Christiane Taubira — on le
sait depuis longtemps — n’est pas du genre à minauder. Elle appelle un chat un
chat et une erreur une erreur. Ce n’est pas un mensonge car dans un mensonge il
y a une intention. Quelle serait l’intention de mentir sur des dates ?
Telle est la question que la ministre de la Justice pose à Jean-Michel Apathie,
hier soir, sur Canal Plus ? « Vous m’accusez
d’avoir menti, pourquoi aurais-je menti ? » Oui pourquoi ? Alors
Christiane Taubira reconnaît des inexactitudes, des imprécisions. Et c’est bien
cela qui est dommageable. Une ministre qui décide, après la réunion du
conseil des ministres, de monter au créneau médiatique, ne peut se permettre
aucune approximation d’autant plus que journalistes et photographes sont aux
aguets et vont surveiller chaque mot et chaque virgule. Ayant en mains les
notes de synthèses des procureurs, Christiane Taubira n’avait pas à les agiter
comme des chiffons rouges. Il suffisait de dire simplement la réalité du
dossier accablant jusqu’à preuve du contraire pour Nicolas Sarkozy et son
avocat.
Je suis prêt à accorder à
Christiane Taubira le bénéfice de la bonne foi. Je suis prêt également à
reconnaître à nouveau que la communication de ce gouvernement est calamiteuse
et que la droite n’a pas raté l’occasion de mettre à mal cette communication
non maîtrisée notamment par le Premier ministre. Une fois le soufflet retombé,
restent les affaires elles-mêmes et la nouvelle enquête ouverte par le parquet
dans le cadre du financement de l’UMP lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en
2012. Bygmalion, société proche de Jean-François Copé a-t-elle surfacturé des
prestations dans l’organisation de rencontres et réunions publiques ? L’enquête
devra le déterminer même si M. Copé dit tenir à disposition de la justice la
comptabilité de son parti et bien que les comptes de campagne de Nicolas
Sarkozy aient été rejetés par le Conseil constitutionnel, juge de l’élection présidentielle.
Dans quelques jours, assure
Christiane Taubira, on ne parlera plus de la cacophonie gouvernementale mais
Sarkozy et les autres protagonistes n’en auront pas pour autant terminé avec
les éventuelles gardes à vues et autres perquisitions. Le temps médiatique est
court, le temps judiciaire plus long et plus lent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire