On vient de m'informer que le conseil d'agglomération de la CASE allait examiner, jeudi, le transfert de crédit suivant : les 44 500 euros prévus au budget pour l'aménagement complet du rond-point de l'avenue du Maréchal Leclerc à Louviers sont supprimés et affectés au groupement économique chargé de la rénovation du Marité (lire ci-dessous). Le président de la CASE a choisi d'amputer le financement d'un équipement lovérien pour ne pas se mettre à dos un maire d'une autre commune qui aurait pu juger inadéquat ce choix éminemment personnel du président mar(t)in.
Les élus du conseil de l'agglomération ne sont pas tous Lovériens et je suis sûr que certains d'entre eux ont le mal de mer. S'ils votent cette subvention de 44 500 euros en faveur du Marité, et compte tenu des besoins exprimés par ailleurs, les délégués des communes porteront une responsabilité qui non seulement ne les guérira pas du mal des transports maritimes mais risque en plus de leur faire mal au cœur. Sans tomber dans la démagogie, je propose à M. Madroux, marin lui aussi, et rapporteur des affaires financières, de conserver les 44 500 euros à la réalisation complète du rond-point lovérien. Chiche.
17 décembre 2008
Le conseil communautaire se réunit jeudi soir : le Marité au creux de la vague

La communauté d'agglomération réunit le conseil communautaire jeudi soir 18 décembre à 20 h 30 au siège de la Fringale. L'ordre du jour comporte quelques sujets importants tels que le débat d'orientation budgétaire obligatoire avant le vote du budget primitif lui-même, la subvention d'un million d'euros de l'agglomération pour la construction de la halle d'athlétisme. Franck Martin, lors de la dernière réunion du conseil municipal de Louviers a conditionné le versement de cette subvention à l'engagement du conseil général de ne pas organiser de concerts, de colloques ou de séminaires pouvant faire concurrence à la salle de «congrès» prévue au Kolysé. Outre que le maire de Louviers n'a pas répondu à Sophie Ozanne, conseillère municipale, qui l'interrogeait sur l'étude de marché qui n'a pas dû manquer d'être effectuée pour définir les besoins et établir un budget prévisionnel (non rendus publics) on peut s'attendre à un beau débat en perspective. Peut-on comparer, en effet, le futur équipement de Louviers, ses capacités volumétriques et la taille de son parking avec une halle régionale dont l'exemple de Clermont-Ferrand montre qu'il s'agit d'une dimension tout autre. J'ai bien l'impression qu'il s'agit de deux équipements très différents l'un de l'autre, voire complémentaires. Sophie Ozanne a plaidé pour que les élus (Marc Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, Franck Martin et Jean Louis Destans, président du conseil général) travaillent ensemble pour élaborer des solutions répondant, avant tout, aux besoins des populations.
Autre sujet récurrent, le Marité. La ville de Rouen et quelques autres ont décidé de ne plus verser un centime dans une opération de sauvetage qui ressemble à s'y méprendre à un puits perdu. La restauration du voilier, véritable coqueluche du maire de Louviers, est estimée à 2,5 millions d'euros, sans les surprises. Les temps sont durs et difficiles. Est-il judicieux, est-il tolérable qu'une collectivité comme la CASE consacre des milliers d'euros à ce navire échoué dans le bassin de radoub de Cherbourg ? Que le président de la CASE soit également le président du groupement économique dont l'objectif est de renflouer le Marité ne justifie pas que l'argent des entreprises de notre région abonde ce projet éloigné de nos réalités historiques et géographiques. Il y a mieux à faire.
