19 avril 2008

Communauté urbaine de Rouen : « Je ne donnerai pas les clés…»

Notre photo : Le président de la CASE assure que les communes seront interrogées individuellement sur leur éventuelle adhésion à la CUR (communauté urbaine de Rouen).
Il parait que plusieurs élus qui avaient décidé de voter en faveur de Janick Léger, vendredi soir, pour la présidence de la CASE, ont changé d'avis après des déclarations de sa part qu'ils ne jugeaient pas assez fermes à l'égard du projet de Laurent Fabius. Quel est ce projet ? Pour ce qu'on en sait, l'ancien premier ministre devenu président de l'agglomération de Rouen souhaiterait en changer le statut pour en faire une communauté urbaine à l'image de Bordeaux ou Marseille. La loi impose que le nombre d'habitants concernés dépasse 500 000. Pour trouver ces 500 000 habitants, Laurent Fabius doit trouver des communes situées dans l'orbite du Grand Rouen acceptant cette communauté urbaine. On en est là.
Pour atteindre ce chiffre fatidique de 500 000 habitants, certains suggèrent de solliciter les communes de l'agglomération d'Elbeuf et celles de l'agglomération de Louviers sans oublier celles de la communauté de communes Seine-Bord. On ne sait rien d'autre du contenu du projet qui doit forcément évoquer les infrastructures routières, les moyens de déplacement (trains, trams, bus etc.) les projets de développement (zones d'emplois, d'habitation)…les projets en concertation avec les conseils généraux, le conseil régional…Même la droite rouennaise est favorable aux propositions Fabius !

Sur la Bible
Bernard Leroy, avant d'inviter à voter pour Franck Martin, lui a demandé de jurer sur la bible (c'est une image) qu'il n'accepterait jamais cette fusion avec Rouen. « Notre agglomération ne doit pas devenir la banlieue de Rouen qui ne doit pas mettre la main sur notre cagnotte. »
Le président de la CASE l'a facilement rassuré : « Je suis pour qu'on restaure le slogan vivre et travailler au pays. Notre projet est autonome et cohérent. je ne suis pas prêt à donner la clé de notre agglomération à quelque duc de Normandie que ce soit. Je ne suis favorable ni à la fusion ni à l'intégration dans la CUR (communauté urbaine de Rouen). Et cela ni demain, ni après-demain. »

Ne pas répondre toujours non

La comparaison est sans doute osée mais la discussion est du même ordre que celle sur la réouverture éventuelle de la ligne SNCF dans la vallée de l'Iton. On n'a aucun projet, aucune étude, aucune proposition et on entend des centaines de voix dire non par avance. Pour la CUR, c'est pire puisqu'il s'agit de l'avenir d'une immense partie de la Région Haute-Normandie. Comment Franck Martin, lui si moderne, lui si progressiste, peut-il fermer une porte qui n'est même pas ouverte ? L'intérêt des habitants de la CASE n'est pas forcément identique à celui des élus qui défendent des féodalités, des prés-carrés, leur pouvoir. Je propose qu'on attende les propositions de la CUR, qu'on les discute, qu'on analyse les avantages et les inconvénients avant de dire n'importe quoi. Et de répondre toujours non.

Coup de théâtre à la CASE : Franck Martin seul candidat à la présidence !


Nos photos : 83 délégués et de nombreux spectateurs venus de toutes les communes de la CASE.
Bernard Leroy annoncera qu'il se retire quelques minutes après son intervention. (photos JCH)
« Il avait toutes les armes pour lui. » Cette constatation d'un délégué (membre du PS) dont nous tairons le nom explique, en partie, pourquoi Janick-Léger Lesœur et Bernard Leroy ont dû plier devant Franck Martin. Ce dernier, sortant avec toutes les armes d'un sortant, seul candidat, a donc été réélu triomphalement, vendredi soir, président de la Communauté d'agglomération Seine-Eure. Il fait mieux encore que lors du mandat précédent puisque cinq vice-présidents sur quinze (et avec quelles délégations dont la première vice-présidence déléguée avec signature) sont des délégués lovériens. 40 % de l'exécutif (présidence et vice-présidences) vont aux amis de Franck Martin quand Louviers ne pèse que 14,45 % des sièges (plus de 30 % de la population il est vrai) ! C'est ce qu'on appelle un grand chelem.

