Le gouvernement vient de comprendre que les provisions de plusieurs millions d'euros destinées aux traders (1) de la banque BNP-PARISBAS sur l'exercice courant allaient très mal passer dans l'opinion. Libération ayant découvert le pot aux roses s'est empressé d'annoncer la nouvelle ce qui a permis de découvrir que d'autres banques (populaires ou pas…) allaient dans le même sens. Les bonus se comptent à la pelle.
François Fillon a publié un communiqué. Il y rappelle qu'à l'automne dernier, l'Etat a dû secourir les banques de toute urgence en leur apportant des dizaines de milliards d'euros. Il rappelle les engagements alors pris et assure ne pas comprendre que des traders (rémunérés à la commission ce qui fait de très grosses sommes) puissent revendiquer des millions d'euros pour leurs opérations financières alors que la crise économique fait toujours sentir ses effets.
Le code de bonne conduite des responsables des banquiers ne serait donc qu'un bout de papier sans valeur, ce que beaucoup craignaient compte tenu des expériences passées. Des responsables d'ATAC, par exemple, des économistes dits de Gauche, avaient annoncé que les raisons de la crise (produits toxiques, titrisation, subprimes…) réapparaîtraient à la première embellie.
Alors ? Ces messieurs des bourses mondiales n'ont-ils rien appris, rien compris ? Ou au contraire ont-ils tout compris depuis longtemps et c'est pourquoi, sans naïveté et sans scrupules, ils recommencent les jeux dangereux inhérents au système qui les nourrit et qu'ils nourrissent.
Le système des bonus serait, dit-on, le procédé le plus simple pour conserver les meilleurs traders, ceux qui jouent des milliards de dollars par jour comme un certain M. Kerviel, et peuvent se permettre de les perdre… Leur risque ? Un gros blâme et des admonestations sauf, évidemment, quand ils ont pour nom Bernard Madoff, un escroc au sens propre. Il a pris 150 ans d'emprisonnement soit la perpétuité de la perpétuité puisqu'il lui faudra plusieurs vies pour épuiser son quota.
Revenons à nos bonus ou plutôt aux bonus des traders. D'où vient l'argent qu'ils gagnent si vite ? De leur flair, de leur manipulation des cours, de la vie et de la mort des entreprises. N'y a-t-il pas quelque indécence à empocher tous ces millions de dollars ou d'euros quand les entreprises de l'économie réelle suppriment des dizaines de milliers d'emplois et délocalisent à outrance ? La réponse est dans la question. Quant aux clients des banques, les particuliers, les commerçants, les sociétés non cotées en bourse, ils ont intérêt à être dans le vert sinon bonjour les agios et les interdits bancaires. Décidément, « y a queq' chose qui cloche là-dedans ».
(1) Un trader est le terme anglais pour désigner un opérateur de marché. Parfois appelés golden boys, les traders sont des négociateurs de valeurs engagés par une banque, une société de bourse ou une société d’investissement. Spéculateurs financiers et fins analystes économiques, ils ont une mission principale : anticiper les fluctuations permanentes des valeurs de marché pour en tirer des profits financiers.
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