6 septembre 2013

Le bilan de dix années de droite en matière de sécurité : un échec catastrophique


Christiane Taubira avait affaire à forte partie, hier soir sur France 2. Invitée de l’émission politique « Des paroles et des actes » la ministre de la Justice a expliqué en détail quelle serait la réforme pénale arbitrée par le Président de la République. Obsédée par la nécessité d’éviter la récidive, Mme Taubira, pour écrire son projet de loi, s’appuie sur des valeurs aussi basiques que l’obligation pour la collectivité de favoriser la réinsertion sociale de ceux et celles qui sortent du droit chemin et organiser les réparations des dommages causés aux victimes.
La surpopulation carcérale et l’échec patent du tout sécuritaire sont le résultat de la politique aveugle de Sarkozy. Une politique fondée sur la vengeance, les peines planchers, l’automatisme de la sanction. Hier soir, Christian Estrosi, maire de Nice, auteur d’une pétition nationale contre la loi Taubira exprimait une vision caricaturale de la droite, très proche de celle du Front national. On a revu tous les clichés, on a entendu tous les gros mots assénés sans aucune démonstration acceptable, et le laxisme par ci, et l’angélisme par là, alors que la gauche a révisé depuis longtemps son logiciel fondé sur la prévention et la répression.
Je considère même que Manuel Valls va au-delà de ce qui serait compatible avec des idéaux inscrits dans les gênes de la gauche. Les socialistes ne demandent pas l’impossible. Ils ont en charge les responsabilités de l’action. Ils doivent donc protéger autant que faire se peut, les personnes et les biens. Ils doivent contribuer à faire baisser les tensions et apporter une sérénité bienvenue sans rien lâcher sur la présence, la surveillance, l’anticipation. Une politique de gauche est une politique équilibrée. Elle n’oppose pas les policiers aux magistrats. Ni la répression à la prévention. Elle concilie le respect des personnes et de la présomption d’innocence sans omettre le traumatisme des victimes. C’est une obligation difficile. Nul ne le nie. Elle implique pourtant d’éviter les simplifications, les outrances, les attaques personnelles. Christiane Taubira, anciennement favorable à l’indépendance de la Guyane, ne serait pas légitime aux yeux d’un Eric Ciotti, pour figurer au gouvernement de la France. Christiane Taubira a donc eu raison de réaffirmer son indépendance d’esprit, sa vision personnelle de ses devoirs et de renvoyer ses détracteurs à leur bilan : catastrophique !

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