Un plébiscite
José Alcala, qui est un vieux routier des assemblées, n'y enetendait plus son latin. Ni Franck Martin, ni Janick Léger-Lesœur n'ont tenu à lui expliquer ce qui s'était passé pour arriver à un tel plébiscite. Ce samedi sur le marché de Louviers, les personnes intéressées par la vie politique, et donc celle de l'agglomération, m'interrogeaient pour savoir qui avait mangé son chapeau. Est-ce à moi de le leur dire ? Est-ce à moi de leur préciser que la gestion de l'agglomération passe largement au-dessus de la tête des habitants qui, comme dirait Franck Martin « se moquent bien de savoir qui fait quoi, qui paie quoi : région, département, commune, agglomération, l'important étant que quelque chose soit fait. » Ce déficit démocratique, même le président le déplore. Lui aussi s'interroge pour savoir comment informer mieux les habitants des 29 communes, comment mieux concerner ceux qui, finalement, doivent bénéficier des investissements et du fonctionnement de la CASE ?

Des communes dans le besoin
Je ne trahirai aucun secret en assurant que les délégués de gauche qui voulaient voter pour Franck Martin dès le premier tour sont ceux qui, dans leurs communes, ont des besoins à satisfaire et des difficultés financières. Louviers est dans ce cas-là. Et les 18 millions d'euros du plan Marschall pour la voirie de Louviers seront inscrits, tôt ou tard, à l'ordre du jour. L'ex-futur président leur a fait des promesses qu'il faudra tenir « même en contournant les compétences de l'agglomération. » Car là est le problème. Plus que dans les alliances, toujours provisoires, toujours éphémères, ce sont les besoins de financement et les quêtes de reconnaissance (le pouvoir, quoi) qui guident les votes d'un soir. A moi ma cantine scolaire, à moi ma salle des fêtes…l'agglomération deviendra-t-elle un mini-conseil général ?

Rejet de toute fusion avec Rouen
Il aura suffi que Franck Martin promette qu'à 20 ou 30 ans d'ici, la CASE rejette toute fusion avec la communauté urbaine de Rouen en devenir (qui peut croire un engagement pareil !) qu'il supprime la compensation négative de certaines communes (qui reversaient de l'argent à la CASE) que les petites et moyennes communes soient mieux représentées dans l'exécutif (Bernard Leroy doit être content !) que les dépenses ne soient pas supérieures aux recettes pour que le représentant autoproclamé des PMC (petites et moyennes communes) se rallie au panache blanc du président pas encore élu. Sacré Bernard, sacrée palinodie !

Soutien à Franck Martin
Et Marc-Antoine Jamet là-dedans ? le maire de Val-de-Reuil a constaté « que l'unité était nécessaire, que l'efficacité au moindre coût était une obligation, que la diversité était une chance, que Val-de-Reuil, Louviers et les communes étaient à égalité. » Un climat plus détendu, une volonté d'apaisement, le désir collectif de plusieurs communes…tout cela a abouti au fait « que nous allons soutenir la candidature de Franck Martin. »
Et Janick Léger-Lesœur là dedans ? Elle a suivi son maire et est redevenue une déléguée comme les autres, élue vice-présidente avec 72 voix soit un succès d'estime qui lui a réchauffé le cœur. Il faut dire qu'elle avait vécu trois semaines dures et qu'elle a vécu son retrait comme un soulagement personnel et collectif.

Il y avait un scoop
Il y avait un scoop, différent de la non candidature de Janick Léger. Franck Martin a osé assurer que les rivalités entre les maires de Louviers et Val-de-Reuil étaient une invention de la presse ! Pas de n'importe quelle presse : « une instrumentalisation d'anciens journalistes qui voulaient vendre du papier. » Suivez son regard. L'heure était tellement au consensus que pas un délégué n'a levé la main pour s'étonner de cette lecture de l'histoire. Moi, je ne laisserai pas passer cela. Il suffit de lire et de relire les textes du blog de Franck Martin fustigeant MA Jamet, le PS, Fabius, le toutdepuis des années, de constater que MAJ a récolté 56 voix, vendredi, alors que tous les autres candidats ont fait plus et largement. On n'a pas le droit, pour des besoins forcément suspects, de cogner sur la presse et les journalistes (même anciens) qui ont le dos large, c'est vrai, et de réécrire une histoire dont chacun garde en mémoire les épisodes les plus chauds. D'ailleurs personne n'a cru le nouveau président de la CASE quand il a dit cela.

