15 septembre 2010

Coup de force à l'Assemblée nationale

Les députés socialistes ont très peu dormi au cours de la nuit écoulée. François Loncle, député de Louviers ne s'est reposé que pendant deux petites heures, le temps de reprendre des forces pour affronter à nouveau une majorité UMP encadrée par l'Elysée et nettement favorisée par le président Accoyer.

Pris d'assaut par les députés PS, PC, Verts, qui demandaient une explication de vote de cinq minutes chacun comme le permet le nouveau règlement de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer a levé la séance s'attirant une bronca énorme de la part de l'opposition. La gauche sait qu'elle a la majorité des Français derrière elle dans cette bataille contre la retraite à 62 ans. Elle sait aussi que le président de la République veille au grain et veut éviter toutes les embrouilles avec Woerth à la manœuvre. Celui-ci ne s'est pas grandi en traitant une députée PS de « collabo ». Nous lui accordons donc 10 points godwinn !

Le climat général n'est pas bon pour le gouvernement. En qualifiant l'attitude de Bernard Accoyer de « forfaiture » pour n'avoir pas respecté la Constitution et le règlement de l'Assemblée nationale, les députés PS vont loin et prennent leurs marques pour retarder l'adoption en première lecture de la réforme de l'âge de la retraite et pour les débats futurs notamment celui sur la réforme territoriale. Il faut enfoncer le clou et l'enfoncer le plus profondément possible.

Quant à François Loncle, il n'oublie pas qu'il est un des quinze députés encore en fonction à l'Assemblée nationale et qui, en 1982, a voté pour ramener l'âge de la retraite à 60 ans. Ces cinq minutes devaient être consacrées à cette grande conquête sociale battue en brèche par la droite et quelques économistes plus libéraux que sociaux. Cinq minutes n'auraient pas été de trop pour rafraîchir la mémoire de ceux qui l'ont courte.

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