L’enlèvement. La séquestration
dans une cave. Les violences administrées. Et la demande de rançon auprès de la
mère d’un jeune Rom de 16 ans. Voilà le bilan global d’une douzaine de
fanatiques résolus à se faire justice eux-mêmes. Douze salopards, n’ayons pas
peur des mots, agissant au mépris de la loi, des droits de l’homme, de tout
sentiment de justice. Douze « victimes » de cambriolages ou de menus larcins
sans qu’il soit une seconde question de nier leur réalité. L’auteur présumé des
actes de délinquance était connu des services de police. Il est aujourd’hui
mieux connu des services d’urgence et de réanimation où il lutte contre la mort
après la raclée infligée par des cinglés sadiques.
Ce n’est pas cette société-là
que nous voulons. Et qu’on ne vienne pas me faire le procès du Français moyen
privilégié qui ne connaît rien à la violence de la rue ou des difficultés de
vivre dans les cités, les bidonvilles, les camps de Roms. J’ai été cambriolé. J’ai
été vandalisé. Les auteurs, pour certains des faits, ont été identifiés,
interpellés par la police, condamnés par la justice. J’ai été (en partie)
indemnisé par mon assureur. C’est le bon sens et la raison et c’est comme cela qu’on
vit en société. Dans un état de droit où chacun doit être à sa place et ne pas outrepasser son rôle.
Sinon ? C’est la loi du
plus fort. La loi de la jungle. Œil pour œil, dent pour dent. Sinon ? C’est
la loi de la rue et des milices, la loi des Dupont-la-Joie et des ratonneurs.
Qu’un jeune étranger de 16 ans (même délinquant) se retrouve pieds et bras
ballants dans un caddie de supermarché abandonné sur un parking montre bien à
quel point le passage à l’acte est devenu dans le pays des droits de l'homme une…première nature. Le cerveau
reptilien au sens archaïque du terme serait donc de retour. Finie la vie
civilisée. Finie l’éducation. Finie le « vivre ensemble » expression devenue
vide de sens.
Le lynchage du jeune Rom
nous rappelle qu’en France, en 2014, des adultes sont capables du pire. Que le
Ku Klux Klan n’est pas seulement américain. Que donner la mort semble toujours
plus facile et plus simple que d’agir en citoyen responsable. Citoyen et responsable.
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