16 décembre 2008
A l'UMP, les fraudes «éventuelles» se terminent au tribunal de Paris
Une information judiciaire a été ouverte le 8 décembre à la suite de la plainte d'un ancien conseiller UMP de Paris dénonçant des fraudes lors de scrutins électroniques internes au parti à Paris en juin 2006. Cette enquête vise à faire la lumière sur l'élection du délégué de circonscription du XVe arrondissement-sud pour l'UMP, dont le plaignant, Alexandre Galdin, soupçonne qu'elle a été entachée de fraude. Ce dernier a mis en cause quatre responsables de l'UMP dont certains travaillent dans des ministères. Morale de l'histoire : l'UMP voit la paille dans l'œil du voisin, elle ne voit pas la poutre qu'elle a dans le sien. (Proverbe d'après l'Evangile)
La reculade de Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale

Les lycéens ont gagné ! Nicolas Sarkozy, président de la République, a senti le vent mauvais. Il a flairé les difficultés à venir et compris qu'il valait mieux reculer plutôt que d'aller dans le mur c'est-à-dire affronter le mécontentement grandissant des lycéens, des parents, des professeurs. L'ancien ministre de l'Intérieur a conservé un œil sur le service de renseignements intérieurs. Les notes blanches ou bleues n'annonçaient rien de bon pour le gouvernement à l'image des événements d'Athènes et de Salonique. Se souvenant du CPE et de la pitoyable retraite de Dominique de Villepin (bien aidé par Nicolas Sarkozy d'ailleurs) l'autocrate de l'Elysée a donné ses ordres à Xavier Darcos : tu lèves le pied et tu attends des jours meilleurs.
C'est ainsi que la réforme de la classe de seconde pour laquelle il n'y avait pas une minute à perdre a été rangée sur une étagère ministérielle où la poussière pourra s'y accumuler pendant l'année 2009…A-t-on jamais vu une réforme retirée, surtout provisoirement, revenir au premier plan de l'actualité ? Ce serait vouloir se faire hara-kiri. Et Xavier Darcos n'a rien d'un samouraï.
La leçon de cet épisode ? Nicolas Sarkozy, malgré ses coups de menton, est un fin politique. Faire retraite en bon ordre et au bon moment, c'est mieux qu'une franche débandade. Même s'il admet que toute réforme ne peut aller à son terme (la leçon sera bien retenue par d'autres) il fait montre d'un pragmatisme qui peut permettre d'éviter de graves incidents. Et surtout, il offre à la jeunesse un cadeau de Noël plein d'espoir.
« Franck, dis-nous quelles questions tu veux qu'on te pose ? » interroge Michel Doucet

Les Lovériens devraient prendre l'habitude de venir nombreux lors des réunions du conseil municipal. Non pas qu'ils seraient accueillis avec toute l'attention désirée mais il serait bon que les électeurs(trices) des uns et des autres constatent ce qu'on a fait de leur vote. L'opposition de droite fait son travail. Elle gonfle ses muscles de temps à autre mais la complicité objective entre Olivier Aubert et le maire en atténue quelque peu les effets. Il existe deux oppositions de gauche. L'une animée par Sophie Ozanne, qui travaille les dossiers, pose de bonnes questions et souligne que la ligne politique du maire est aux antipodes de ce qu'elle ferait si elle et ses amis étaient majoritaires à la mairie.
L'autre opposition de gauche est boostée par Michel Doucet, spécialiste des finances, soutenu par Christian Renoncourt et Claudine Dutheuil. Michel Doucet, lundi soir, a évidemment, tenu la vedette de cette opposition dans la mesure où il connaît comme sa poche le contenu des budgets, des comptes administratifs, des décisions modificatives. Dans son journal municipal, le maire souligne que Michel Doucet a fait partie de son équipe de 2001 à 2008, assertion mensongère puisque Franck Martrin a ôté leurs délégations et leurs indemnités aux adjoints et conseillers délégués socialistes dès la rentrée automnale 2007. Aucun accord n'ayant pu être trouvé entre le PS et le maire sortant, celui-ci a usé de mesures de rétorsion immédiates. Michel Doucet a donc abandonné ses fonctions il y a 16 mois et on ne voit pas en quoi il serait responsable de quoi que ce soit dans les malheurs d'aujourd'hui.
