18 mars 2010

Sarkozy, Fillon et les ministres sont aux abois

« La belle machine qui avait permis à Sarkozy et sa clique de conquérir le pouvoir est en train de dérailler. Déniant la réalité du résultat du premier tour des Régionales, le président finit par prendre pour la réalité les sondages commandés par l’Élysée, manipulés pour tenter d’accréditer l’idée d’une UMP arrivant en tête le soir du 14 mars. C’est la panique ; le pouvoir se débande et la cacophonie de ses déclarations suivies de démentis s’accélère.

Le pathétique le dispute à l’odieux lorsque Fillon annonce à tort la mort d’un policier blessé lors d’une altercation pour tenter de reproduire le réflexe de peur lié à l’insécurité qui fait voter à droite comme à la veille du premier tour des présidentielles de 2002. Rappelez-vous, ce vieillard, Paul Voise, soi-disant lâchement agressé par deux voyous (mais en réalité par un proche) et dont le témoignage tourna en boucle plusieurs jours sur TF1.

Les Français ne sont pas tous, loin s’en faut, les imbéciles auxquels ils croient avoir affaire et ils ne seront pas dupes de ces manœuvres de caniveau qui avilissent leurs auteurs. Au contraire, ils jubilent, parce qu’ils sentent bien qu’ils ont enfin au bout des doigts, avec leur bulletin de vote, une réponse opportune aux humiliations que leur fait subir depuis trois ans ce pouvoir aux ordres de l’argent et des puissants.

Humiliation de tous ceux qui subissent de plein fouet le chômage de masse ou la précarité, résultat de la crise financière dont ils ne sont en rien responsables ; humiliation de ceux qui ayant encore un travail ne parviennent plus à se loger et à nourrir correctement leur famille ; humiliation de tous ces sans-papiers travaillant depuis des années en France, exploités, pourchassés, désignés comme boucs émissaires – sinistres pratiques qui rappellent une autre époque –, humiliation des chercheurs, des enseignants, des magistrats, du personnel hospitalier comme du corps médical, des fonctionnaires en général désignés comme des privilégiés ; humiliation de ces centaines de milliers de personnes qui, pour un oui pour un non, se sont retrouvés l’an passé en garde à vue, menottés, déshabillés, fouillés jusque dans leur intimité.

Et ils redoublent d’audace pour moquer ceux qui nous gouvernent. L’humour est une arme terrible, indissociable de la liberté d’expression. Quel bonheur d’écouter sur France Inter, mardi matin la chronique de Stéphane Guillon et ce jeudi matin, celle de Didier Porte. On dirait qu’il leur pousse des ailes à l’imagination !

Reynald Harlaut


Pour réécouter la chronique « L’humeur du jour » de mardi matin de Stéphane Guillon intitulée « Mission impossible » :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/lhumeurde/index.php?id=89523

Pour réécouter la chronique « L’humeur du jour » de jeudi matin de Didier Porte intitulée « Faut pas rester là, Nicolas ! »
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/lhumeurdedidierporte/

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce qui m'inquiète plutot c'est que N Sarkozy respecte de moins en moins la constitution, c'est ce que l'on lui reproche après sa déclaration, quand il a réclamé jeudi qu'on applique "systématiquement" une peine de sûreté incompressible de 30 ans pour tous ceux qui portent atteinte à un membre des forces de l'ordre
Les erreurs de Fillon ne plairont guère aux électeurs non plus.

Sylvia Mackert