Le contrat d'agglomération
Passons aux choses sérieuses : le président réélu doit-il faire approuver un nouveau contrat d'agglomération puisque la première mouture (66 millions d'euros) n'a pas été signée ? Il faudra l'accord de JL Destans et d'Alain Le Vern, respectivement présidents du conseil général et du conseil régional. Malgré les votes, malgré les majorités, la CASE a un nouveau visage dont on ne connait pas les traits véritables. L'unanimisme d'un soir ne préjuge pas du vote de tous les projets à venir. D'ailleurs Franck Martin l'a reconnu : « Chaque projet de la CASE nécessite une majorité à trouver au cas par cas. Il n'y a pas de majorité large, acquise, comme dans les conseils municipaux des communes de plus de 3500 habitants où l'opposition s'oppose sans pouvoir. » On verra, au fil des mois et des années, comment travaille la CASE. Le pouvoir sera-t-il partagé, les délégués vraiment associés, les communes, grandes ou petites, respectées ? Les déclarations d'intention sont positives. Au premier clash, on saura qui est réellement sincère.

18 avril 2008

La CASE a élu son président et ses vice-président(e)s

La première assemblée plénière de la Communauté d'agglomération Seine-Eure a eu lieu ce vendredi soir. Elle a élu son président et ses vice-président(e)s. Il y avait 83 votants.
Sont élus : président, Franck Martin (72 voix) premier vice-président délégué, Patrice Yung (76 voix) second vice-président délégué, Marc-Antoine Jamet (56 voix).
Les vice-président(e)s : Bernard Leroy (67 voix) Richard Jacquet (72 voix) Guy Pétel, Ghislaine Baudet (75 voix) Janick Léger-Lesœur (72 voix) Jacques Laroche (71 voix) Jean-Pierre Auger (67 voix) Bruno Canivet (66 voix) M. Ozeel (73 voix) Véronique Jullien Mitsieno (82 voix) Pierre Aubinais (64 voix) Pascal Labbé et Hubert Zoutu.

Janick Léger-Lesœur pas candidate à la présidence de la CASE

Janick Léger-Lesœur ne sera pas candidate à la présidence de la CASE ce soir. Franck Martin sera le candidat d'une union qui s'est faite aujourd'hui et, semble-t-il, dans une certaine harmonie. Divers maires de gauche ont agi pour que l'irréparable ne soit pas commis. Du côté de Janick Léger-Lesœur, on s'est montré ouvert à des propositions constructives, du côté de Franck Martin, on s'est également arrangé pour que la future équipe appelée à gérer la CASE le fasse dans l'intérêt des habitants et non dans des querelles qui n'auraient trouvé leur justification qu'en cas d'oukase sur telle ou telle personnalité ou tel ou tel projet impossible.
Le climat devrait donc être serein ce soir à la Fringale même si Bernard Leroy veut compter ses troupes, celles qu'il a tenté de rassembler mercredi soir sur les bords de l'Eure au Vaudreuil. La distribution des rôles définitifs reste un mystère qu'il appartiendra à chacun des observateurs attentifs de découvrir ce soir et de la faire connaître aussitôt.

La présidence de la Communauté urbaine de Marseille s'est jouée à la Marseillaise

Eugène Caselli, premier secrétaire de la Fédération socialiste des Bouches du Rhône s'est retrouvé élu président de la Communauté urbaine de Marseille, jeudi, alors que Renaud Muselier, pressenti par l'UMP et Jean-Claude Gaudin (ancien président et maire de Marseille) a été battu par 79 voix contre 77. La droite a perdu la présidence de la communauté urbaine à la suite, dit-on, de règlements de comptes post-électoraux, certains « petits » maires de droite de la région s'étant sentis lésés par M. Gaudin et les arbitrages de l'appareil UMP.
Dans ces cas-là, cela se joue à la Marseillaise. C'est-à-dire en fonction des affinités, des affects, des histoires personnelles des uns et des autres. Eugène Caselli a déjà annoncé qu'il resterait à son poste et la droite précisé que le nouveau président serait obligé de co-gérer. La co-gestion, cela n'effraie pas les présidents de communauté urbaine ou d'agglomération. A Bordeaux comme à Louviers, on a l'habitude de partager les pouvoirs, qu'on soit de droite ou de gauche puisque, parait-il, il s'agit de compétences techniques. Surtout ne pas y mettre de la politique, de la politique sale, partisane, comploteuse qui gâche tous les plaisirs d'une gestion qu'on voudrait seraine, apaisée, sans coups bas.
On verra très bientôt, dans quelques heures tout au plus, ce qui va se passer au conseil d'agglomération de Seine-Eure. On verra si la gauche, majoritaire dans l'assemblée, se fait « voler » sa présidence par un Eugène Caselli qui s'appellerait, ici, Bernard Leroy. On verra si la gauche et ceux et celles qui s'en réclament, sont capables de s'unir pour affirmer une vision sociale, juste, équilibrée entre toutes les communes et tous les territoires (qui n'est pas un et indivisible) et surtout, si les grandes communes : Louviers, Val-de-Reuil, Pont-de-l'Arche… sauront s'associer pour que les habitants (c'est d'eux qu'il s'agit) en profitent dans le meilleur sens du terme.

