Nicolas Sarkozy ne s'y est pas trompé. Il a remercié les radicaux de gauche et les personnalités de gauche (Jack Lang) d'avoir apporté leurs voix à la réforme institutionnelle qui est passée de justesse, lundi dernier, lors de la réunion du congrès de Versailles. Baylet et Lang se sont donc exclus de la gauche qui, toutes composantes comprises (PS, PC, verts, certains radicaux) plus quelques villepinistes et centristes ont voté contre le texte présenté par François Fillon et Rachida Dati. Il serait injuste d'attribuer l'échec de la gauche et la victoire de la droite au seul Jack Lang puisque 538 voix suffisaient pour l'adoption alors qu'on a compté 539 suffrages positifs. Les socialistes devront quand même rapidement tirer les conclusions de ce vote tant à l'égard de l'ancien ministre mitterrandiste fidèle de l'ascension de la roche de Solutré (qui deviendra bientôt sa roche tarpéienne) qu'à l'égard de Jean-Michel Baylet et de certains radicaux de gauche qui se sont offerts…au plus offrant.
Ce texte maintenant inscrit dans la constitution conduit à l'hyperprésidentialisation et au renforcement des pouvoirs du Président de la République qui pourra venir devant les députés et les sénateurs réunis faire des discours de politique générale ou particulière quand ça lui chantera. Or, le président n'est pas responsable devant le Parlement. Seul le premier ministre et le gouvernement le sont. Où est le renforcement du pouvoir du Parlement ?
François Loncle, député PS de Louviers a évidemment voté contre la proposition du gouvernement comme 99,99 % des députés et sénateurs PS. Comment aurait-il pu en être autrement ? Quand on a des convictions, elles ne peuvent être à géométrie variable. Il faut s'en tenir à sa ligne, ses principes, ses valeurs. Nous sommes catastrophés d'entendre Jack Lang (ou d'autres à Louviers) se référer à l'action de Pierre Mendès France pour justifier leur comportement ou leurs actes en complète contradiction avec celui et ceux du grand homme d'Etat.
Il était contre l'élection du président de la République au suffrage universel, il était contre la constitution de 1958. Il se méfiait du référendum comme de la peste car rien, selon lui, n'était supérieur à un régime parlementaire stable garant du bon fonctionnement de la démocratie. L'homme providentiel, le président touche à tout, ce n'était pas la culture de PMF. Lui croyait dans la nécessité de corps intermédiaires forts et de contre-pouvoirs puissants. Depuis ce lundi, on s'est éloigné un peu plus de cette vérité qui guidait ses pas.
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