3 septembre 2008

« Le fait du prince » ou un président caractériel

Photo : Dominique Rossi (Photo le DL) le policier limogé par Nicolas Sarkozy et Michèle Alliot-Marie
Je ne suis pas toujours en accord avec François Bayrou. Mais l'homme est bougrement intelligent et l'opposition qu'il mène contre Sarkozy mérite d'être saluée. J'apprécie, chez cet homme, le sens de la formule qui fait mouche. En peu de mots il sait résumer une situation. Le limogeage de l'adjoint du préfet de la Corse chargé de la sécurité n'est rien d'autre, selon Bayrou, « que le fait du prince ».

Christian Clavier est un ami fidèle de Sarkozy. Cinquante manifestants indépendantistes pénètrent dans la très belle et très grande propriété de l'acteur sans intervention policière ni gendarmesque. Inadmissible ! Virez-moi le flic responsable ! En deux temps trois mouvements, Rossi est rossé et balancé à l'Inspection générale de la police nationale autrement dit au cimetière des presque retraités. A quoi tient une carrière ? Les hauts fonctionnaires doivent comprendre le message ainsi transmis : il faut être soumis, obéissants, anticiper les emmerdements, protéger les princes qui nous gouvernent.

Pierre Mendès France, parlons de lui à nouveau, abhorrait cette façon de faire. Il détestait l'arbitraire issu de l'ancien régime quand les rois avait droit de cuissage et de vie ou de mort sur chacun de ses sujets. Une démocratie moderne exige des fonctionnaires compétents et loyaux mais ces derniers n'ont pas à supporter les caprices, les sautes d'humeur, les vélléïtés des gouvernants. A l'évidence, Sarkozy se prend pour le roi ou…le prince comme le dit Bayrou. Faire payer le lampiste, telle est la devise d'un Président visiblement caractériel.

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