Roland Cayrol a raison. Il
faudra expliquer aux Français comment ce gouvernement a réussi le tour de force
de devenir l’accusé dans une nouvelle affaire qui, a priori, met en cause l’ancien
président de la République et son avocat. Une fois encore, on a droit à des cafouillages, des
contradictions, des contre-vérités, de la part des ministres alors que l’évidence
voudrait que la droite, suite aux affaires Copé, Buisson et Sarkozy-Herzog,
soit au tapis. Quelle folie a saisi ces ministres régaliens qui, au lieu de
reconnaître bêtement la normalité du fonctionnement judiciaire, s’emploient à
vouloir nier ce qui n’est pas niable ? Qui peut croire que la mise
sur écoute des téléphones de Nicolas Sarkozy est un acte anodin et que personne
au gouvernement ne s’en est soucié ? Qui peut croire que le contenu (même
synthétique) des conversations de l’ancien président (qui savait être écouté et
a tenté de déjouer la vigilance des policiers) n’intéressait pas François
Hollande et ses ministres ? Alors que tous les éléments étaient sur la
table pour préparer au mieux la séquence électorale prochaine, la gauche de
gouvernement doit faire face à un déferlement d’accusations et de comportements
sans commune mesure avec les faits reprochés à Sarkozy ! Quelle pitoyable
semaine.
Voilà des ministres qui ont
réussi l’invraisemblable. Prendre le boomerang en pleine tête alors que les
turpitudes de Sarkozy apparaissent depuis hier sur le site Internet du Monde et
cruellement pour lui, même s’il y a présomption d’innocence. On lit noir sur
blanc dans les notes de synthèse des juges d’instruction que Nicolas Sarkozy et
son avocat étaient au courant du cheminement des délibérations des membres de
la Cour de Cassation informés qu’il étaient par un magistrat, que Me Thierry Herzog
savait en amont qu’il allait être perquisitionné…ce qui rappelle le fâcheux précédent
du directeur de la PJ de Paris informant Brice Hortefeux des questions que les
juges allaient lui poser. Si ces faits sont confirmés là seraient les vrais
scandales et seuls ces sandales devraient intéresser le public.
Jean-Marc Ayrault peut
parler d’enfumage… le mal est fait. Au fond les Français s’interrogent sur la
capacité de ce gouvernement à faire face à l’adversité. Une adversité bien légère
puisqu’il ne s’agit que d’actes judiciaires n’ayant rien à voir avec telle ou
telle pression, telle ou telle nomination politique. La justice est indépendante
a rappelé avec raison Christiane Taubira. Quel besoin avait-elle d’agiter les
notes de synthèse aussitôt photographiées par des journalistes-photographes
bien équipés ? Quel besoin avait-elle d’en faire trop alors que la raison
aurait voulu qu’elle fît le minimum. Il y a bien un grave problème de
gouvernance et François Hollande serait bien inspiré de le constater le plus tôt
possible.
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