26 juin 2022

« France Inter, pour ceux qui n'ont plus grand-chose entre les oreilles » (1)

Mon ami Reynald Harlaut m'a adressé le texte ci-joint :

« En consacrant la totalité de sa partie enquête, d’une durée d’environ vingt minutes, à la situation politique du département de l’Eure au lendemain du deuxième tour des élections législatives, France Inter, la radio du service public, en ce premier jour de l’été, s’est littéralement assise sur la déontologie du métier de journaliste, et sur le devoir qu’il a d’informer loyalement.

L’équipe d’enquêteurs de l’après-journal du 13/14, animé par le journaliste Bruno Duvic, était donc en direct de Vernon – l’ancien fief de Sébastien Lecornu, très proche du président de la République, depuis peu ministre des Armées -, pour tenter d’analyser les raisons de ce coup de tonnerre dans la France macroniste qui a vu dans ce département normand proche de Paris, le basculement dans l’opposition de ses cinq circonscriptions acquises à LREM en 2017. Et pas n’importe quelle opposition puisque le Rassemblement national a raté de peu le grand chelem. Seule la 4ème circonscription auparavant représentée par le député sortant Bruno Questel, battu dès le premier tour, a élu Philippe Brun, conseiller municipal d’opposition à Louviers, appartenant au Parti socialiste et à la NUPES.

Après avoir largement donné la parole à Thimotée Houssin, nouveau député du Rassemblement national, élu de la 5ème circonscription, sur les raisons de son succès et à ses électeurs sur les raisons de leur vote, France Inter, pour équilibrer le débat, a réalisé la performance surréaliste de longuement interviewer l’ex député Bruno Questel, sans qu’une seule fois ne soit cité le nom de Philippe Brun, son challenger victorieux, se contentant de signaler, au détour d’une phrase anodine, que cette circonscription (la 4e) avait élu un candidat de la NUPES.

Cela fait déjà bien longtemps que nous observons la dérive de ce service public de l’information, devenu au fil des ans organe de propagande de la République en marche, chargé par le pouvoir de faire la courte échelle au Rassemblement national, en lui servant la soupe dès que l’occasion s’en présente, tout en feignant de jouer la surprise quant à sa progression au fil des élections successives.

Au bal des faux-culs, M. Bruno Duvic et sa clique sont donc passés orfèvres, rivalisant en cela avec l’équipe des matinaliers que sont Nicolas Demorand et Léa Salamé." Écrire cela m'a été nécessaire pour canaliser l'indignation qui m'a submergé à l'écoute de cet exercice de manipulation de l'information. »

 

 (1) Il fut une époque où le slogan de France Inter était : « une radio pour ceux qui ont quelque chose entre les oreilles. »

2 commentaires:

Anonyme a dit…

L'Eure est un département tristement d'actualité. Le seul département normand où Marine Le Pen a devancé Emmanuel Macron à la présidentielle et a envoyé des élus à l'assemblée. Sébastien Lecornu, ancien président du Département, a dû s'interroger.
Le Monde a également consacré un article aux législatives de notre département. Un article qui impute le vote RN dans quatre circonscriptions au dégagisme, à la population des ronds-points, la pauvreté... le journaliste pouvait ajouter également le taux d'illétrisme, le plus élevé des 5 départements.
Quatre macronistes qui avaient atterri à l'assemblée en 2017 en surfant sur la vague ont été déboulonnés par quatre RN sans réel ancrage. Timothée Houssin délégué départemental du RN n'a-t-il pas démissionné du conseil municipal de Louviers pour aller se présenter dans la circonscription de Sébastien Lecornu, une circonscription plus sinistrée. Quant au cinquième macroniste de 2017, élu dans la quatrième circonscription il était adoubé par le député sortant François Loncle, socialiste.
En juin, les électeurs ont voté pour le dégagisme du ""très médiatique Bruno Questel" en lui préférant Philippe Brun, socialiste, présenté par la nupes. Dans l'article du Monde Bruno Questel a été interrogé pour apporter son analyse sur le vote dans le département et s'est appuyé sur l'antimacronisme et "l'absence de front républicain". Bruno Questel sait de quoi il parle, l'absence de front républicain, il en connaît un rayon.
P.H-D


Anonyme a dit…

France Inter n'est plus a gauche . . Au secours. Vite le front républicain.