Jacques Chirac à Evreux en 1978. ©JCH |
Jacques
Chirac n’a jamais cédé non plus sur l’unité nationale, la cohésion de notre
pays, le lien social. Ses mandats locaux, à la Ville de Paris comme en Corrèze,
mis bout à bout, n’étaient pas antinomiques, incarnaient cela. La France a une
capitale mais aussi des communes, des cantons, des départements, des régions.
Président de la République, il fut gardien de son message, comme, bien sûr, de
ses institutions. Parler aux gens, s’intéresser à eux, prendre de leurs
nouvelles, répondre à leurs courriers, être proche des Français, c’était une
politique en soi. C’était, aussi, dans l’infiniment petit, une certaine idée de
la France, une certaine idée que nous lui reconnaissions et, disons-le
clairement, que nous partagions et partageons.
Jacques
Chirac c’est aussi pour nous le souvenir de luttes et de désaccords qui nous ont
constitués. Nous aimons et nous défendons la République sociale. Il s’était
forgé une opinion différente sur les moyens de la justice sociale. Notre génération
est éprise de transparence. Il fut un édile aux pratiques partisanes d’un temps
ancien. Mais, solide pilier républicain, sur l’essentiel qu’il faut nommer : le
vivre ensemble français fut sa passion, sa boussole et finalement, son
testament au peuple de France.
Derrière
Chirac, il y avait Jacques. Personnage privé que nous n’avons connu que tardivement.
Un homme secret, à la culture intime qu’il vivait pour lui, sans en remontrer
aux autres, si ce n’est pour les appeler à la tolérance et au respect des
cultures, mêmes différentes, mêmes lointaines, mêmes inconnues… Un enfant de
France dont il a été le soldat. Un homme d’État dont il a été serviteur. Un
homme sans doute supérieur en bien des points, avec ses défauts, mais surtout,
ses grandes qualités et qui détestait manifestement rien tant que de le montrer
aux autres. Jacques était un personnage complexe, truculent, habile, généreux,
attentif ; le Chef de l’État Chirac était un républicain vigilant et un
humaniste convaincu.
Comme
pour chaque Président de la République, nous associons toutes et tous à son
mandat des souvenirs qui sont soit collectifs soit nous sont propres. C’est une
part de notre vie. C’est une part de notre pays.
En
ce jour, nous exprimons notre respect pour la personnalité engagée et notre
peine pour l’homme et sa famille, dont nous savons qu’ils ont traversé, dans
leur vie personnelle, bien des difficultés qui disent leur courage.
À
Jean-Louis Debré, ancien maire d’Évreux, nous disons notre soutien en ce jour où
une relation d’amitié d’un demi-siècle voit s’écrire son dernier chapitre. »
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