L'école de musique sur le budget 2009-2010 c'est la majorité municipale ! L'école Jules Ferry à plus tard, c'est la majorité municipale ! Le chiche programme de voirie 2009, c'est la majorité municipale ! On a appris avec le sourire que le plan Marschall du maire « comprend tout ce qui se fait sur les routes et rues de Louviers : ville, CASE, conseil général, privé…» voilà bien une précaution oratoire dont il faudra se souvenir. Les 18 millions d'euros du catalogue électoraliste municipal engageait le président de la CASE, pas le maire. Elle engageait le président du conseil général et les responsables des voiries privées. Ils seront ravis de l'apprendre. Le maire change de casquette et nous, nous portons le chapeau.
Idem pour les impôts : le maire avait promis que le budget 2009 ne connaîtrait pas d'augmentation de la pression fiscale. Lundi il a déclaré : « 2009 sera difficile. Nous aurons des choses dures et difficiles à faire ». C'est en moins bien : « du sang et des larmes ». Attendons-nous donc en 2009 à voir croître la taxe foncière et la taxe d'habitation. Alors que les impôts locaux atteignent déjà un niveau très (trop) élevé à Louviers, une bonne louche de plus fera bien plaisir à ceux qui les paient, les classes aisées comme les classes moyennes, celles-ci toujours plus pressurées. D'où l'irritation du maire : « l'opposition doit exister. Alors pour exister, elle pinaille. Elle va finir par lasser, les élus, le public, la presse…»
Comme l'a déclaré avec humour Michel Doucet à Franck Martin : « dis-nous quelles questions tu veux qu'on te pose ? ». Malgré l'exaspération du maire, l'opposition PS-PC continuera son travail…d'opposant chaque jour plus justifiée eu égard à une gestion erratique qui, contrairement à ce qu'affirme la majorité municipale, n'est pas du tout cadrée financièrement. Nous continuerons donc d'affirmer que les cessions de propriétés communales votées lundi avaient déjà été prises en compte dans le budget. Nous continuerons de déplorer un budget 2009 périlleux et déjà frappé du sceau de l'insincérité. A la proposition de Michel Doucet d'annuler le show du maître de cérémonie des vœux (il est choquant de bâfrer quand les rangs des bénéficiaires des restos du cœur s'allongent à vue d'œil) a éclaté d'un rire sardonique. Cela prouve que l'idée ne l'a même pas effleuré !
Au fond, ce conseil municipal peut être résumé à une phrase qu'on pourrait inscrire au fronton de la mairie et qui a été prononcée, lundi, par Patrice Yung dont on connait l'humour grinçant : « Nous ne sommes engagés que sur nos engagements ». La municipalité s'engage à s'engager, c'est bien de le savoir.
15 décembre 2008
Répression de manifestations lycéennes : appel au calme et au dialogue
La Fédération de la Somme de la Ligue des droits de l'homme communique :
« La Fédération de la Somme de la Ligue des Droits de l’Homme et du citoyen (LDH), ayant eu connaissance de l’arrestation d’une quarantaine de lycéens dans la nuit de dimanche (hier) à lundi, certains d’entre eux ayant été gardés au poste de Police d’Amiens, souhaite réagir.
Cette situation n’est que le reflet du manque de dialogue entre les élèves, citoyens soucieux à juste titre de l’avenir que « les décideurs » leur préparent et les pouvoirs publics en l’occurrence le ministre Xavier Darcos et le Rectorat.
