Dans la lumière des projecteurs, les quatre artisans de la Compagnie du 2e souffle sont applaudis par le public. (photo JCH)
Cet après-midi à 15 heures, dans les caves du Moulin à Louviers, sera donnée la seconde représentation de « Nous ignorions que la mort pouvait être aussi belle ». Après la fusion du cœur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en avril 1986, des conséquences catastrophiques ont entraîné des morts et des irradiés par centaines, des migrations de populations, des pollutions de l'eau, de la terre, de l'air. Des milliers de personnes, Ukrainiens, biélorusses, russes, ont été victimes du plus grand drame technologique du 20e siècle.
Dans une société finissante, les réactions des autorités soviétiques n'ont pas été à la hauteur de la secousse ! Les capsules d'iode n'ont pas été distribuées, les riverains n'ont pas été protégés et le circuit de protection stalinien s'est mis en marche pour mettre à l'abri les apparatchiks et taire la vérité.
La pièce met en scène un physicien et deux femmes. L'une proche d'un « contaminé » de la centrale, une autre victime de sa proximité avec la centrale. Jean-Claude Mary et Jean-Pierre Vernizeau (qui joue le rôle du savant) ont adapté le texte de Svetlana Alexievitch (la supplication). Deux comédiennes apportent leur force et leur sensibilité : Maud Delescluse, et Fabienne Videcoq. Quant à Claude Desnoyers, malgré son trac de comédien débutant, il a lu avec conviction introduction et conclusion d'une pièce qui fait réfléchir. Le débat a montré que les cinquante spectateurs présents se sentaient réellement concernés par le choix du « tout nucléaire » effectué par nos gouvernants. Un Tchernobyl est-il possible en France ? Notre société est démocratique, stable, développée…mais le risque zéro n'existe pas.
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