28 juin 2022

Au Moulin d'Andé : Hier « Je suis Pierre Rivière » ce soir « Le combat dans l'ïle »

Christine présente son film

Dans le cadre de la semaine du 60e anniversaire de la création de l’Association culturelle du Moulin d’Andé, le coup d’envoi cinématographique a été donné ce lundi par Christine Lipinska et son premier long métrage « Je suis Pierre Rivière ». Une belle assistance a revu (ou vu pour la première fois) une œuvre que sa réalisatrice présente comme une première, ses grandes qualités dépassant les défauts que seuls des yeux avertis ou experts pourraient avoir relevés. 

L’histoire de Pierre Rivière n’a rien de banale. Elle se déroule au 19e siècle dans un village où la terre vaut identité et l’intimité étouffante de la famille, passeport pour le futur. Pierre Rivière est ce jeune garçon qui a tué « sa mère, sa sœur et son frère » à coups de serpe pour protester contre le mauvais sort fait à son père humilié mais sans doute aussi pour vaincre une forme de honte de soi que les médecins de l’époque n’appelaient pas encore névrose ou psychose mais « folie » meurtrière. Fait étonnant, Pierre Rivière après avoir tenté d’échapper à la justice décida de se soumettre à sa décision : une peine de mort pour parricide commuée en prison perpétuelle avant de se suicider. Il nous a légué une profession de foi étonnante dans laquelle il exprime « toute sa haine d’une société à laquelle il ne veut pas appartenir. »

La mise en scène du film (en 1976) de Christine Lipinska se déroule dans la campagne normande autour d’Andé et de Louviers notamment. Au générique défilent les noms d’Isabelle Huppert, Jacques Spiesser, Francis Huster, Anne Lipinska, en une apparition fugace mais aussi celui de Suzanne Lipinska, photographe sur le tournage.. Nous avons reconnu nombre de figurants originaires des villages de la région (dont Maurice Pons) ainsi que les bords de Seine et une campagne normande où s’illustrent les portes en bois des chaumières et les costumes d’époque. Le tout rehaussé par des silences en avance sur leur temps et les pensées introspectives du héros malheureux que la cinéaste parvient à rendre intelligibles.

A partir de 18 heures, ce mardi, Alain Cavalier et Jean-Paul Rappeneau seront au Moulin pour présenter « Le combat dans l’île ».

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