Attachée à l’expression pacifique, la LDH en appelle au dialogue entre les protagonistes concernés et ne saurait accepter que la force soit employée, fut-ce par les pouvoirs publics, pour empêcher toute expression démocratique. Elle informe qu'elle va rester vigilante à la suite qui sera donnée à cette forme de répression quelques jours après l’intervention musclée de la gendarmerie dans un établissement du Gers qui a fait la une des médias. »
« La Fédération de la Somme de la Ligue des Droits de l’Homme et du citoyen (LDH), ayant eu connaissance de l’arrestation d’une quarantaine de lycéens dans la nuit de dimanche (hier) à lundi, certains d’entre eux ayant été gardés au poste de Police d’Amiens, souhaite réagir.
Cette situation n’est que le reflet du manque de dialogue entre les élèves, citoyens soucieux à juste titre de l’avenir que « les décideurs » leur préparent et les pouvoirs publics en l’occurrence le ministre Xavier Darcos et le Rectorat.
Attachée à l’expression pacifique, la LDH en appelle au dialogue entre les protagonistes concernés et ne saurait accepter que la force soit employée, fut-ce par les pouvoirs publics, pour empêcher toute expression démocratique. Elle informe qu'elle va rester vigilante à la suite qui sera donnée à cette forme de répression quelques jours après l’intervention musclée de la gendarmerie dans un établissement du Gers qui a fait la une des médias. »
Le Président, Vincent BAWEDIN
Pourquoi ne pas remettre en usage la salle de la Rotonde du musée ?

Les nombreux auditeurs présents lors de la conférence de Claude Cornu, samedi, ont évidemment apprécié les talents de l'orateur. Il fallait d'ailleurs qu'il soit très bon pour faire oublier l'inconfort dans lequel chaque présent se trouvait. La salle Pierre Mendès France n'est absolument pas adaptée aux usages qu'on lui réserve. Chaque réunion de conseil municipal est un calvaire pour ceux et celles qui tendent l'oreille (surtout les sourds même appareillés) et cherchent à comprendre ce qui se passe ou ce qui se raconte. Cette salle n'est absolument pas conforme à ce qu'une assemblée élue peut attendre d'une municipalité qui dit faire passer la démocratie participative en priorité. Le système audio date de Mathusalem ou d'Hérode, si bien que les intervenants se voient couper la parole par le maire quand il le souhaite et ne sont pas écoutés quand ils voudraient être entendus. J'étais employé municipal en 1966. Depuis, rien n'a bougé, c'est dire. Pour un maire qui prône le renouvellement et le changement…
Revenons à notre conférence. Claude Cornu s'est rendu audible grâce au microphone installé par un électricien municipal. Bravo pour l'amplification du son. Les auditeurs assis sur leurs muscles fessiers, quant à eux, ont fait travailler le grand et le petit pour ne pas souffrir d'ankylose tant les chaises de la salle sont inadaptées. Alors, que faire par égard pour les invités de la SED qu'ils soient conférencier(e) ou assis(e) dans le public ? Je me demande bien pourquoi, par exemple, la municipalité ou, plutôt, le maire et son adjoint à la culture (ah bon ?) ont décidé de condamner la salle de la Rotonde du musée depuis plusieurs années ? Les précieux livres qu'elle recélait ayant été mis bien à l'abri à la Médiathèque Boris Vian, rien n'empêche (même pas les pigeons) la mairie de remettre cette salle en état et de la tenir à nouveau à la disposition des associations locales.
Cette salle convient parfaitement, qu'il s'agisse de l'acoustique ou de la jauge, aux conférences, aux diaporamas, aux rencontres diverses…telle une réunion de quartier. Qu'on ne vienne pas me dire que l'auditorium de la Médiathèque pourrait convenir…Ce serait irrespectueux pour les membres de la SED, tous d'un certain âge.
Pendant que j'y suis, je ne peux m'empêcher d'imaginer une mairie modernisée, qu'il s'agisse de l'accueil des Lovériens ou d'autres, des conditions de travail des employés administratifs, de celles des élus de la majorité ou de l'opposition qui ne sont vraiment pas bien lotis. Il suffit de descendre la rue Pierre Mendès France, de jeter un œil sur les huisseries des fenêtres de la salle du même nom pour constater que l'entretien courant laisse à désirer dans la mesure où le maire ne souhaite rien changer à ses habitudes.
