De nombreux scrutateurs,
assesseurs, candidats aux élections ont été déclarés positifs au coronavirus.
Dans toutes les régions de France, malgré toutes les précautions prises, le
virus a réussi à faire mentir l’exécutif et le conseil scientifique qui affirmaient
qu’aller voter ne présentait pas plus de danger qu’aller faire ses courses. Je suis de ceux qui pensent
que jamais au grand jamais, le premier tour des élections municipales n’aurait
dû avoir lieu. D’ailleurs le discours alarmiste d’Edouard Philippe, le samedi
soir précédent le jour de scrutin, a incité nombre d’électeurs à rester chez
eux.
Comment une telle aberration
a-t-elle pu se produire ? Je ne suis pas dans les allées du pouvoir, j’ignore
donc ce que MM Baroin, Larcher, responsables républicains et le
gouvernement se sont dit le jeudi, à trois jours du premier tour. Ce qui est de
notoriété publique c’est que les responsables de l’opposition (socialistes y
compris) ont pesé lourdement pour que le gouvernement maintienne le scrutin alors
même qu’il était évident que le second tour ne pourrait avoir lieu dans les délais
légaux. On dit qu’Emmanuel Macron était opposé à la tenue des élections et que
c’est Edouard Philippe qui a tenu à ce qu’il se tienne pour des raisons « démocratiques
». La droite et les socialistes, sortant pour la plupart, ont préféré le risque à la sagesse ce qui ne fut pas le cas des écologistes beaucoup plus prudents et avertis à qui ont prédisait pourtant de très bons scores.
De fait la démocratie n’a
pas joué pleinement le rôle qu’on attend d’elle quand on lit les taux de participation
ridiculement bas et des résultats parfois effarants. Même si cela me plait sous
certains aspects, il est évident que le Rassemblement national a été l’un des
partis les plus touchés par l’abstention. A Louviers, Thimotée Houssin
recueille 7 % des suffrages sur l’ensemble des bureaux. La raison est simple.
Les quartiers où le parti d’extrême droite fait ses meilleurs scores sont aussi
les plus abstentionnistes. Ils sont composés de gens aux revenus modestes, de
classes dites populaires plus enclines à sanctionner le pouvoir par un vote
protestataire à la droite extrême. Par opposé, la mobilisation en faveur de la
droite et de François-Xavier Priollaud, a été bien meilleure. Les résultats du
bureau 1 (centre-ville) sont éloquents.
Le gouvernement a prévu un
second tour de scrutin (là où il y a ballotage) le 21 juin prochain. En fait
cette date préjuge de l’état
sanitaire de la France. Rien ne prouve que l’épidémie aura cessé et qu’une
vie normale aura repris. D’autant que le dépôt des listes devra anticiper la
date du vote de manière à ce qu’une campagne électorale « normale » puisse se dérouler.
Il paraît que 35 000 conseils municipaux ont été élus au premier tour. Surtout
dans les campagnes et les villes moyennes. Dans notre région, un second tour
aura lieu à Rouen (où la gauche est bien placée) et Evreux, où le maire sortant
est en position favorable.
Pour conclure, je réaffirme,
comme Mme Buzyn, que le premier tour de l’élection municipale a été une
mascarade. Et c’était sans compter sur tous ces bénévoles,
ces employés municipaux, ces élus, devenus réceptacles d’un virus vicieux qui s’est
incrusté partout. Macron aurait dû taper du poing sur la table et empêcher ce
vote. Des voix éclairées (médecins, élus) l’annonçaient comme périlleux. Il l’a
été en effet. Et nous n’avons plus que nos yeux pour pleurer.
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