La Société d'études diverses de Louviers avait invité François Loncle, député, à évoquer le rôle du parlement dans la Ve République. Le successeur de Pierre Mendès France a tenu en haleine pendant une heure et demi un auditoire attentif très heureux d'entendre l'élu socialiste de la 4e circonscription de l'Eure, ancien secrétaire d'Etat à la Ville et au Plan, ancien président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale et toujours actif dans la circonscription, au Palais Bourbon, au Conseil de l'Europe puisqu'il est un des 18 représentants français.
Au fil des années, la Constitution de la Ve République a évolué en faveur d'un rééquilibrage entre l'exécutif et le Parlement. On assiste, cependant, à une dérive institutionnelle grave puisque le Président de la République a pris l'habitude de contourner son premier ministre et de s'essuyer les pieds sur le tapis de l'Assemblée et du Sénat. François Loncle na pas manqué de souligner le rôle excessif et extravagant des membres du cabinet de Nicolas Sarkozy « qui n'ont aucune légitimité pour se répandre sur les ondes ou dans la presse. »
Elu depuis 1981, le député de Louviers n'a été battu qu'une seule fois, en 1993, avant de retrouver son siège en 1997 pour ne plus le lâcher. « Je suis élu jusqu'en 2012, on a le temps de voir…»
Le conférencier a décrit par le menu le fonctionnement de l'Assemblée nationale répondu aux questions (nombreuses) sur le cumul des mandats, le rôle des cabinets, des présidents de groupes, le partage des responsabilités entre majorité et opposition, la comparaison avec les grandes démocraties obligeant à considérer l'opposition avec un autre œil que celui du maître absolu. C'est ainsi que le règlement de l'Assemblée nationale reconnaît des droits spécifiques aux groupes d'opposition ou minoritaires. S'il admet que les députés ne se sont pas encore saisis de tous leurs droits, François Loncle assure qu'il suffira de quelques mois pour cela. C'est d'autant plus vrai que des trois fonctions du Parlement, le vote de la loi, le contrôle du gouvernement et le suivi des politiques publiques et des lois, ce dernier point va permettre aux députés de mieux apprécier les conséquences de leur vote sur la vie des Français.
« J'ai l'habitude de dire, précise François Loncle, qu'un député passe 50 % de son temps à l'Assemblée et 50 % du temps restant auprès des habitants de sa circonscription. Au classement des députés, celui de Louviers n'a pas à rougir de sa position.
«Depuis 1997, ajoute-t-il, j'ai compris qu'un parlementaire ne peut pas cumuler s'il veut être efficace et présent. je suis favorable au mandat unique. »
Claude Cornu, vice-président de la SED, a remercié le député de son intervention sous les applaudissements nourris des auditeurs réunis dans la salle…Pierre Mendès France.
1 commentaire:
Il convient aussi de rappeler que François Loncle est l'un des rares députés du parti socialiste à s'être opposé à l'inversion des élections Législatives et présidentielles voulue et imposée par le gouvernement Jospin.
Sujet certes technique et donc méprisé!
Mais, sans cette inversion imbécile, en 2002 les élections législatives auraient eu lieu avant les présidentielles, ce qui aurait permis de rétablir (ENFIN ! ) un régime parlementaire !
Mais il est vrai que Lionel Jospin était un obsédé de la "présidentialisation" à outrance ---MÊME DES STATUTS DU PARTI SOCIALISTE !
Quel dommage pour le parti socialiste que François n'ait jamais été Premier Secrétaire !!!
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