Je souhaite que le 24 janvier prochain (date de la venue de Charles Ridel le conférencier invité ce jour-là par la SED) les auditeurs soient accueillis dignement. Non par les élus puisqu'on ne peut les obliger à être partout, mais par « la ville de Louviers » tout entière et dans des conditions matérielles conformes à ce qu'on doit attendre d'une ville de 20 000 habitants. en 2008-2009 !
Deux concerts pour les Lovériens et les amis de la musique et du chant choral
Voici le programme général des concerts de Noël offerts par l'École municipale de musique Maurice Duruflé de Louviers.
1 - Le mardi 16 décembre à 20H00 au Grand Forum : 1er concert de Noël. Avec les ensembles des classes instrumentales, l'Harmonie municipale et la Chorale d'adultes (la chorale d'adulte chante avec l'Harmonie municipale : Extraits de "Il était une fois dans l'Ouest" de Enio Morricone ; "1492, Conquest of Paradise" de Vangélis ; "A Concert Celebration" de A.L. Webber (extraits de : "The Phantom of the Opera", "The Music of the night", "Don't cry for me Argentina", "Jesus-Christ superstar", "Memory").
2 - Le mercredi 17 décembre 2008 à 18H30 au Grand Forum : 2ème Concert de Noël avec les Ateliers des Musiques actuelles, l'Orchestre à Cordes, les Ensembles Baroque, les Claviers, la Chorale d'enfants, l' Atelier vocal d'adultes, les Harmonies juniors et débutants.
L'atelier vocal d'adultes ou chœur de chambre est composé d'une quinzaine de membres de la chorale d'adultes qui interprèteront des oeuvres de Josquin des Prés (El Grillo), de G.G. Gastoldi (L'Innamorato) et de G. F. Haendel (Canticorum Jubilo, Benedicat Vobis).
A ces deux concerts, l'entrée est libre et gratuite sur réservation à effectuer auprès du secrétariat de l'école de musique : Tél. 02 32 50 65 58.
1 - Le mardi 16 décembre à 20H00 au Grand Forum : 1er concert de Noël. Avec les ensembles des classes instrumentales, l'Harmonie municipale et la Chorale d'adultes (la chorale d'adulte chante avec l'Harmonie municipale : Extraits de "Il était une fois dans l'Ouest" de Enio Morricone ; "1492, Conquest of Paradise" de Vangélis ; "A Concert Celebration" de A.L. Webber (extraits de : "The Phantom of the Opera", "The Music of the night", "Don't cry for me Argentina", "Jesus-Christ superstar", "Memory").
2 - Le mercredi 17 décembre 2008 à 18H30 au Grand Forum : 2ème Concert de Noël avec les Ateliers des Musiques actuelles, l'Orchestre à Cordes, les Ensembles Baroque, les Claviers, la Chorale d'enfants, l' Atelier vocal d'adultes, les Harmonies juniors et débutants.
L'atelier vocal d'adultes ou chœur de chambre est composé d'une quinzaine de membres de la chorale d'adultes qui interprèteront des oeuvres de Josquin des Prés (El Grillo), de G.G. Gastoldi (L'Innamorato) et de G. F. Haendel (Canticorum Jubilo, Benedicat Vobis).
A ces deux concerts, l'entrée est libre et gratuite sur réservation à effectuer auprès du secrétariat de l'école de musique : Tél. 02 32 50 65 58.
