27 septembre 2019

Jacques Chirac avait fait campagne dans l'Eure à diverses reprises…les socialistes lui rendent hommage

Timour Veyri, premier secrétaire fédéral socialiste de l'Eure rend hommage à Jacques Chirac : « Jacques Chirac a été un Président de la République debout, qui a su tenir tête sur l’essentiel. En 1995, son discours au Vel d’Hiv, mettant officiellement la France face à ses responsabilités et l’obligeant plus encore à ne jamais oublier celles de l’État français dans la déportation, fût une leçon pour les générations à venir. En 1996, annonçant aux Français la mort de François Mitterrand, l’élégance qu’il démontrait et le chagrin qu’il ressentait nous a marqués, nous, socialistes. En 2002, mais avant et après aussi, face au Front National, érigeant une digue républicaine sincère et solide. En 2003, contre la guerre en Irak il avait, au nom de la France, vu juste, refusant cette guerre qui a été le tremplin de tant de souffrances et de tragédies depuis. En 2004, à Johannesburg, lorsqu’il alerta, au nom de la France toujours, la scène internationale de l’incendie qui se propageait aux portes de la planète, en réalité à nos propres portes. 

Jacques Chirac à Evreux en 1978. ©JCH
Jacques Chirac n’a jamais cédé non plus sur l’unité nationale, la cohésion de notre pays, le lien social. Ses mandats locaux, à la Ville de Paris comme en Corrèze, mis bout à bout, n’étaient pas antinomiques, incarnaient cela. La France a une capitale mais aussi des communes, des cantons, des départements, des régions. Président de la République, il fut gardien de son message, comme, bien sûr, de ses institutions. Parler aux gens, s’intéresser à eux, prendre de leurs nouvelles, répondre à leurs courriers, être proche des Français, c’était une politique en soi. C’était, aussi, dans l’infiniment petit, une certaine idée de la France, une certaine idée que nous lui reconnaissions et, disons-le clairement, que nous partagions et partageons.

Jacques Chirac c’est aussi pour nous le souvenir de luttes et de désaccords qui nous ont constitués. Nous aimons et nous défendons la République sociale. Il s’était forgé une opinion différente sur les moyens de la justice sociale. Notre génération est éprise de transparence. Il fut un édile aux pratiques partisanes d’un temps ancien. Mais, solide pilier républicain, sur l’essentiel qu’il faut nommer : le vivre ensemble français fut sa passion, sa boussole et finalement, son testament au peuple de France.

Derrière Chirac, il y avait Jacques. Personnage privé que nous n’avons connu que tardivement. Un homme secret, à la culture intime qu’il vivait pour lui, sans en remontrer aux autres, si ce n’est pour les appeler à la tolérance et au respect des cultures, mêmes différentes, mêmes lointaines, mêmes inconnues… Un enfant de France dont il a été le soldat. Un homme d’État dont il a été serviteur. Un homme sans doute supérieur en bien des points, avec ses défauts, mais surtout, ses grandes qualités et qui détestait manifestement rien tant que de le montrer aux autres.  Jacques était un personnage complexe, truculent, habile, généreux, attentif ; le Chef de l’État Chirac était un républicain vigilant et un humaniste convaincu.

Comme pour chaque Président de la République, nous associons toutes et tous à son mandat des souvenirs qui sont soit collectifs soit nous sont propres. C’est une part de notre vie. C’est une part de notre pays.

En ce jour, nous exprimons notre respect pour la personnalité engagée et notre peine pour l’homme et sa famille, dont nous savons qu’ils ont traversé, dans leur vie personnelle, bien des difficultés qui disent leur courage.

À Jean-Louis Debré, ancien maire d’Évreux, nous disons notre soutien en ce jour où une relation d’amitié d’un demi-siècle voit s’écrire son dernier chapitre. »

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