Certains pensaient qu'il était impossible de contrer Nicolas Sarkozy. Depuis son élection, le président n'a eu de cesse de foncer et de s'essuyer les pieds sur le paillasson de la concertation, du dialogue, de la négociation. Agissant «comme si ni rien ni personne n'avait existé avant lui» (François Bayrou) M. Sarkozy refait le monde et repeint la France à ses couleurs. Du moins veut-il s'en persuader et en convaincre les Français.
De ses réformes que retient-on ? Le paquet fiscal, le bouclier fiscal — cadeaux aux plus riches des Français — la suppression des 35 heures (sans aucune amélioration pour la situation de l'emploi) l'explosion du code du travail, la retraite à 70 ans et aussi les lois liberticides contre lesquelles le Parti socialiste va lancer une grande campagne d'explication de plusieurs mois.
Deux sujets doivent retenir notre attention : le recul de Xavier Darcos sur sa volonté de réformer le second cycle des lycées «puisque personne ne comprenait vraiment ce qu'il souhaitait» (1) et la débandade de la majorité UMP-Nouveau Centre sur l'autorisation généralisée de travailler le dimanche reportée aux calendes grecques.
La bonne nouvelle c'est qu'on peut stopper les bouffées délirantes du président. Bien sûr, il faut un coup de main de parlementaires de la majorité pour y parvenir. Comme il semble bien que ces parlementaires aient décidé de se saisir des nouveaux droits que leur accorde la constitution modifiée, la voie est tracée. Sur des options sociétales importantes, et bien que le président veuille baillonner l'opposition (avec la limitation du temps de parole) on trouvera encore des hommes et des femmes courageux pour freiner ce président touche-à-tout (2) qui finira bien par soigner son hypertrophie du moi. Mais soigner n'est pas guérir.
(1) Nicolas Sarkozy dixit.
(2) L'expression est de Dominique de Villepin.
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