14 décembre 2008
Les élections régionales de 2010 n'auraient pas lieu

Le gouvernement avance lentement mais sûrement. L'information que j'ai publiée il y a quelques jours devient de plus en plus probable. Le secrétaire d'Etat aux Collectivités locales, Alain Marleix, a en effet annoncé samedi que la Commission Balladur, chargée de plancher sur une réforme des collectivités territoriales, déposerait ses conclusions fin février 2009 et que Nicolas Sarkozy souhaitait les soumettre au Parlement "avant l'été" 2009. M. Marleix a souhaité que soit défini un «modèle original français de l'organisation des collectivités territoriales dans les meilleurs délais» et de «façon républicaine et consensuelle», lors d'une table ronde organisée lors du 109e congrès du Parti radical (associé à l'UMP), réuni jusqu'à dimanche à Massy (Essonne). Ce Parti radical n'ayant rien à voir avec son glorieux ancêtre encore très puissant sous la IVe République.
Selon lui, il y a «consensus général sur le futur schéma» des collectivités territoriales, qui s'articulerait autour de «deux couples», celui des «communes et intercommunalités» et celui «des départements et régions». Trois secrétaires d'Etat, Roger Karoutchi (relations avec le Parlement), Yves Jégo (Outremer) et Alain Marleix ont plaidé pour la suppression de la clause générale de compétence qui permet aux collectivités locales d'intervenir dans tous les secteurs pour satisfaire un intérêt public local.
Selon M. Karoutchi, une redéfinition des compétences entraînerait une modification du mode de scrutin et donc, vraisemblablement, un report des élections régionales prévues en 2010.
Il a proposé de revoir le lien départements-région, avec l'élection de «conseillers territoriaux» qui gèreraient à la fois les régions et les départements. «Il faut créer un vrai lien entre les conseils régionaux et généraux» a-t-il assuré.
M. Marleix souhaite un débat consensuel alors que la réforme semble, d'ores et déjà, bouclée. Aucune réflexion globale sur la définition des compétences n'a été engagée avec les communes, les établissement publics de coopération intercommunale, les conseils généraux, les conseils régionaux. Aucune discussion n'a eu lieu entre majorité et opposition sur la définition et les compétences précises des fameux conseils territoriaux ni sur le mode d'élection de leurs élus. «Il va y avoir des morts » commentait un maire socialiste de l'Eure. Combien ? La Gauche est majoritaire dans Les régions Haute et Basse-Normandie et dans les départements de Seine-Maritime et d'Eure. Il est facile d'imaginer où va se trouver le champ de bataille.
L'affaire Dreyfus dans l'Eure : Claude Cornu, passionné et passionnant


L'affaire Dreyfus dans l'Eure, tel était le thème de la conférence donnée, samedi, par Claude Cornu, ancien professeur agrégé de lettres classiques au lycée des Fontenelles, docteur en histoire, membre de la Société d'études de Louviers et de sa région. Les auditeurs sont venus nombreux (notre photo) pour apprendre comment les habitants de l'Eure avaient réagi localement à une affaire dont les conséquences se font sentir encore aujourd'hui. Qu'il s'agisse de notre réflexion sur la raison d'Etat, sur le sentiment patriotique et nos rapports à l'Armée française ou de notre réflexion sur le courage de l'engagement finalement victorieux alors même que les chances de faire triompher la vérité étaient, a priori, nulles. Il y fallut des hommes et des femmes exceptionnels comme Emile Zola, le frère de Dreyfus, Mathieu, sa femme, lucie, Le sénateur Scheurer-Kestner, le lieutenant-colonel Picquart, et aussi une presse courageuse, celle qui ne crie pas avec les loups.
Claude Cornu ayant eu la délicate attention de distribuer à tous les présents une chronologie succinte de l'affaire, chacun comprit bien pourquoi les deux années décisives (1898 et 1899) ont d'abord retenu son attention. En 1898, Emile Zola est accusé de diffamation après la parution de son «J'accuse» dans le journal L'Aurore. En 1899 a lieu le second procès de Rennes avec ce verdict contradictoire : Dreyfus est reconnu coupable d'intelligence avec l'ennemi avec circonstances atténuantes. le 19 septembre, le président Loubet le gracie. Dix ans après (en 1908 donc) les cendres du grand écrivain dreyfusard sont transférées au Panthéon. Pour célébrer ce centième anniversaire, l'émérite conférencier tenait à partager ses recherches. Elles paraîtront bientôt d'ailleurs sous forme d'un ouvrage édité par «la revue d'études normandes».
