L'un des principaux enseignements des événements qui se déroulent en Tunisie est la force nouvelle et pour tout dire vraiment révolutionnaire d'Internet. Même Michèle Alliot-Marie (pas spécialement habile en déclarant que la France était disposée à aider la Tunisie à maintenir l'ordre dans ses rues) reconnaît aujourd'hui que les révélations de Wikileaks ajoutées au suicide du jeune marchand de quatre saisons se sont conjugués pour créer un climat de révolte.
Le site Wikileaks et les cinq journaux qui ont décidé de reprendre les messages diplomatiques ainsi mis au jour ont consacré plusieurs articles à la situation tunisienne. Ils ont insisté sur les messages de l'ambassadeur américain adressés au Département d'Etat et dénonçant un régime de type mafieux avec une corruption familiale généralisée autour de l'ex-président Ben Ali. C'est ainsi que la blogosphère s'est agitée et a repris les déclarations de l'ambassadeur afin de dénoncer la censure globale des médias, le blocage d'Internet et des blogs, l'impossibilité de contact par mails…Mais comme toujours le vent de la liberté s'est levé, la tempête a grossi et a tout emporté sur son passage dans l'avenue Bourguiba.
Julian Assange, promoteur de Wikileaks, aura donc son nom gravé dans la pierre tunisienne pour avoir permis l'éclosion d'une souffle majeur aboutissant à la première révolution populaire dans un pays arabe. Même si tout n'est pas réglé sur les plans institutionnel, économique et politique (loin s'en faut) en Tunisie, on apprend que des élections libres vont avoir lieu dans les six mois, que les partis interdits sont autorisés, que les exilés peuvent rentrer au pays…
Et la rôle de la France là-dedans ? Depuis bien longtemps, les dirigeants français se sont accommodés de la dictature tunisienne. En 2008, qu'il s'agisse de Sarkozy ou de Strauss-Kahn, les relations avec Ben Ali étaient amicales et protocolaires. L'actuel directeur général du FMI a même affirmé que « la Tunisie était sur la bonne voie »…j'espère que l'idole de la gauche ne pensait pas à la voie politique ! Il reste qu'aucun responsable politique français ne peut choisir les dirigeants de tous les pays de la planète et que les relations diplomatiques obligent à des rencontres bilatérales. Rien n'oblige au zèle ou aux témoignages d'amitié.
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