Il y a plusieurs semaines, j’avais
annoncé, sur ce blog, que Vladimir Poutine ne resterait pas les bras ballants
face aux événements en Ukraine. J’avais même avancé le fait que comme en Géorgie,
Poutine serait capable de faire intervenir son armée afin de préserver son
influence sur ce pays voisin et de maintenir Ianoukovitch au pouvoir. Quand j’écrivais
ces lignes, Maïdan était encore occupé et on ne comptait pas encore 87 morts
dans les rangs des manifestants.
Ce matin, le ministre de l’Intérieur
de l’Ukraine, désigné hier, accuse la Russie et donc Poutine d’occuper
militairement deux aéroports de Crimée, Simféropol et Sébastopol. Clairement,
il s’agit d’une rupture formelle des accords conventionnels passés entre les
gouvernements russe et ukrainien.
Si, depuis plusieurs jours,
les chancelleries occidentales insistaient sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine,
c’est bien parce qu’elles craignaient ce qui s’est passé ce matin. Les
ministres des affaires étrangères français, allemand et polonais connaissent
bien Poutine. Ils le savaient capable du pire. Ils savaient que le nouveau «
tyran » de Moscou attendrait la fin des jeux olympiques d’hiver pour passer à l’action.
Ils savaient que Poutine ne tolèrerait pas longtemps la chute de Ianoukovtich,
son protégé, et ferait tout pour empêcher l’Ukraine de se tourner vers l’Union
européenne.
Avec le recul, je continue
de penser, malgré mon désaccord avec François Loncle sur ce sujet, qu’un
boycott des JO d’hiver de Sotchi aurait été une alerte sérieuse à l’égard de
Poutine et l’aurait sans doute incité à plus de réflexion sereine sur l’avenir
de l’Ukraine. L’occupation des deux aéroports a-t-elle un autre objectif qu’un
simple avertissement à l’égard du nouveau pouvoir à Kiev ? Les heures qui
viennent nous éclaireront.
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