Claude Cornu est un homme passionné, il est donc passionnant. Il aime L'Histoire, les événements (grands et petits) les détails, les faits. Il aime les analyser, les disséquer avec une précision toute chirurgicale n'excluant ni l'humour, ni un certain lyrisme concret. Pour sa conférence, Claude Cornu a fréquenté la Bibliothèque nationale, les Archives de l'Eure, il a compulsé les journaux locaux (pas tous mais presque) et nationaux de l'époque, il a cherché à comprendre pourquoi, finalement, le département de l'Eure, essentiellement peuplé de ruraux à cette époque était demeuré étrangement étranger à cette «trahison» du capitaine Dreyfus dont l'innocence mit quelques années avant d'être, enfin, reconnue.
Pendant ces deux années décisives, la France et Paris ont vécu au rythme de l'affaire. Les grandes villes aussi. Mais dans l'Eure, il n'y eut ni troubles, ni agitation, ni manifestations. 27 Eurois ont tout de même apporté leur obole à la souscription en faveur d'un monument à ériger à la mémoire du colonel Henry (1) Les journaux locaux (L'Industriel de Louviers, le Courrier du Neubourg, pour ne citer qu'eux) ont consacré des pages entières à l'affaire mais l'absence de communauté juive dans l'Eure (et donc de cible) l'absence également de groupes structurés contre ou en faveur de Dreyfus (ceux qui étaient dreyfusards se sont longtemps tu) a limité l'impact de l'affaire à des péripéties électorales telle cette élection législative partielle de Louviers en 1899 durant laquelle un candidat venu de la Meuse (et ancien député de Louviers) dut faire face à quelques interrogations sur ses liens (réels ou supposés) avec la famille de Dreyfus et sur son attitude en faveur (ou non) d'une révision du procès…
On retrouva pourtant dans les articles de presse antidreyusards tous les ingrédients de l'antisémitisme : la xénophobie, la soi-disante influence du «syndicat» sur la politique, l'économie, les arts…et quand l'innocence de Dreyfus fut reconnue et admise, la haine ne s'éteignit pas du jour au lendemain. On préféra invoquer une certaine lassitude à l'égard d'une affaire qui finalement n'avait que trop duré : «maintenant au travail» titraient les journaux !
Il fallait citer, comme l'a fait Claude Cornu, Charles Péguy mais j'ai choisi une autre citation que la sienne, très belle aussi, écrite par Péguy à l'occasion de la réhabilitation officielle de Deryfus : « Le 20 juillet 1906 fut une belle journée de réparation pour la France et la République. [...] l'une des oeuvres de relèvement les plus extraordinaires dont le monde ait été témoin, une de ces oeuvres qui retentissent jusque dans l'avenir le plus lointain, parce qu'elle aura marqué un tournant dans l'histoire de l'humanité, une étape grandiose vers une ère de progrès immense pour les idées de liberté, de justice et de solidarité sociale.»
(1) Le lieutenant-colonel Henry reconnaît le 30 août 1898, qu'il a forgé une lettre en 1896 pour étoffer le dossier Dreyfus (c'est le «faux»Henry). Arrêté, il se suicide le lendemain dans sa prison.
Claude Cornu, très applaudi, a d'ores et déjà donné rendez-vous aux membres de la SED et aux passionnés d'histoire. Le 24 janvier prochain, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France de l'hôtel de ville, Charles Ridel, auteur des «Embusqués»…de la grande guerre (édition Armand Colin) évoquera une autre page de l'histoire de la France, celle de la guerre 1914-1918.
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