7 juin 2019

Quelques réflexions au débotté : Je suis pour le maintien du 80 km/heure sur les routes secondaires


Maintenir le 80 km/heure sur les routes secondaires
Au risque de déplaire à grand nombre de mes lecteurs amateurs de voitures et de vitesse, je regrette sincèrement le vote de l’Assemblée nationale permettant aux présidents des conseils départementaux de revenir sur la limitation de vitesse à 80 km/heure. Elisabeth Borne, ministre des Transports, affirme que cette mesure, malgré la crise des gilets jaunes, a permis de sauver 127 vies humaines et d’empêcher de graves blessures. Je sais bien que le lobby des associations d’automobilistes crie victoire et conteste les chiffres de la ministre. Tout de même, le plus dur était fait et nous commencions à nous habituer à cette limitation qui, prise au pied du panneau, entrait dans notre manière de conduire et d’appréhender la route.
Les ruraux, électeurs(trices) et « rurbains » de Marine Le Pen vont y trouver leur compte sans que cela change quoi que ce soit à leur vote hostile au gouvernement. Idem pour les artisans du monde agricole trop heureux de pouvoir lancer leurs tracteurs sur les routes à 50 km/heure. Pour eux, 80 ou 90, cela ne changera rien à l’affaire.
Le danger des routes secondaires est bien réel. (photo d'archives JCH)
La mesure ne sera toutefois pas totale puisque la vitesse sur les routes nationales du réseau secondaire, sous l’œil des préfets, demeurera limitée à 80 km/heure. Une demie mesure permettant à Edouard Philippe de ne pas perdre 100 % de sa crédibilité. Mme Borne a raison quand elle affirme qu’on jugera les modifications après un examen attentif du nombre d’accidents et de vies supprimées. Bon courage et bonne conscience aux élus qui devraient assumer une décision démagogique dérisoire en terme de gain de temps et inefficace pour sauver des vies !

Lire les résultats des européennes avec une prudence de siou
Il ne faut pas prendre au pied la lettre les résultats des élections européennes. Il ne faut pas croire que les scores obtenus par les différentes listes seront ceux des futurs scrutins locaux. En mars 2020, les municipales et les cantonales devront s’appuyer sur des candidats, sortants ou non, ayant fait leurs preuves dans leur commune ou leur département. Leur notoriété, leurs investissements, l’amélioration du quotidien de leurs administrés, la hauteur des impôts locaux, autant d’éléments décisifs pour choisir un maire et l’équipe qui l’entoure. Tout dépendra également des programmes offerts  à l’appréciation des citoyens. Et dans ce domaine, nous sommes encore dans le flou le plus total.
Une élection partielle récente dans une circonscription du Royaume uni prouve d’ailleurs qu’il ne faut pas extrapoler. Alors que Farage le Brexiter y a obtenu le meilleur score aux dernières élections européennes loin devant les Conservateurs (laminés) et les Travaillistes (diminués) l’élection de cette semaine a permis à la députée travailliste sortante d’être réélue avec 3 % des voix d’avance sur les Brexiters permettant au Labour de passer de 17 % à 31 % Farage passant de 31 à 28. Cela prouve que les responsables des partis devraient être plus prudents quand aux résultats espérés des futures consultations.

Les Républicains et les France insoumise sens dessus dessous
Ramdam absolu chez les Républicains et à la France insoumise. Wauquiez a tiré sa révérence, Mélenchon adopte l’attitude du sage muet. Valérie Pécresse veut rénover et agir de l’extérieur tandis que plusieurs cadres de la France Insoumise remettent en question la ligne politique populiste de l’ancien ministre socialiste. Il ne fallait pas, affirment Clémentine Autain et quelques autres faire des Européennes un référendum anti-Macron, il fallait rechercher une forme d’union des forces de gauche, tandis que Valérie Pécresse assure que la ligne Wauquiez quant à elle était trop identitaire sans être sociale.
Quarante maires de droite s’apprêtent à lancer un appel en faveur du président de la République, vingt anciens députés socialistes souhaitent soutenir l’aile gauche du macronisme et eux aussi vont y aller de leur manifeste sous la houlette d’un Jean-Marc Le Drian à la manœuvre. Edouard Philippe regarde tout cela d’un œil tranquille. Et s’il était l’homme fort et discret du Macronisme ? Issu des rangs de la droite républicaine, juppéiste, l’ancien maire du Havre s’affirme comme une autorité écoutée, fiable, efficace. Pour quelle politique, là est toute la question puisque cheminots, personnels soignants, urgentistes, salariés menacés de licenciement, trouvent saumâtre de constater que bien des promesses de dirigeants d’entreprises ne sont pas tenues. La réforme des retraites s’annonce capitale dans le programme législatif à venir, plus que les modifications constitutionnelles dont j’ai été dénoncé les méfaits sur ce blog. Les syndicats et les citoyens doivent ouvrir l’œil et leurs oreilles.




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