1 septembre 2019

La nouvelle patinoire de l'agglomération sera ouverte 12 mois sur 12. Ça glisse depuis samedi !


Le public attend la prestation de Brian Joubert.©JCH
Il y avait foule, hier, pour l’inauguration populaire de la nouvelle patinoire de l’agglomération Seine-Eure. Ce n’est pas étonnant. Louviers appartient depuis longtemps maintenant aux villes de glace si chères à Luc Tardif, ancien animateur du Drugsport qui connut les débuts et les déboires d’un équipement original dont on se demandait ce qu’il venait faire au milieu des gymnases, des stades et des pistes. L’audace revient à Odile Proust, ancien maire de Louviers ! C’est elle qui lança un projet controversé, débattu, puis finalement imposé. Si, avec le temps, Louviers est devenue célèbre dans le monde de la glisse c’est aussi grâce aux efforts des municipalités qui ont succédé à cette ancienne cadette de la droite chiraquienne, qu’il s’agisse de Franck Martin ou de François-Xavier Prilollaud.

Attardons nous un instant sur l’action de Franck Martin. Il est celui qui comprit (avant beaucoup) que l’avenir de Louviers ne se jouerait pas en solo. Qu’il faudrait agrandir les espaces et fixer des horizons plus larges. D’où l’idée d’une intercommunalité (fort décriée à l’époque) mais aujourd’hui revendiquée et devenue une banalité tant elle est évidente (1). Qu’il s’agisse d’urbanisme, de services publics, de tourisme, d’industrie, de liaisons routières et ferroviaires, de sport et peut-être un jour de culture, la communauté d’Agglomération Seine-Eure démontre son utilité, son efficacité, sa compétence. Un regret ? Que le prédécesseur de FX Priollaud n’ait pas accepté que la CASE joue pleinement son rôle à l’égard de la salle d’athlétisme de Val-de-Reuil alors même qu’était mutualisé le bel équipement qu’est l’ensemble nautique CASEO à Louviers. Tout cela c’est du passé et même Bernard Leroy, actuel président de la CASE et maire du Vaudreuil, est aujourd’hui convaincu du bienfondé de l’outil intercommunal qui, ces jours-ci, a encore fait ses preuves.

Non seulement GLACEO, du nom de la patinoire, fait l’objet d’un engouement qui ne devrait pas se tarir, mais en plus, depuis le 1er septembre, la communauté de communes Seine-Madrie a rejoint la CASE. La première réunion officielle de tous les élus des communes devant se tenir dans les jours qui viennent. Ce fut difficile, juridique, la bagarre entre Bernard Leroy et le préfet fut notoirement épique, mais la justice (pour l‘instant) a mis Seine-Madrie en Seine-Eure avec de grands projets industriels (mais pas seulement) au programme.

GLACEO c’est le royaume du patin à glace
On choisit ses patins…©JCH
Deux patinoires, une d’initiation, une pour les équipes (2) et les différentes disciplines de la glace (hockey, patin, syncho.…) Le tout dans un contexte favorable avec, non loin, CASEO et bientôt, tout près, un bowling de 12 pistes et un restaurant. Le tour de table a eu lieu, la CASE devrait délibérer bientôt pour choisir le maître d’œuvre avant une quinzaine de mois de travaux. A la mi-2021, le bowling et le restaurant pourraient être mis en service. FX Priollaud, le maire de Louviers, vice-président de la CASE en l’occurrence, insiste sur le caractère privé des deux projets (bowling et restaurant) dont le coût devrait avoisiner 4 millions d’euros à comparer aux 14 millions des patinoires et des équipements avenants. Rappelons le financement de GLACEO : le mouvement sportif 1 million d’euros, la Région, 2,5 millions d’euros, le conseil départemental de l’Eure 500 000 euros, le reste financé par la CASE soit 10 millions d'euros. Je ne m'attarde pas sur les détails techniques de l'équipement (surfaces etc.) Il suffit d'ouvrir l'œil et de comprendre le geste de l'architecte : un origami magnifique.

Je sais bien qu’il se trouvera des esprits chagrins (il y en a toujours)  pour discuter de l’utilité de ces projets touchant au monde du sport et des loisirs. Il ne faut pas faire la fine bouche. Notre société a besoin du développement du sport et des loisirs. Il s’agit d’un équilibre social, culturel, sportif, nécessaire aux hommes et aux femmes adultes mais aussi et surtout aux enfants qu’on doit initier tôt à la natation et aux pratiques sportives diversifiées. N’oublions jamais que « la santé c’est le mouvement » et que, par conséquent, les équipements qui favorisent la mobilité aident aussi à maintenir une hygiène de vie optimum.

C'est parti ! ©JCH
Certes, tous ces investissements induisent des dépenses de fonctionnement. Il faut  des salariés, des équipes d’entretien, des équipes administratives pour que le public soit accueilli dans les meilleures conditions de sécurité. Le déficit annuel de CASEO avoisine 400 000 euros pour près de 300 000 entrées recensées. Celui de GLACEO sera de l’ordre de 250 000 euros pour 60 000 entrées estimées. Mais GLACEO fonctionnera 12 mois sur 12 et permettra d’attirer des clientèles aussi différentes que des équipes de hockey extérieures à la CASE et des entreprises en quête d’offres de loisirs originales. Ces déficits induisent des subventions d’équilibre versées aux comptes des sociétés délégataires protégées par des conventions leur permettant d’assumer leurs responsabilités selon un cahier des charges précis.

Pour être un usager habituel de CASEO, je reconnais que l’équipement vieillit bien. Que le personnel est présent, attentif. Que les différents bassins et équipements divers (espace forme, sauna, hamam…) fonctionnent au mieux. La visite guidée d’hier (avec FXP en guide avisé) laisse entrevoir un avenir prometteur. Même si les 700 places assises n’étaient pas toutes occupées pour admirer Brian Joubert, il va de soi que l’architecture, la qualité des matériaux utilisés, le confort global de l’équipement vont attirer le chaland. Ce serait une juste récompense pour tous ces élu(e)s qui construisent l’avenir et améliorent la qualité de vie globale de notre région. Enfin, quand la CASE aura trouvé les solutions techniques pour améliorer les accès aux équipements (bouchon le jour de l’inauguration) peut-être en accord avec la SAPN pour repenser les aménagements de carrefour, le nirvana ne sera pas loin pour les amateurs d’endorphines.

(1)  L’intercommunalité des débuts unit Franck Martin (Louviers), Bernard Amsalem (Val-de-Reuil) et Nicole Cornier (Incarville)
(2)  Il existe à Louviers des associations de sport de glace bien vivantes. Elle seront heureuses d’apprendre que la patinoire restera ouverte toute l’année.
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