciaire.
Il s’agit là d’un des plus grands scandales de financement de campagne électorale et de parti politique. Jean-François Copé, le pauvre, n’a rien su jusqu’à la parution de l’article de Libération le 16 mai dernier. « Je vous donne ma parole » a-t-il osé affirmer lors de son meeting d’adieu à Aulnay-sous-bois. Le président de l’UMP ne savait rien des manipulations et des manigances de ses subordonnés. Au mieux, c’est un gros mensonge, au pire, c’est une grosse faute de la part d’un homme qui aspirait aux plus hautes fonctions de l’Etat.
Quant à Sarkozy, qui peut imaginer qu’il s’échine à retrouver du crédit ? Seuls 9 % des Français considèrent qu’il est honnête. Peut-on élire à nouveau comme président de la République un homme dont à peine 10 % des Français pensent qu’il est armé moralement pour remplir cette haute fonction alors que 90 % des citoyens suggèrent que cet homme est prêt à tout pour parvenir à ses fins ? Eric Ciotti (UMP et Filloniste) a évoqué une mafia au sein de l’UMP. Si le terme est approprié, les juges vont devoir tromper l’omerta des principaux protagonistes de l’affaire. M. Alvès, de Bygmalion et Jérôme Lavrilleux, de l’UMP, ont semble-t-il la langue bien pendue. Il suffit peut-être de mieux les écouter.

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