L'avenir du Kolysé de Louviers (ex-Drugsport) sera scellé ce soir lors de la réunion du conseil municipal. Face à des déficits de gestion récurrents et des coûts exorbitants, le maire proposera à l'assemblée communale de modifier l'outil de gestion de l'équipement pour mettre fin à la Société d'économie mixte et reprendre l'équipement en gestion directe. Les personnels vont retrouver (ou trouver) un statut municipal, et la municipalité aura la mainmise sur les orientations nouvelles (?) à mettre en place pour sauver ce qui fut le rêve d'une municipalité proustienne aventureuse.
Il faut le dire, ce Drugsport n'a jamais vraiment trouvé son utilité dans la panoplie des activités sportives de notre ville. Quand Mme Odile Proust a proposé la création d'une patinoire à Louviers, nous avons été nombreux à insister sur un projet décalé par rapport aux besoins et sur l'absence de taille critique de notre ville pour assurer un équilibre de gestion. La conception même du Drugsport posa problème puisque la municipalité actuelle a dû fermer la patinoire provisoirement, il y a quelques années, pour engager des travaux de consolidation absolument vitaux pour son futur et la sécurité des usagers.
Une patinoire coûte très cher en fluides et en maintenance. Autant le bowling et les terrains de tennis ainsi que les autres activités pouvaient trouver leur public, autant la patinoire a dû élargir le périmètre d'attraction pour séduire. Il serait idiot de nier que de nombreux enfants et jeunes adultes prennent du plaisir à patiner et à jouer au hockey. Il le serait tout autant de ne pas déplorer les déficits récurrents et inadmissibles en période de crise.
Proposer de supprimer la SEM et assurer la gestion en direct par la ville, voilà ce que suggère la municipalité de Louviers. Une question brûle les lèvres de chacun d'entre vous. Pourquoi la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) qui s'apprête à mettre vingt millions d'euros dans un centre nautique intercommunal ne prend elle pas en charge cet équipement sportif typiquement intercommunal puisqu'on vient de loin pour patiner à Louviers ? C'est le rôle d'une ville centre de mutualiser des services et des activités sportives et de loisirs. Il eût été légitime de poser la question aux élus de la CASE. Peut-être auraient-ils admis cette proposition de bon sens ?
En attendant, il semble bien que le maire veuille assurer la pérennité de l'équipement déficitaire et en faire supporter la charge au contribuable. Les Lovériens paieront donc à 100 % le déficit inhérent à ce type d'équipement. Reconnaissons, à la décharge de la municipalité actuelle, que le Drugsport-Kolysé a été le cadeau empoisonné de la gestion précédente et bien cruelle aurait été la fermeture de la patinoire. Reste que les temps nous imposent une forme d'austérité. La « danseuse » de Mme Proust nous coûtera donc encore très cher.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire