24 août 2009

Le MODEM est-il fréquentable ?

Vincent Peillon et son courant du PS viennent de faire grand bruit à Marseille. En invitant Dany Cohn-Bendit, Robert Hue, Mariel de Sarnez, Christiane Taubira, l'ancien bras droit de Ségolène Royal se positionne pour un rassemblement encore inédit allant du Parti communiste aux centristes. 15OO socialistes debout ont acclamé la principale collaboratrice de François Bayrou bien silencieux depuis son échec aux Européennes. Daniel Cohn-Bendit ne cache pas, depuis des années, son souhait de voir travailler la gauche dite démocratique et les centristes.
Au PS, cette union de rechange n'est pas majoritaire. Seuls 30 % des adhérents sont sensibles aux sirènes maintenant hurlantes des chrétiens démocrates et europhiles dont le leader concourt pour la présidence de la République. C'est même son objectif principal. Et contre le candidat de la gauche.
Alors ? Que vont faire les socialistes, que doivent-ils faire ? 7O % des Français considèrent qu'ils ne doivent pas abandonner le mot socialisme. Ces derniers sont plutôt enclins à exiger un projet solide ancré dans les réalités sociales et économiques et capable de s'opposer vraiment à l'idéologie libérale. Les accords locaux des socialistes et du MODEM valent ce que valent une gestion locale. Ils sont d'ailleurs à géométrie variable puisque certains maires socialistes refusent cette union quand d'autres (comme Martine Aubry à Lille) défendent l'intérêt collectif, du moins est-ce ce qu'ils affirment…dans la mesure où il s'agit surtout d'intérêts électoraux.
Les militants socialistes vont devoir transmettre à la direction leur vision de la société française de demain. Manuel Valls affirme que si le candidat de la Gauche échoue en 2012 il en sera fini du socialisme à la française. L'évolution du MODEM montre heureusement que le PS peut encore attirer. Il sera forcément l'axe autour duquel se constituera une majorité de rechange. Comme l'a assuré Martine Aubry " on doit accueillir tous ceux qui sont d'accord avec nos idées. " Reste à définir clairement le projet (de gauche) ce qui rendra limpide tout accord de gouvernement et permettra d'éviter les rencontres, la nuit, entre deux tours.
Quant à mes préférences personnelles, elles demeurent sans ambiguïté. Je milite pour une Gauche active, localement et nationalement, pour un PS offensif, pour une Union de la Gauche rassemblant du NPA aux socialistes mêmes mous. Je crois à la force des convictions et à leur contagion. Il n'y a pas de gauche honteuse.

4 commentaires:

Eric Cantonier a dit…

C’est bien là les contours d’un désir de parti démocrate à l’italienne avec un peu plus de verdure qu’outre Alpes.
Le PS ferait mieux de regarder d’un peu plus près ce qui s’est passé chez nos voisins transalpins
En Italie, au nom de la lutte commune contre le petit Duce, des primaires furent organisées, gagnées par Prodi. Ce système permit de plier la Refondation Communiste (à l’insu de son plein gré) dans un gouvernement pro-capitaliste, anti-social et atlantiste.
Construite pour éviter Berlusconi, cette alliance fit non seulement une politique de droite mais en plus n’évita pas le retour revanchard et hyper agressif de Berlusconi et de la droite ultra autoritaire et brunisante.
Les alliances sans principe pour éviter le triomphe de la droite finissent toujours par le retour de la droite. Ainsi "on" fait une alliance informe sans mouvement populaire indépendant pour éviter la droite et on se retrouve quand même après avec l’extrême droite dans des seconds tours, et la droite autoritaire renforcée.
Ce que nous voyons là, sous les spots de l’actualité, se sont les premières salves qui solidifient une alliance de la gauche de droite, un pont qui va chercher à essayer de faire passer l’essentiel du PCF dans la grande alliance.
La bataille va être de manœuvrer pour ne laisser aucun témoin non phagocyté. Tenter de récupérer l’essentiel du PCF et balancer des sacs d’ordures (directement ou indirectement) sur le NPA pour les aplatir.
Dans cette affaire, un premier round a été gagné en réussissant à faire en sorte que la plus grande partie de l’appareil du PCF souhaite l’alliance concrète aux régionales avec le PS, donc avec le MODEM et les Verts. Au premier ou au second tour, dans des alliances contraignantes évidemment.
Ce qui est en jeu là c’est bien ce nouveau rassemblement MODEM, PS, Verts, Radicaux libres, avec si possible le PCF, avec cordon sanitaire et aboiements contre ce qui restera à l’extérieur.

leroux a dit…

@Jean-Charles
La Gauche ne doit en rien être honteuse,elle se doit d'être révolutionnaire et en perpétuel
mouvement et surtout pas figée et
enfin être socialiste ce n'est pas
être malade.je trouve inapproprié
le terme contagion mais puisque c'est
ton ressenti souhaitons une Gauche
rapidement sur pied.
max de beuzeville

Unknown a dit…

Tu es bien seul, Jean-Charles. Les évènements, et les femmes et hommes qui les font, te donnent déjà tort...
Quant au NPA, il refuse toute alliance avec les socialistes. L'extrême-gauche n'a jamais été un parti de gouvernement. C'est elle qui décide jusqu'à preuve du contraire. Enfin, ces "chrétiens démocrates" que tu dénonces, font partie intégrante de la République. C'est pour cela qu'elle a été créée. Pour rassembler.
Bien à toi.
José Alcala

Anonyme a dit…

Je souscris totalement à l'analyse que fait de la situation M. Éric Cantonier. Et à ses conséquences. Il est toujours navrant de constater que l'expérience des autres ou d'ailleurs ne sert quasiment à rien. C'est ainsi que les Chinois pratiquent la rénovation urbaine comme nous le faisions en France dans les années 60 (Voir à Rouen le quartier Martainville et à Elbeuf le quartier du Puchot). Que les Égyptiens ont à Alexandrie, bétonné leur corniche comme le front de mer à la Baule, et y ont installé une autoroute comme dans ces mêmes années à Paris on construisait les voies sur berges.
Mais c'est pareil en politique. Qui donc actuellement en dehors de Jean-Luc Mélenchon, analyse sérieusement les raisons qui ont conduit à l'effondrement de la social-démocratie dans la plupart des pays européens ? L'Italie en fournit pourtant le plus bel exemple. Qu'espèrent-ils tous ces politiques sans convictions, sans idées et sans programme, à courir après la droite pour tenter de sauver, qui un siège de parlementaire, qui un siège de conseiller général ou régional, voire pour obtenir un maroquin dans le gouvernement de Sarkozy? A ce moment précis me revient la célèbre phrase de Churchill à propos des accords de Munich : "Nous avions à choisir entre le déshonneur et la guerre ; nous avons choisi le déshonneur et nous aurons la guerre". A vouloir faire leurs les idées de droite, le peuple préfèrera l'original à la copie. Ils perdront leurs mandats et anéantiront leur parti.
Reynald Harlaut