30 juillet 2010

La xénophobie de Nicolas Sarkozy menace la démocratie

« Le président de la République a pris la lourde responsabilité de faire des étrangers et des personnes d’origine étrangère ceux et celles qui seraient responsables de l’insécurité. Parce qu’il a échoué dans sa politique sécuritaire, parce qu’il enregistre des échecs électoraux, parce qu’il entend interdire toute enquête impartiale sur des faits mettant en cause le financement de sa campagne électorale, et parce qu’il aggrave l’insécurité sociale et économique de millions de Français tout en favorisant jusqu’à la caricature les plus nantis, le président de la République et son gouvernement ont manifestement décidé d’agiter les vieux refrains des années 1930 destinés à attiser la haine contre les étrangers.

En se livrant, à quelques jours d’intervalle, à un discours discriminatoire contre les Gens du voyage et les citoyens européens que sont les Roms, puis en recherchant chez les étrangers et les personnes d’origine étrangère les causes de l’insécurité, Nicolas Sarkozy est en train de menacer les fondements mêmes de la République. Ce ne sont pas les délinquants que Nicolas Sarkozy poursuit, ce sont les Français d’origine étrangère et les étrangers, qu’il désigne comme les boucs émissaires de tous nos maux.

Ce qui est ici en cause, ce n’est plus le débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sûreté républicaine, c’est l’expression d’une xénophobie avérée. Quelle que soit la légitimité que confère l’élection, aucun responsable politique ne détient le mandat de fouler aux pieds les principes les plus élémentaires de la République, et de désigner à la vindicte des millions de personnes.

Le président de la République et son gouvernement mettent ainsi en œuvre une stratégie de la tension, espérant sans doute retrouver un électorat perdu, au risque de mettre en péril la paix civile. La Ligue des droits de l'homme, parce qu’elle porte de manière intangible les mêmes principes depuis plus de cent dix ans quels que soient les gouvernements, appelle tous ceux et toutes celles qui sont attaché(e)s à la démocratie et aux libertés à rejeter ces manifestations de xénophobie. »

Communiqué de la ligue des droits de l'homme

2 commentaires:

Anonyme a dit…

http://www.un.org/fr/documents/udhr/

c'est le site des droits de l'homme. Il faut défendre les droits de tous, car je viens de lire aussi d'autres articles sur l'actualité concernant de nouvelles mesures pour retirer la nationalité aux immigrés récidivistes.
voici donc les droits de l'homme.

Article 15
1. Tout individu a droit à une nationalité.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.

on ne peut pas retirer la nationalité à quelqu'un arbitrairement sans jugement
et que faire de tous les Français récidivistes ? ceux qui sont Français de naissance ?
Et faut-il mériter d'être Français ? alors combien de Français n'auraient pas de mérite à ses yeux ?
Les illettrés ? les malades ? les pauvres ?
et de toute façon il faut des procès pour déterminer la culpabilité de quelqu'un et cela demande aussi du temps.

Article 11
1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.

peut-on retirer à quelqu'un la nationalité quand au moment où il l'a acquise les lois étaient différentes ?

et concernant les gens du voyage, voilà encore des droits de l'homme

Article 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Article 30
Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.


Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

En tout état de cause, tout texte qui viserait à faire des Français devant la loi deux catégories distinctes selon qu'ils seraient français "de souche" ou en raison de leur naturalisation, récente ou non, serait immédiatement sanctionné par le Conseil constitutionnel comme dérogeant au principe républicain de l'égalité des citoyens devant la loi.
Cela, Nicolas Sarkozy ne peut l'ignorer, mais il fait comme s'il pouvait s'en affranchir, se contentant comme à son habitude d'annonces et de discours où les effets de menton ne sont pas sans rappeler quelques personnages de sinistre mémoire.
Reynald Harlaut