4 février 2014

Là où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir ou comment se payer sur la bête


S’il est prouvé, comme l’affirme Médiapart, que les contribuables d’Arcachon ont financé en partie la rencontre des « amis de Sarkozy » en septembre dernier, il n’y aurait rien d’étonnant même si c’est choquant. Le maire (UMP) interrogé a eu le culot d’assurer qu’aucun employé municipal n’avait été mis à contribution dans la logistique matérielle au moment même où Hortefeux reconnaissait devant la presse que seuls les électriciens de la ville, pour des raisons de sécurité, avaient apporté leurs compétences. L’un des deux ne dit pas la vérité et le maire aurait dû réfléchir avant de dire le contraire du bras droit de Sarkozy.
On sait depuis longtemps que les élus les moins scrupuleux en prennent à leur aise avec les moyens mis à leur disposition. Qu’il s’agisse des moyens de reproduction, de diffusion, des moyens de transport, de déplacement, des moyens plus triviaux aussi avec une cantine parfois assurée… les contribuables des villes disposant de services techniques importants sont souvent mis à contribution. Il est remarquable d’ailleurs que certains membres de partis importants (ou non) se sentent comme des poissons dans l’eau dans les villes qu’ils dirigent. On se souvient du maire de Vitrolles, M. Mégret, membre du Front national à l’époque, qui avait adressé des journaux de propagande à ses concitoyens et dont l’envoi — par la Poste — avait été payé par la mairie.
A l’UMP, c’est courant. On se souvient ainsi, à Louviers, de l’ancien maire UMP. Elle avait jadis pris ses habitudes chez certains restaurateurs locaux ou parisiens et le service comptable de la ville recevait régulièrement les factures des agapes…C’est qu’on appelle vulgairement se payer sur la bête. Il y a pire. Que des élus ne parviennent plus à faire la différence entre leurs propres moyens de paiement et les cartes des offices publics qu’ils dirigent est affligeant. Jean-Pierre Kucheida, ex-élu socialiste du nord, a été mis en examen pour abus de bien social pour avoir utilisé la carte de l’office de logements sociaux qu’il présidait.
La France n’est pas la Russie et encore moins l’Ukraine. La corruption ne touche qu’une infime minorité d’élus à tous les niveaux. Il est franchement pénible et dommage qu’une poignée de ripoux permette de jeter l’opprobre sur l’ensemble de ceux et celles qui se dévouent au bien public.

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