Le public avait vivement réagi lors de la conférence donnée sur le sport. (Archives de 1977 photo Jean-Charles Houel) |
J’aime le sport. J’aime la
pratique du sport. Quelle que soit la discipline, je suis souvent baba devant
la souplesse, la technique, la résistance de ceux et celles qui la pratiquent.
La course à pied m’a enseigné le goût d’une forme de dépassement de soi-même à
un niveau certes, très modeste, mais qui permet de comprendre la nature des
bienfaits physiques et mentaux de l’effort.
Les états ont bien compris
le prestige et l’influence aussi qu’ils pouvaient tirer de sportifs talentueux
et doués. A une certaine époque, ils en ont même fait une priorité politique,
usant de tous les moyens : dopage, avantages matériels, promotions,
situations professionnelles futures assurées afin que l’hymne des pays et le
record de médailles olympiques ou autres illustrent la bonne santé des régimes
souvent « forts » voire dictatoriaux.
L’Allemagne de l’Est et l’URSS,
hier, la Chine aujourd’hui, ont érigé le sport en une forme de domination idéologique
sensée exprimer la puissance réelle ou feinte, de leur système global de vie en
collectivité. On en est revenu. Mais pas partout. Le Qatar et la coupe de monde
de football, les jeux d’hiver à Sotchi illustrent bien les dérives du sport
mondialisé. Les reportages sérieux se succèdent sur les chaines TV démontrant
la catastrophe humaine d’abord, puis les désastres écologique, économique,
financier, environnementaux, sécuritaires (100 000 policiers et militaires !)
de ces jeux d’hiver en Russie. Ils ont coûté 36 milliards d’euros, une somme
astronomique dans un pays où la pauvreté est encore très présente.
Je ne peux m’empêcher de
penser à Ernest Martin qui vient de nous quitter et à ce qu’il disait du sport
de compétition. Lui qui voulait développer le sport pour tous, le sport loisir,
installer une barrière entre les enfants et des pratiques nuisant à leur santé.
Lorsqu’il voulut interdire les courses cyclistes pour les jeunes et dans les
rues de Louviers, que de cris, que de foin, quelle polémique alors que déjà on
savait que, même au niveau amateur, le cyclisme n’était pas propre ! Depuis,
les faits lui ont donné raison, ô combien.
Les deux militants du sport loisir. (photo JCH) |
Poutine est caricatural de
ce qu’il ne faut pas faire. Le degré de corruption des politiques russes de tous
niveaux atteint des sommets en accord avec des entreprises bien choisies. Le mépris
pour les habitants de la région y a été total. Les expulsions de «petits » propriétaires
sans indemnités votées par la Douma seraient inimaginables dans un état de
droit. Les retards, fautes, erreurs architecturales ou géologiques se sont
accumulés comme jamais. Aujourd’hui encore toutes les installations des jeux d’hiver
ne sont pas terminées. Un vrai jeu de massacre avec ponts, routes nouvelles, fleuves pollués, voie de chemin de fer créée ex nihilo sur des marais.
Quel sens donner à l’idéal sportif, au fair play et aux médailles glanées dans de telles conditions. Et je ne parle pas de l’homophobie d’état et de l’atteinte permanente aux droits de l’homme et à la liberté d’expression ! Un seul député français avait voté contre la participation de la France aux jeux olympiques de Berlin. Il s'appelait Pierre Mendès France. Il était le député de Louviers. On aurait aimé qu'un autre élu de la nation suive son exemple !
Quel sens donner à l’idéal sportif, au fair play et aux médailles glanées dans de telles conditions. Et je ne parle pas de l’homophobie d’état et de l’atteinte permanente aux droits de l’homme et à la liberté d’expression ! Un seul député français avait voté contre la participation de la France aux jeux olympiques de Berlin. Il s'appelait Pierre Mendès France. Il était le député de Louviers. On aurait aimé qu'un autre élu de la nation suive son exemple !
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