La CASE élit son président ou sa présidente ce soir


Notre photo d'archives : Bernard Amsalem, Franck Martin et Nicole Cornier ont créé la communauté de communes devenue ensuite communauté d'agglomération. (photo JCH)
Il y aura du monde dans le public pour assister ce soir à 20 h 30, à l'élection du président ou de la présidente de la CASE. Le sortant est Franck Martin. Il a pour lui sa réélection facile à la mairie de Louviers et ses douze délégués, les maires qui l'ont soutenu pendant sa campagne cantonale et ceux qui le soutiennent compte tenu de la distribution des rôles dans le film qu'il imagine de tourner pendant six ans : certains seront acteurs, d'autres figurants, mais tous seront payés.
Il a contre lui sa défaite aux élections cantonales et ses penchants autocratiques. Il a contre lui, également, des candidatures qui, comme celle de Bernard Leroy, par exemple, demeurent tout de même très hypothétiques. Bernard Leroy a réuni les délégués des « petites communes », mercredi au Vaudreuil. Les échos qui nous sont parvenus font que nous ne croyons pas à la réalité profonde et convaincue de la candidature Leroy qui servirait plutôt de leurre pour mieux masquer l'accord politique et technique passé avec Franck Martin.
Depuis l'après municipale et compte tenu des nouveaux équilibres politiques de la CASE, Janick Léger-Lesœur (conseillère générale de Val-de-Reuil et adjointe dans cette commune) a pris le pouls des élus des différentes communes et sondé les cœurs de nombreux délégués. Franck Martin a fustigé la candidature « dissidente » de cette « femme de paille » « marionnette » animée par le maire de Val-de-Reuil que tout le monde imaginait être candidat à un moment ou à un autre. Marc-Antoine Jamet n'est pas idiot, il savait que sa candidature eût été essentiellement interprétée comme un duel entre Louviers et Val-de-Reuil et que son appartenance au PS et à la Région ne lui seraient d'aucun secours.
Janick Léger-Lesœur a entendu les revendications des nouveaux élus et jugé les équilibres. A elle d'en tirer les conclusions favorables à un changement de méthodes et de fonctionnement à la tête de la CASE, à elle de privilégier l'intérêt général et d'adopter l'attitude la plus utile pour que le territoire bénéficie d'un vrai contrat territorial accepté à la fois par les présidents Destans et Le Vern, du conseil général et de la Région. Elle demeure la seule conseillère générale présente à la CASE. Il n'empêche que les maires vont conserver leur pouvoir individuel qui consiste à défendre le bout de gras de leur territoire et à présenter des revendications particulières attendues par les électeurs et électrices de chacune des communes. Finalement le discours du : « 29 communes, un territoire » n'est tenable qu'en dehors des campagnes électorales quand le consensus sert de paravent aux décisions prises en petit comité et que la plupart des délégués sont placés devant le fait accompli. Cela changera-t-il ? Réponse ce soir à partir de 20 h 30 au siège de la CASE.

17 avril 2008

Tout va très bien, tout va très bien !

Ce n'est plus un gouvernement, c'est une dissonance. C'est à celui ou celle qui dira le contraire de tel ou tel ministre, de tel ou tel secrétaire d'Etat. Sarkozy a eu beau faire une mise au point lors du dernier conseil des ministres, il a reconnu ne pas avoir été entendu. Les tandems pédalent à sens inverse (il faut des cycles adaptés) les députés ou les sénateurs disent et font le contraire de ce que souhaite le gouvernement. Copé écope, Devedjian en bave, Raffarin raffarine, Borloo est inaudible, Bachelot voit double chez les opticiens, Fillon confirme que les allocs des ados sont revues à la baisse quand Chatel dit le contraire, Kouchner ne sait plus quoi dire sur le boycottage de la cérémonie d'ouverture ou de fermeture des JO, Michel Edouard Leclerc demande à vendre des médicaments, les pharmaciens ne sont pas d'accord, les enseignants et les élèves se battent contre les suppressions de postes, Mme Parisot (MEDEF) ne savait pas que des centaines de millions d'euros se trouvaient dans les coffres de l'UIMN « pour favoriser la fluidité des rapports sociaux… » tout cela donne une impression de panique, de désordre, d'amateurisme qui, au fond, ne nous surprend pas. Les promesses intenables trompent les électeurs mais tôt ou tard, la vérité se fait jour. Et c'est vrai au plan national comme au plan local.
Continuons la liste des bonnes nouvelles : Les prix grimpent celui du pétrole comme celui du blé, le dollar s'effondre, l'essence ne baisse pas, l'inflation est à nos portes, les salaires ne suivent pas, les collectivités locales vont morfler, le code du travail explose, tout va très bien madame la marquise, tout va très bien. C'est bien cette année qu'on fête le quarantième anniversaire de mai 68 ?

