(photo JF Le Campion) |
Alors que la coupe du monde
de football bat son plein (enfin presque) il ne faudrait pas oublier la réalité
de la situation du Brésil, pays émergent, doté de nombreux atouts dont sa
superficie, ses milieux naturels, sa démographie, sa société métissée, mais
marquée par des injustices sociétales nombreuses et des scandales de corruption
très importants, même dans le cercle restreint de l’actuel pouvoir.
Jean-François Le Campion,
originaire de Louviers, vit depuis plusieurs décennies dans une grand ville du
nord-est du Brésil où il s’est établi et a fondé une famille. Il se trouve que
notre amitié, datant des années de lycée, n’a jamais cessé et c’est avec
plaisir que je lui ai demandé quelques éléments permettant aux lecteurs de ce
blog de se faire une idée plus proche des réalités de la population brésilienne.
(photo JF Le Campion) |
Le climat actuel, précise
Jean-François, est très différent du climat qui régnait lors de l’attribution
de la coupe du monde de football. A l’époque la FIFA et l’effet Lula
surfaient sur une vague du genre « vous allez voir ce que vous allez voir. » Rien
n’était trop beau. Les exigences de la FIFA n’étaient que des formalités mais
des formalités se chiffrant en milliards de reals.
Pour les Brésiliens la fête
a été terminée avant de commencer. Le peuple manque cruellement de l’absence d’investissements
primordiaux dans l’éducation, la santé, les infrastructures de toutes sortes
(transports, logements etc.) et de nombreux milliards sont mangés par la
corruption ou dans de fantomatiques investissements comme les aéroports ou la mobilité
urbaine. Les chantiers commencent mais ne sont jamais terminés.
Le Brésil ne souffre pas d’une
crise économique mais d’une crise morale. Dès juin 2013 des mouvements spontanés
ont vu le jour à côté des syndicats ou des partis politiques. « O gigante acordou
» (le géant se réveille) scandait la foule. Les politiques, comme tous les
politiques répondaient « nous avons entendu votre colère, nous allons
entreprendre les réformes qui s’imposent. » Puis plus rien. Le géant s’est
rendormi.
(photo JF Le Campion) |
Pour en revenir à la coupe
du monde de football on peut dire que ce sport est dans l'ADN
des Brésiliens. Avec le coup d'envoi, le Brésilien est comme hypnotisé.
Le porte parole du ¨ Mouvement des travailleurs
sans toits ¨( MTST) a déclaré qu'ils ne manifesteraient pas pendant la coupe.
Mais en octobre 2014 vont avoir lieu les élections
générales pour le président ou la présidente, les gouverneurs d’états et les
sénateurs. Dilma Roussef se présente avec une coalition identique à celle de
2010. Cela ressemble à du Sarkozy faisant élire Mélenchon pour tirer les
ficelles en coulisse. »
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