1 août 2011

François Loncle répond à la lettre du président de la République


Monsieur le Président de la République,         

J'ai bien reçu votre lettre du 25 juillet dernier et je vous en remercie, même si le procédé original que vous utilisez pour communiquer avec les représentants de la nation suscite mon étonnement. Votre démarche inédite appelle de ma part quelques remarques, tant sur la forme que sur le fond.
 J'estime que la crise que traverse actuellement la zone euro est beaucoup trop sérieuse pour être instrumentalisée à des fins politiciennes. Votre appel au rassemblement national ne peut, en effet, être perçu que comme une manœuvre électoraliste, à neuf mois de l'échéance présidentielle. En outre, vous n'avez cessé depuis quatre ans de diviser les Français et de les opposer les uns aux autres. 
 L'objectif que vous affichez de vouloir revenir à l'équilibre des comptes publics paraîtrait, ô combien! sage si la vertu budgétaire dont vous vous parez n'était pas contredite, de façon cinglante, par votre politique laxiste. Toutes les réformes fiscales que votre Gouvernement a entreprises ont été financées par un endettement abyssal. Vous demandez à présent de maîtriser les dépenses publiques, alors que, sous votre responsabilité, les déficits budgétaires et la dette se sont accrus de manière vertigineuse. Entre 2007 et 2010, le déficit public a ainsi grimpé de 2,7% à 7,1% du PIB. Quant à la dette publique, elle a proprement explosé: de 64,2% au moment de votre élection, elle représente aujourd'hui 84,5% de la production nationale! Comme l'affirme si bien le proverbe, charité bien ordonnée commence par soi-même.
 Au contraire de ce que vous cherchez à faire accroire, ce n'est pas la gauche mais la droite au pouvoir qui se révèle dépensière et mauvaise gestionnaire.  Le gouvernement dirigé par Lionel Jospin est le dernier gouvernement à s'être  réellement efforcé de réduire significativement la dette et à respecter scrupuleusement les critères de Maastricht. C'est de cette manière qu'agit un gouvernement responsable, soucieux des intérêts de la France et engagé dans la défense de l'Europe. Il n'obéit pas à une quelconque « règle d'or », dont les mécanismes d'application semblent au demeurant obscures, mais détermine des orientations politiques claires, exprime une volonté durable, définit une ambition partagée par tous les Français.          
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l'assurance de ma très haute considération.

François LONCLE, député de l'Eure





Aucun commentaire: