4 janvier 2019

Eric Drouet affirme qu'il n'a pas voté Le Pen : Qui peut le croire ?

Décidément, monsieur Eric Drouet occupe la une de l’actualité. Mais si, comme il l’affirme, il n’a pas voté pour Marine Le Pen aux deux tours de la dernière élection présidentielle, j’ai compté parmi ceux qui ont propagé une fausse nouvelle et c’est éminemment regrettable. Rappelons en deux mots qui est M. Drouet. Avant de devenir un homme fascinant pour Jean-Luc Mélenchon, il a été l’un des initiateurs du mouvement des gilets jaunes en novembre dernier et surtout un porte parole d’une partie des protestataires n’hésitant pas au passage à relayer des thèses complotistes du genre : « le pacte de Marrakech » ouvre la voie à « une immigration massive en France. La France s’est vendue, etc.etc. » Eric Drouet est donc un gilet jaune d’un genre particulier.

Revenons sur son affirmation. Il assure ne pas avoir voté pour Marine Le Pen mais se dépêche d’ajouter : « Et même si j’avais voté pour elle, le problème n’est pas là. » Un psychanalyste serait très intéressé par cette phrase. Car elle ouvre la porte à toutes les interprétations et en particulier, elle nous permet de croire que M. Drouet a bien voté pour Mme Le Pen à la présidentielle. Ses postures, la matraque présente dans son sac lors d’une manifestation à Paris (il sera jugé pour ce fait en juin prochain) la proposition d’aller occuper l’Elysée…ses appels à manifester (sans déclaration ni autorisation) tout concourt à en faire un homme fascinant, en effet, mais pas pour les raisons qu’avance le chef de la France insoumise.

Certes, Eric Drouet bénéficie de la présomption d’innocence. Comme tout un chacun et c’est heureux. Mais il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Quand Jean-Luc Mélenchon exige des excuses de Benoit Hamon (1), il se fout de la G……du monde. La récupération politique est si voyante (à quelques mois des européennes) si indélicate, si méprisante (Mélenchon n’a que faire de M. Drouet) qu’elle le disqualifie pour parler au nom de la gauche. 

N’oublions pas que J.L. Mélenchon était mitterrandien, pas mendésiste. Il admirait dans l’ancien président de la République « socialiste » l’homme rusé, théâtral, littéraire, l’homme cultivé, tribun comme lui. Comment aurait-il pu se reconnaître dans l’ancien maire de Louviers, épris de vérité, de respect pour le citoyen, de dignité dans l’art de pratiquer la politique ? Autrement dit, je ne crois pas un mot de Drouet comme je ne crois pas un mot des lamentations de Mélenchon, un artiste du verbe qui finirait par nous faire croire ce qu’il dit.

(1) Benoit Hamon a été l'un des premiers à reprendre un texto de Jean-Michel Apathie qui affirmait qu'Eric Drouet avait voté Le Pen.

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