Roland Dumas, ancien président
du Conseil constitutionnel avait validé les comptes de campagne et d’Edouard
Balladur alors que les rapporteurs conseillaient au contraire de les rejeter.
Au nom de la « démocratie » l’ancien ministre de François Mitterrand avait décidé
de les valider…sans explication. On sait, aujourd’hui, qu’il y eut débat au
sein du conseil et que la voix de Roland Dumas fut prépondérante pour obtenir
cette validation des comptes. La démocratie, c’est justement, le respect des règles,
de la loi, du droit. Comment oser invoquer le vote majoritaire des électeurs s’il
a été acquis dans des conditions illégales. Ce fut le cas pour Jacques Chirac
en 1995 face à Lionel Jospin. Le dépassement du plafond autorisé impliquait évidemment
des moyens supérieurs à ceux de ses adversaires et donc entachaient l’élection
puisqu’il y avait rupture d’égalité.
Jean-Louis Debré, président
du Conseil constitutionnel actuel s’est appuyé et une majorité de membres avec
lui, sur les conclusions expertes de la Commission des comptes de campagne dont
les membres sont indépendants. Leur rôle est simple : les candidats
ont-ils respecté la loi ? Deux candidates du PS, élues des Français de l’étranger,
viennent d’être invalidées et déclarées inéligibles pour avoir ouvert deux
comptes lors de la campagne législative. Ont-elles invoqué, comme MM. Guaino et
Hortefeux, l’injustice, l’acharnement ? Pas du tout, elles ont déploré que
la loi soit si rigide et si complexe notamment pour des candidates représentant
les Français de plusieurs pays aux monnaies différentes. M. Frédéric Lefebvre
(le lecteur de Zadig et Voltaire) doit son siège de député à cette décision du
Conseil constitutionnel. Je n’ai pas entendu les gens de l’UMP protester.
Sarkozy est un candidat comme un autre. Il n’a droit ni à plus d’honneur ni à
moins d’égard. Mais il doit respecter la loi et l’on sait, eu égard aux affaires
en cours, qu’il n’en a pas fait une spécialité. Qu’aurait-on pensé de
Jean-Louis Debré s’il avait validé des comptes irréguliers ? Eu égard au
climat des affaires, à la nécessité d’une certaine transparence, d’une rigueur
exigée d’un candidat aux cantonales, M. Sarkozy n’est pas un extra-terrestre.
Il devait respecter la loi. Point barre. Tout le reste n’est que comportement
politicien.
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