Le rapport du Dr Louis Albrand sur les causes des suicides en prison et remis à Rachida Dati lorsqu'elle était encore ministre de la Justice a été rendu public par Mme Michèle Alliot-Marie, la nouvelle gardes des Sceaux. Elle a assuré qu'elle appliquerait toutes les recommandations du rapport afin d'éviter l'augmentation sensible des suicides en prison. Hier, la nouvelle ministre a indiqué quelles mesures urgentes elle voulait faire appliquer (draps en papier, surveillance accrue des détenus fragiles, participation des codétenus etc.) mais le Dr Albrand a contesté que ces mesures soient efficaces prises isolément.
Ce qu'il préconise c'est un changement total d'approche de l'univers carcéral. Les statistiques démontrent que les détenus qui se suicident le font dans les trois mois qui suivent leur incarcération quelle que soit la durée de prison à laquelle ils sont condamnés. Le Dr Albrand considère que la surpopulation en prison est très préoccupante. « Il est indispensable d'humaniser l'univers carcéral et de considérer le détenu comme une personne. Sans cela nous continuerons de condamner à mort 120 personnes chaque année en les acculant au suicide. »
Pour le rapporteur, il faut construire de nouvelles prisons, plus petites que les centres de détention actuels, et préparer sérieusement un projet de sortie pour chaque détenu. L'éducation, le travail, le soin, le maintien des liens familiaux…il faut éviter la récidive et donc d'isoler le prisonnier.»
Quant aux membres de l'administration pénitentiaire, ils sont eux aussi victimes de l'absence de prise de conscience du politique même si Nicolas Sarkozy a déclaré que « La France devait avoir honte de ses prisons. »
Depuis le mois de janvier 2009, 90 détenus se sont suicidés. C'est beaucoup plus qu'en 2008 et encore plus qu'en 2007. Les propositions de Mme Alliot-Marie ne sont pas inintéressantes mais elles ne semblent pas en mesure de prévenir efficacement les suicides ou les tentatives de suicide. Si les candidats à la mort de voient en elle que cette seule solution à leurs problèmes, c'est que « le système » est à côté de la plaque. Le Dr Albrand préconise une véritable « révolution pénitentiaire » seule capable de mettre fin à l'un des scandales de notre société.
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