22 octobre 2012

Le manque de médecins généralistes devient un mal chronique

A Louviers, la situation médicale n'était pas trop mauvaise. Si vous vous rendez chez votre médecin habituel vous pourrez prendre connaissance d'une lettre affichée dans la salle d'attente dans laquelle votre conseiller médical vous indique un fait regrettable. Non pas le fait que trois médecins généralistes importants aient pris leur retraite — ils y ont bien le droit comme tout un chacun — mais le fait que ces médecins bien connus et souvent très appréciés, ne soient pas remplacés par des médecins jeunes désireux de récupérer une clientèle.
Pourquoi les jeunes médecins hésitent-ils à se lancer ? Récupérer une clientèle veut souvent dire la monnayer et un jeune médecin n'est pas forcément fortuné. Il est quasiment impossible, aujourd'hui, de partir seul à l'aventure et obligation est faite de s'associer avec d'autres confrères ou consœurs. La vie d'un médecin généraliste de ville est harassante. Les journées sont longues…consultations, visites…et les dépassements d'honoraires rares du moins pour les médecins conscients de leur responsabilité collective et animé par la passion de soigner et non de gagner le maximum d'argent.
On connaît de nombreux spécialistes (15 voire 20 ans d'études) ou chirurgiens contraints d'arrondir leur fin de mois en oubliant les tarifs de la sécurité sociale et en exigeant des dépassements pas toujours appliqués, il est vrai, avec « tact et mesure » comme l'indiquent les préconisations de la Sécurité sociale. Un médecin de mes amis me racontait hier comment certains actes, simples et normalement rapides, deviennent des actes chirurgicaux avec anesthésie générale et donc hospitalisation alors que l'ambulatoire s'impose. « Le système le permet » déplore-t-il. Et l'absence de contrôle aussi.
La désertification hospitalière (l'accouchement prématuré du Lot nous le rappelle) est une plaie que tout responsable politique ne peut ignorer. Il serait temps aussi de revoir ce système de dépassements appelé à se généraliser à défaut de disposer de médecins généralistes partout sur le territoire.

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