Aimé Cesaire est mort, la négritude est en deuil

Aimé Césaire, poète et homme politique, homme politique et poète, aimait les Antilles autant que les Antillais l'adoraient. Il est mort ce matin après quelques semaines d'agonie. Cet homme d'exception, lettré, cultivé, naturellement à gauche, avait fortifié le concept de négritude pour magnifier le créole, enraciner une écriture attachée à des valeurs qu'il jugeait supérieures comme l'égalité, la fraternité, la liberté.
Il avait étudié en France à l'Ecole normale supérieure, avait fréquenté Léopold Sedar Sengor, (ancien président du Sénégal) était devenu député, comme lui, et maire de Fort de France. Il était entré en littérature comme on entre en religion, avec la foi et la passion de décrire le monde qui tourne et nous fait tourner avec. Nicolas Sarkozy a voulu qu'on donne, de son vivant, le nom d'Aimé Césaire à l'aéroport de Fort-de-France. On verra bien qui représentera le gouvernement lors des obsèques du grand homme des Antilles et de la France entière. Au Sénégal, ni le président Chirac, ni le premier ministre Jospin, n'étaient présents pour saluer la dépouille mortelle de Léopold Sengor.
En cet instant, nous pensons à Frantz Fanon dont nous conseillons la lecture des livres aux générations qui ont envie de découvrir comme un homme humilié devient un grand homme.

Réforme des institutions : le PS tient sa ligne

La direction nationale du Parti socialiste n'est pas claire sur de nombreux points. Là n'est pas le sujet de cet article. Le militant de base que je suis applaudit des quatre mains la décision prise par le président du groupe PS au sénat, Jean-Pierre Bel, qui fait du vote d'une loi changeant le mode d'élection des sénateurs un préalable à toute approbation par les socialistes de la réforme des institutions voulue par le président de la République.
Le sénat représente les collectivités locales. Alors que la gauche est majoritaire dans 20 régions sur 22, 58 départements sur 102 et 57 % des villes de plus de 10 000 habitants, le sénat est majoritairement dirigé par les délégués des communes de moins de 1500 habitants, de loin les plus nombreux et qui, pour la plupart votent à droite. C'est ce que Jospin appelait « l'anomalie démocratique ». Jean-Pierre Bel n'est pas sot. Il sait que pour être adoptée, une réforme de la constitution doit être votée par les trois cinquièmes des parlementaires (sénateurs et députés réunis en congrès). Actuellement, l'UMP n'atteint pas ce seuil. Il faudra les voix de la gauche pour y parvenir. Bel assure que c'est donnant-donnant : Le gouvernement accepte de réformer le mode d'élection des sénateurs et le PS accepte de discuter de la réforme institutionnelle. Sinon, rien. Pourvu que cela tienne.

Nous sommes des vaches à lait et bien contentes de le savoir

Notre photo : usine de raffinage








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n correspondant Internet nous livre l'histoire suivante : en l'an 2000, la parité du dollar était à 1,2 euro, le baril de pétrole à 60 dollars, soit un baril à 72 euros et le prix du litre de gazole à la pompe était de 0,82 euros le litre.
En 2008, le dollar est à 0,65 centime d'euros, le baril de pétrole à 110 euros soit un baril à 70,1 euros. Entre 2000 et 2008, compte tenu de la faiblesse du dollar, le baril nous coûte moins cher. Mais le prix du litre de gazole à la pompe est passé de 0,82 euro à 1,25 euro. Le prix du gazole a tout simplement augmenté de 50 % !
Notre correspondant nous affirme qu'il y a quelque chose qui cloche là-dedans et que les automobilistes et routiers qui se ravitaillent aux pompes françaises sont bien des vaches à lait. Et bien contentes de le savoir ? Faut-il rappeler que les profits du groupe Total atteignaient 10 milliards d'euros en 2007 (si je ne me trompe pas ?). Un lecteur rectifiera s'il y a erreur.