1 juillet 2008

Les socialistes quasi unanimes contre la vidéosurveillance

La réunion de la section de Louviers du Parti socialiste était consacrée, ce lundi soir, à l'examen du dossier de la vidéosurveillance. La section a, en effet, décidé de « faire » de la politique dans le meilleur sens du terme et de confronter les points de vue sur des dossiers locaux, nationaux et internationaux.

Après une heure de débat, riche, profond, argumenté, les membres de la section sont tous (sauf un) arrivés à la conclusion que la vidéosurveillance est inefficace, inutile, perverse dans ces effets à moyen et long termes comme l'ont démontré les Britanniques. Mme Alliot-Marie veut un million de caméras dans les lieux publics d'ici 2010, la Grande-Bretagne en a installé 25 millions dans les lieux publics et privés pour arriver à cette conclusion : les caméras modifient des comportements mais ne stoppent en rien les intentions et encore moins les passages à l'acte.
Passé le premier temps de réassurance, les habitants des quartiers équipés ont même le sentiment d'être plus en danger que les autres puisque, justement, leur quartier est équipé donc montré de l'objectif, donc classé comme quartier à risque. Merci pour la mixité sociale, bravo pour le fameux brassage des populations !
Louviers n'échappera pas à la règle. Il n'y a guère que le couple Balkany, à Levallois-Perret, ville où la vidéosurveillance a vu le jour grâce à Charles Pasqua (l'ancien grand chef du SAC) pour défendre bec et ongles un système qui a fait la preuve de son inefficacité. La municipalité de Louviers a choisi le quartier des Acacias en souvenir des événements de 2005. Mais depuis ? Louviers se situe dans la moyenne basse nationale de la délinquance. Le Figaro a publié récemment, le palmarès de la délinquance des villes françaises. Saint-Denis est à 31, Louviers à 6, Neuilly-sur-Seine à 2 et Saint-Jean-de-Luz à 1,45. A qui fera-t-on croire que « les quartiers » de Louviers sont Chicago ! D'ailleurs le maire n'a cité aucun chiffre, aucune satistique, son projet est vide. On ignore tout des budgets réels, du coût de la maintenance, des futurs investissements. On avance dans le noir. Vive l'éclairage public !

La solution : plus de gardiens d'immeubles (à voir avec les bailleurs sociaux) plus de médiateurs sociaux, plus d'ilotiers et une vraie police de proximité. Pourquoi pas municipale ? Cela empêchera le maire de piocher des crédits alloués pour la prévention de la délinquance et de les consacrer à la vidéosurveillance qui ne prévient rien du tout. Et qui porte atteinte à notre intimité, notre image, notre liberté d'aller et venir, de rencontrer qui nous voulons, d'aller chez qui nous voulons quand nous voulons sans que la police ou qui que ce soit d'autre soit au courant. Un préfet vient même de suggérer de faire appel à des sociétés privées pour gérer les systèmes et donc décrypter les images enregistrées !

Les citoyens de Louviers doivent se réveiller. Nous allons aller à leur rencontre pour tenter de les convaincre de partager notre point de vue : Non à la vidéosurveillance, Non à la vidéoprotection, non à la vidéovigilance…car quel que soit le mot utilisé, le résultat est le même. Nul !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'adore : "les socialistes quasi unanimes"... ç'aurait été étonnant que les socialistes soient réellement unanimes !

Anonyme a dit…

Et c'est mieux ainsi !
Les votes à l'unanimité, cela nous rappelle trop les temps espérons-les révolus du stalinisme...

Anonyme a dit…

m'enfin... la vraie unanimité c'est quand les gens sont d'accord, pas quand ils sont écrasés par le même dictateur.

Et puis c'est possible de mettre des gens d'accord sur certains sujets quand même, non ? sauf peut-être chez les socialistes... d'accord ;-)

Encore que : ils sont peut-être d'accord pour rejeter le vrai socialisme, c'est-à-dire le communisme !

Jean-Charles Houel a dit…

Le communisme genre Corée du nord ou chine populaire, non merci. Le socialisme est un monde qui reste à inventer même si beaucoup a été fait et aussi défait par Sarkozy, par exemple. Le socialisme demeure un idéal, un horizon vers lequel on peut marcher à son pas sans être broyé par une machine idéologique unanimiste.