Maintenir le 80 km/heure sur les routes secondaires
Au risque de déplaire à
grand nombre de mes lecteurs amateurs de voitures et de vitesse, je regrette
sincèrement le vote de l’Assemblée nationale permettant aux présidents des
conseils départementaux de revenir sur la limitation de vitesse à 80 km/heure.
Elisabeth Borne, ministre des Transports, affirme que cette mesure, malgré la
crise des gilets jaunes, a permis de sauver 127 vies humaines et d’empêcher de
graves blessures. Je sais bien que le lobby des associations d’automobilistes
crie victoire et conteste les chiffres de la ministre. Tout de même, le plus
dur était fait et nous commencions à nous habituer à cette limitation qui,
prise au pied du panneau, entrait dans notre manière de conduire et d’appréhender
la route.
Les ruraux, électeurs(trices)
et « rurbains » de Marine Le Pen vont y trouver leur compte sans que cela
change quoi que ce soit à leur vote hostile au gouvernement. Idem pour les
artisans du monde agricole trop heureux de pouvoir lancer leurs tracteurs sur
les routes à 50 km/heure. Pour eux, 80 ou 90, cela ne changera rien à l’affaire.
Le danger des routes secondaires est bien réel. (photo d'archives JCH) |
La mesure ne sera toutefois
pas totale puisque la vitesse sur les routes nationales du réseau secondaire,
sous l’œil des préfets, demeurera limitée à 80 km/heure. Une demie mesure
permettant à Edouard Philippe de ne pas perdre 100 % de sa crédibilité. Mme
Borne a raison quand elle affirme qu’on jugera les modifications après un
examen attentif du nombre d’accidents et de vies supprimées. Bon courage et
bonne conscience aux élus qui devraient assumer une décision démagogique dérisoire
en terme de gain de temps et inefficace pour sauver des vies !
Lire les résultats des européennes avec une prudence
de siou
Il ne faut pas prendre au
pied la lettre les résultats des élections européennes. Il ne faut pas croire
que les scores obtenus par les différentes listes seront ceux des futurs
scrutins locaux. En mars 2020, les municipales et les cantonales devront s’appuyer
sur des candidats, sortants ou non, ayant fait leurs preuves dans leur commune
ou leur département. Leur notoriété, leurs investissements, l’amélioration du
quotidien de leurs administrés, la hauteur des impôts locaux, autant d’éléments
décisifs pour choisir un maire et l’équipe qui l’entoure. Tout dépendra également
des programmes offerts à l’appréciation
des citoyens. Et dans ce domaine, nous sommes encore dans le flou le plus
total.
Une élection partielle récente
dans une circonscription du Royaume uni prouve d’ailleurs qu’il ne faut pas
extrapoler. Alors que Farage le Brexiter y a obtenu le meilleur score aux dernières
élections européennes loin devant les Conservateurs (laminés) et les
Travaillistes (diminués) l’élection de cette semaine a permis à la députée
travailliste sortante d’être réélue avec 3 % des voix d’avance sur les
Brexiters permettant au Labour de passer de 17 % à 31 % Farage passant de 31 à
28. Cela prouve que les responsables des partis devraient être plus prudents
quand aux résultats espérés des futures consultations.
Les Républicains et les France insoumise sens dessus
dessous
Ramdam absolu chez les Républicains
et à la France insoumise. Wauquiez a tiré sa révérence, Mélenchon adopte l’attitude
du sage muet. Valérie Pécresse veut rénover et agir de l’extérieur tandis que
plusieurs cadres de la France Insoumise remettent en question la ligne
politique populiste de l’ancien ministre socialiste. Il ne fallait pas,
affirment Clémentine Autain et quelques autres faire des Européennes un référendum
anti-Macron, il fallait rechercher une forme d’union des forces de gauche, tandis
que Valérie Pécresse assure que la ligne Wauquiez quant à elle était trop
identitaire sans être sociale.
Quarante maires de droite s’apprêtent
à lancer un appel en faveur du président de la République, vingt anciens députés
socialistes souhaitent soutenir l’aile gauche du macronisme et eux aussi vont y
aller de leur manifeste sous la houlette d’un Jean-Marc Le Drian à la manœuvre.
Edouard Philippe regarde tout cela d’un œil tranquille. Et s’il était l’homme
fort et discret du Macronisme ? Issu des rangs de la droite républicaine,
juppéiste, l’ancien maire du Havre s’affirme comme une autorité écoutée,
fiable, efficace. Pour quelle politique, là est toute la question puisque
cheminots, personnels soignants, urgentistes, salariés menacés de licenciement,
trouvent saumâtre de constater que bien des promesses de dirigeants d’entreprises
ne sont pas tenues. La réforme des retraites s’annonce capitale
dans le programme législatif à venir, plus que les modifications
constitutionnelles dont j’ai été dénoncé les méfaits sur ce blog. Les
syndicats et les citoyens doivent ouvrir l’œil et leurs oreilles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire