André Azoulay (au centre) avec François Loncle à sa gauche sur la photo. |
Perpétuer la mémoire et l’action de Pierre Mendès France, soutenir les étudiants dans leurs recherches sur la vie de PMF qu’il s’agisse de l’international ou de la politique nationale, organiser des colloques, des débats autour de la pensée et de l’action de PMF, en éditer les contenus tels sont quelques uns des objectifs de l’Institut qui porte son nom. L’ancien Président du Conseil, député de Louviers, président du Conseil général du département de l’Eure, maire de Louviers, demeure un phare dont la modernité éclaire la politique contemporaine dans ce qu’elle a de noble et de puissant au service de l’intérêt général et notamment des classes sociales défavorisées. Mais le rôle de l’institut n’est pas seulement mémoriel. Il a vocation à défendre des causes justes. La lutte contre l’antisémitisme est de celles-là. Il faut s’attendre à ce que des propositions d’actions pédagogiques soient avancées par le nouveau conseil d’administration de l’Institut auquel j’ai l’honneur d’appartenir.
L’assemblée générale de l’Institut Mendès France se tenait la semaine dernière à la mairie du 3e arrondissement de Paris sous la présidence d’André Azoulay. Pendant plusieurs années, ce dernier a conduit avec élégance et passion une association malmenée, comme tant d’autres, par la pandémie de la COVID. Et pourtant. André Azoulay est parvenu à maintenir un lien solide entre les membres de l’Institut, contraint qu’il fut de recourir à plusieurs reprises à la visioconférence pour assurer une permanence indispensable pour dépasser les contingences sanitaires imposées par la situation du pays. Il est vrai qu’il a été fortement soutenu par Françoise Chapron, attachée scientifique et Fanny Durville, secrétaire de l’Institut, toutes deux soucieuses de la pérennité de l’association.
Il se trouve que François Loncle s’est déclaré disponible pour succéder à André Azoulay, démissionnaire, sa présidence étant acquise à l’unanimité des votants. François Loncle, député de Louviers, a été élu pour la première fois en 1981 même si le président Mendès France aurait aimé le voir triompher dès 1978 (notre photo) lui qui l’avait poussé à partir à la reconquête d’un territoire tant aimé. Sauf une courte interruption de 1993 à 1997, François Loncle a conservé la confiance des électeurs constamment jusqu’en 2017 après un quinquennat Hollande chaotique pour la gauche de gouvernement et après qu’il a décidé de ne pas se représenter. Son successeur, Bruno Questel (député LREM) est même entré au CA de l’Institut où il renforcera les liens de celui-ci avec l’Assemblée nationale.
François Loncle et PMF à Louviers. |
La première action du nouveau président est imminente. En effet, le 4 octobre prochain aura lieu à Clermont-Ferrand, à l’initiative des Amis de Jean Zay et de l’Institut Mendès France associée à la municipalité de la ville l’anniversaire des procès iniques intentés par le Maréchal Pétain aux députés de gauche pour « désertion » alors que leur présence sur le Massilia (1) n’était dictée que par des considérations militaires visant à poursuivre le combat contre les nazis. Jean Zay et Pierre Mendès France furent injustement condamnés à des peines infamantes, surtout parce qu’ils étaient juifs. Jean Zay, assassiné par la milice en 1944, fut un ministre remarquable dont j’ai déjà fait l’éloge sur ce blog. Pierre Mendès France, lui, parvint à s’évader de la prison de Clermont-Ferrand (2) avant de rejoindre le général de Gaulle à Londres et la France libre. Joan Mendès France, l’épouse de Michel, l’un des deux fils de PMF, ne pourra pas comme elle l’aurait souhaité, visiter la cellule de son beau-père, des contingences d’ordre militaire empêchant ce moment espéré.
Qu’importe. Les interventions des historiens (dont Vincent Duclert) programmées le 4 octobre rappelleront à la centaine de présents attendue combien Jean Zay et Pierre Mendès France ont compté dans l’histoire de la 3e république et pour ce dernier surtout, dans l’histoire de la 4e et de la 5e républiques. Et combien ils comptent encore.
(1) Le Massilia est ce bateau qui quitta Bordeaux en juin 1940 pour gagner le Maroc où Jean Zay et PMF furent interpellés.
(2) Dans le film « Le Chagrin et la Pitié » Pierre Mendès France rapporte pourquoi il décida de s’évader et, surtout, comment il y parvint.
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