Les mésaventures de Benjamin
Griveaux suscitent maints commentaires souvent contradictoires. L’ancien chef
de file de LAREM à Paris aurait, selon les uns, fait preuve de légèreté voire d’irresponsabilité
en adressant à une amie (?) une vidéo de lui en train de se masturber. Il
était ministre, en voyage en Bretagne en 2018 et ses pensées étaient ailleurs.
D’autres, dont son avocat, Richard Malka et Henri Leclerc, président d’honneur
de la Ligue des Droits de l’homme assurent que l’acte commis par le provocateur
Russe, Piotr Pavlenski, lequel a diffusé la vidéo (1), est une atteinte intolérable
à l’intimité et à la liberté individuelle. Un délit qui mérite d’être sévèrement
sanctionné.
Je soutiens totalement cette
version de l’histoire. On commet tellement de crimes et de délits au nom de la
transparence et la soi-disant pureté ! Et les réseaux sociaux alimentés par les haines, les
violences, les anonymats, les désirs de vengeance et de jalousie, favorisent
les écarts les plus inadmissibles. En l’occurrence, Benjamin Griveaux n’utilisait
pas un réseau social. Il avait pris soin d’emprunter une ligne cryptée faisant
confiance à quelqu’un qu’il croyait être, sinon une amie, du moins une proche
suffisamment avertie pour se croire dans une relation secrète. Bien des livres
ont été écrits sur la propension des hommes à photographier, promouvoir,
encenser leur pénis. Il faut croire que les hommes de pouvoir sont avant tout
des hommes et que certains d’entre eux ont du mal à ne pas exprimer cette
puissance sans passer par le sexe. Ce n’est ni une pathologie, ni une
perversion contrairement à ce que racontent certain(e)s politiques dont les
portables mériteraient qu’on aille y voir de plus près, ce que personne — je l’avoue
— ne devra faire justement au nom
de l’intimité des conversations privées.
Il se trouve que cette amie
n’en était pas une. Et que, devenue l’amante de Piotr Pavlenski, elle a cédé à
la facilité en infraction avec toutes les lois écrites et non écrites qui font
de l’acte intime une inviolabilité absolue. En rompant ce pacte humain et
basique, la jeune femme a créé un scandale dont elle devra répondre devant
les tribunaux (à l’instant où j’écris ces lignes, elle est encore en garde à
vue) puisque la loi sanctionne toute publicité liée à la vie sexuelle de chacun
et de chacune sans avoir obtenu son accord.
Pavlenski est un habitué des
démonstrations border line. A priori Anti Poutine, il a dû quitter la Russie et
a réussi à obtenir le statut de réfugié dans notre pays où il s’est empressé de
mettre le feu aux portes d’une succursale de la Banque de France, symbole du
capitalisme, selon lui. Jouit-il de protections particulières ?
Dispose-t-il d’un statut dont les contraintes sont peu claires ? Gageons
que l’enquête en cours, judiciaire et journalistique, va nous permettre d’en
savoir plus.
Pensons enfin un instant à Benjamin
Griveaux pour lequel je n’ai pas de sympathie particulière. Devait-il céder à
la provocation ? A-t-il eu raison de se retirer du combat parisien ?
Le mois de campagne à venir aurait-il été pollué par un acte humain (trop
humain ?) que tout un chacun un tant soit peu éclairé s’accorde à
minimiser ? La réponse lui appartenait. Il a jeté l’éponge. Souhaitons qu’il
s’en remette vite.
(1) D'autres personnes ont relayé la vidéo. Elles devront également répondre de leur acte.
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