Il est extraordinaire d'entendre les représentants de l'UMP pérorer à longueur de colonnes ou sur les antennes des radios pour critiquer le gouvernement et lui administrer des leçons de bonne gestion. Ainsi, Gilles Carrez, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, déclare-t-il à qui veut l'entendre qu'il votera la règle d'or sans sourciller et que les socialistes seront contraints de se renier. Cette règle d'or soi-disant exigée par le traité sur le pacte de stabilité devrait être adoptée par le parlement réuni en congrès et inscrite dans la constitution…à moins que…
N'oublions pas que sous Sarkozy, la dette de la France s'est alourdie de 600 milliards d'euros et que l'héritage, que la gauche le veuille ou non, doit être assumé. N'oublions pas non plus que le commerce extérieur présente des déficits récurrents tout comme le déficit budgétaire, sans cesse creusé. Quant aux comptes sociaux, il y a bien longtemps que le budget de la Sécurité sociale n'est plus équilibré.
La gauche a donc devant elle un mur composé d'obstacles implantés par la droite laquelle peut invoquer sa bonne foi sans que les Français la croient un seul instant.
La croissance est faible, les suppressions d'emplois sont annoncées par dizaines de milliers — après avoir été cachées par les entreprises à la demande du gouvernement —et l'on voudrait nous faire croire qu'en deux mois, la gauche peut redresser la barre et empêcher le bateau France de couler à pic ! Le gouvernement Ayrault a peu de marges de manœuvres. Mais les marges — si faibles soient-elles — seront utilisées pour limiter l'impact négatif des licenciements.
Je signale au passage une étude réalisée par la Fondation Montaigne, peu suspecte de sympathie à l'égard de la gauche. Cette étude démontre que les salariés Français, hors secteur public, sont plus stressés que les autres salariés européens, que la hiérarchie leur fait moins confiance, que leurs mérites sont moins reconnus, que leurs conditions de travail sont moins bonnes. Il y a donc d'énormes progrès à faire dans les entreprises, grandes ou moyennes, pour offrir aux salariés de notre pays des conditions de vie dignes du 21e siècle et surtout dignes des égards qu'on doit à des gens plus attachés qu'ailleurs, plus fidèles qu'ailleurs, à leur outil de travail ou à leur emploi. L'exemple de PSA et l'annonce de ses 8000 suppressions d'emplois illustrent «magnifiquement» le mépris dans lequel on tient ceux et celles qui, souvent pendant des décennies, se sont dévoués à la cause de l'industrie automobile française aujourd'hui sinistrée. Et qu'on ne vienne pas nous bassiner avec les charges sociales trop lourdes qui ne sont jamais que des cotisations illustrant le pacte social français auquel nous tenons tous. Pierre Moscovici a raison : la droite ferait mieux de se taire ! « Elle qui n'a rien foutu ».
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