17 septembre 2010
Viviane Reding n’a pas insulté la France. Elle n’a dit que la vérité.
… « J’ai été personnellement choquée par des circonstances qui donnent l’impression que des personnes sont renvoyées d’un État membre uniquement parce qu’elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pensais que l’Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Seconde Guerre mondiale ».
Contrairement à ce que voudraient nous faire croire Nicolas Sarkozy et ses aboyeurs Copé et consorts, cette dernière phrase n’est pas une insulte. Elle n’est que la constatation d’une réalité. Cette triste réalité du nouveau visage qu’offre aujourd’hui la France à la communauté internationale. Oui, comme le souligne Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté, depuis la Seconde Guerre mondiale, aucun des pays constitutifs de la Communauté européenne d’abord, de l’Union européenne ensuite, n’avait chassé collectivement des personnes en raison de leur appartenance à une communauté ethnique.
Et son courroux à l’égard de la France est parfaitement justifié. Car d’une part, la circulaire administrative produite par le ministre Hortefeux et que son collègue Besson connaissait, contrairement à ce qu’il affirme, violait les Droits fondamentaux inscrits dans le traité fondateur de l’Europe communautaire. D’autre part les émissaires français Besson et Lellouche envoyés à Bruxelles lui ont effrontément menti en lui affirmant que la France respectait strictement ses engagements, qu’elle ne visait aucun groupe ethnique et qu’aucune disposition n’avait été prise qui contredise les traités européens. Ce qui était totalement faux. La suite l’a montré.
Du reste, et si l’on relit bien les propos rectificatifs qu’a tenu la commissaire Viviane Reding, elle ne présente, comme Nicolas Sarkozy et son gouvernement font semblant de le croire, aucune excuse, mais « regrette les interprétations qui détournent l’attention du problème qu’il faut maintenant résoudre ». Mensonge donc une fois de plus.
La communauté internationale ne s’y trompe pas qui dénonce à l’unisson le comportement de la France : l’ONU, d’abord, mais aussi les États-Unis, le pape, etc. Il suffit d’ouvrir le magazine Courrier International pour comprendre comment sont désormais perçus la France et son président à l’étranger. Consolons-nous ! Nous avons le soutien de Silvio Berlusconi. Que demander de plus ?
Reynald Harlaut
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