« Les comptes sont tenus et la ville est bien gérée ». Pour s'en persuader et tenter d'en persuader les Lovériens, la maire de Louviers a dû répéter quatre ou cinq fois cette phrase prononcée sans conviction avec le souci de ménager les difficultés à venir. Michel Doucet (PS) a brillamment démontré que la décision modificative financière soumise au vote du conseil, lundi soir, n'est parvenue à l'équilibre que grâce à un effet d'aubaine : le versement précoce par la compagnie d'assurances de la ville d'une somme dépassant le million d'euros suite à l'incendie de la crèche Beaulieu et d'une augmentation de la dotation de solidarité de la CASE de près de 300 000 euros. On n'ose imaginer ce qu'aurait été cette DM si la compagnie d'assurance avait attendu 2010 pour verser l'argent.
Pour Michel Doucet la ville se situe « en détresse financière » et le maire, comme il le reconnaît lui-même, « se trouve au pied du mur. » D'ailleurs, sans annoncer explicitement une augmentation du taux des taxes lors du vote du prochain budget 2010, il a précisé « qu'il serait extraordinairement difficile de l'équilibrer » et que ce serait à nouveau « un budget de crise »…tout comme en 2011…Les Lovériens doivent comprendre que ce message subliminal veut tout simplement dire qu'ils vont devoir à nouveau se serrer un peu plus la ceinture à moins, comme l'a assuré Michel Doucet « que dés cette rentrée vous vous atteliez à la tâche redoutable, il est vrai, de procéder à des économies drastiques dans vos dépenses en ciblant celles qui relèvent de l’intérêt général et celles qui améliorent la condition de vie des plus nécessiteux de nos concitoyens…en sacrifiant les dépenses somptuaires et autres opérations de pure propagande…ou comme vous l’avez fait cette année, il est possible que vous vous tourniez à nouveau vers les contribuables, en votant de nouvelles augmentations d’impôt, rajoutant ainsi la crise à la crise. »
Autrement dit, quand le maire affirme que tout va bien, il se rassure (mais il est trop intelligent pour croire à ses boniments) et tente de rassurer ses conseillers municipaux de la majorité qui se gardent bien de broncher et de parler avant la catastrophe. La catastrophe « toujours prédite et qui n'arrive jamais ! » prétend le maire, comme si une augmentation des impôts de près de 10 % n'était pas une catastrophe pour les budgets des ménages. Surtout si de nouvelles augmentations sont dans les cartons ! La fuite des contribuables va s'accélérer, l'appauvrissement augmenter : « Le budget 2008 et son actuel DM nous laissent plus que perplexes sur votre capacité à prendre les décisions de simple justice qui semblent pourtant relever de l’évidence et nous voterons donc contre cette DM, attendant avec crainte les prochaines échéances budgétaires ! » Voilà le verdict implacable de Michel Doucet et de l'opposition qui d'une seule main a voté contre la gestion actuelle, plus qu'aventureuse.
Sophie Ozanne (NPA) n'a pas omis de signaler la responsabilité du gouvernement UMP-NC qui pressure les collectivités territoriales avec des transferts de compétences non totalement compensés ce qui oblige les collectivités à faire des efforts. Mais à Louviers, les marges de manœuvres sont nulles eu égard à une situation financière très tendue et depuis trop longtemps.
2 commentaires:
Le Maire est au pied du mur, le probléme est de savoir s'il regarde le mur, ou s'il lui tourne le dos, auquel cas il va peut-être voir le gouffre.
On aura compris que la municipalité s'honore d'avoir à sa tête le nouveau sapeur Camembert : celui qui bouche un trou en en creusant un autre...
Reynald Harlaut
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